Les deux communiqués ont été diffusés mercredi en fin de journée. Émanant d’institutions bien différentes, ils en arrivent à la même conclusion : un "appel au calme" en Nouvelle-Calédonie.
De son côté, le Sénat coutumier, face "aux soubresauts de l’actualité" des derniers jours, avec le blocage des routes et les violences à Saint-Louis en point d’orgue [1], veut "raviver le souvenir de la poignée de main historique" entre Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur, "symbole de paix forgé dans le sang et la souffrance" qui "doit nous rappeler la nécessité de ne pas retomber dans les tragédies du passé", insiste son président Victor Gogny. L’histoire nous enseigne l’importance de dépasser nos divergences pour construire un avenir commun, aligné sur notre vision partagée de décolonisation."
Conscient du "climat tendu" actuel, le Sénat coutumier demande à tous les élus et responsables politiques, quel que soit leur bord, à "s’engager dans un dialogue constructif lors d’un Grand Palabre, pour éclairer le chemin incertain de notre avenir institutionnel", rappelant au passage, la responsabilité qui leur incombe ainsi qu’à l’État "dans le cheminement et le maintien de la paix dans ce processus de décolonisation."
C’est pourquoi, les représentants coutumiers des huit aires "exhortent" l’ensemble de la population à contribuer également à cet appel au calme et à l’apaisement.
"Nous sommes convaincus de la nécessité de respecter notre histoire en poursuivant le processus d’émancipation du pays, en recherchant chaque jour des solutions utiles, justes et durables, avec le consentement du peuple autochtone et des citoyens calédoniens, pour garantir la construction et l’émergence d’une citoyenneté et nationalité kanak/calédonienne", estime Victor Gogny, selon qui "cet engagement demeure essentiel pour assurer un avenir paisible et prospère à notre nation."
L’État quant à lui "condamne avec la plus grande fermeté" ces blocages et violences survenus mardi. Le haut-commissaire Louis Le Franc en appelle à son tour au calme et à la responsabilité de chacun pour que "de tels actes ne se reproduisent pas", tout en "réaffirmant son attachement à un dialogue pacifique en Nouvelle-Calédonie".
Le représentant de l’État juge d’ailleurs bon de préciser que le droit "fondamental" de manifester ne doit pas pour autant aller à l’encontre de l’ordre public et entraver la liberté de circuler.
Alors que deux rassemblements sont prévus, ce samedi 13 avril, l’une des loyalistes à Port-Moselle [2], l’autre des indépendantistes sur la place de la Paix [3], "un dispositif conséquent de forces de sécurité et d’intervention sera déployé" à Nouméa, annonce Louis Le Franc qui en profite pour rappeler "qu’aucun débordement ne pourra être toléré. Dans le cas contraire, la réaction sera immédiate, les délinquants seront interpellés."
A compter du samedi 13 avril, à minuit, le stationnement sera interdit sur toutes les rues du pourtour et perpendiculaires à la place des Cocotiers (les rues Mangin, Austerlitz, Clémenceau, Foch et Sébastopol) ainsi que dans l'enceinte du carré Rolland. Il sera de nouveau autorisé à l'issue des manifestations, indique le haussariat.
Links
[1] https://www.lnc.nc/article/grand-noumea/mont-dore/faits-divers/a-saint-louis-l-operation-mines-mortes-se-transforme-en-blocage-total
[2] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/les-elus-loyalistes-le-rassemblement-appellent-les-caledoniens-a-manifester-le-13-avril-a-noumea
[3] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/la-ccat-appelle-a-une-nouvelle-mobilisation-le-13-avril-a-noumea
[4] https://www.lnc.nc/user/password
[5] https://www.lnc.nc/user/register
[6] https://www.lnc.nc/formulaire/contact?destinataire=abonnements