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    Grand Nouméa
  • Baptiste Gouret | Crée le 09.04.2024 à 11h33 | Mis à jour le 12.04.2024 à 15h59
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    Après plusieurs heures de barrage filtrant, la circulation a été entièrement coupée au niveau du Thabor lors de l’intervention des forces de l’ordre. Photo Baptiste Gouret
    Pour manifester leur opposition à la signature du pacte du nickel, des militants ont mis en place en début de matinée un barrage filtrant sur la RP1, à l’entrée de la tribu de Saint-Louis, empêchant le passage des véhicules des sous-traitants miniers. L’arrivée des forces de l’ordre a mené à la fermeture de l’axe toute la matinée, au grand dam des automobilistes et des habitants.

    Circulation coupée, blindés devant la tribu, détonations… Les images rappellent le conflit autour de l’usine du Sud, survenu fin 2020. Depuis ce mardi matin, la RP1 est fermée à la circulation à l’entrée de la tribu de Saint-Louis. Tout a commencé, en début de matinée, par la mise en place d’un barrage filtrant, empêchant le passage des véhicules des sous-traitants miniers, facilement identifiables, dans le cadre d’une "opération mines mortes".


    Plusieurs dizaines de gendarmes sont intervenues à l’entrée de la tribu de Saint-Louis. Photo Baptiste Gouret

    Une action en opposition au projet de signature du pacte du nickel, rejeté par une partie de la classe politique et des militants, notamment indépendantistes. "On a essayé de passer à 7 heures, mais ils ont vu nos voitures de mine et ils nous ont bloqués", rapportent Quentin et Franck, tous deux sous-traitants à Goro.

    Détonations et fumée


    Les camions transportant des gendarmes sont arrivés peu après 9 heures. Photo Baptiste Gouret

    À 9 heures, la gendarmerie est intervenue, menant à la fermeture totale de l’axe à hauteur du Thabor pour les automobilistes en provenance de Nouméa et dès le rond-point de La Coulée pour ceux arrivant du Sud. Plusieurs dizaines de gendarmes ont été envoyées sur place. Une heure après le déploiement du dispositif, des détonations ont résonné et de la fumée s’échappait du lieu de l’intervention.

    Pendant ce temps, les automobilistes bloqués prenaient leur mal en patience, dans une longue file de véhicules qui s’étendait jusqu’à Boulari. Certains patientaient dans leurs voitures quand d’autres préféraient en sortir pour chercher un coin d’ombre. Dominique, Christelle et Bryan sont descendus de leurs motos, qu’ils avaient enfourchées ce matin pour une balade dans le Sud. "On a déjà été bloqués en revenant du parc de la Rivière bleue, dans l’autre sens, il y a quelques semaines", raconte, presque amusée, Christelle.


    Les automobilistes patientaient, parfois à l’extérieur de leurs véhicules, dans l’espoir d’une réouverture rapide de la RP1. Photo Baptiste Gouret

    "On a peut-être encore une chance de passer, on va attendre un peu", espérait Dominique. Après une heure et demie à l’arrêt et devant une situation qui offrait peu de perspectives d’évolution, les trois motards ont décidé de faire demi-tour.

    "35 ans que ça dure"

    Martin, lui, ne compte pas rebrousser chemin et a la ferme intention d’emprunter cette route pour rentrer chez lui. L’habitant du Vallon-Dore est très remonté face à ce nouveau blocage de la RP1. "Ça fait 35 ans que ça dure, il y en a vraiment ras-le-bol", lâche le Mondorien, fervent militant de la construction d’un viaduc, serpent de mer à 60 milliards de francs qui continue de faire rêver de nombreux habitants du sud de la commune.

    "Ma femme est en voiture de l’autre côté, bloquée avec les petits-enfants à l’arrière", poursuit Martin, qui fustige sans distinction "nos politiques", responsables selon lui de la situation en raison d’un trop grand "laxisme". Car les difficultés le long de Saint-Louis ne se limitent pas à un blocage dans l’année, assure le retraité. "Tous les soirs, il y a des pneus qui brûlent et des voitures qui se font caillasser."


    Des gens quittent la tribu de Saint-Louis à pied alors que les gendarmes interviennent pour déloger les militants. Photo Baptiste Gouret

    Dans un communiqué, l’Association citoyen mondorien, qui défend les habitants du sud du Mont-Dore et les usagers de la RP1, a également réagi : "Encore une fois, les habitants du sud du Mont-Dore sont pris en otages par des activistes à Saint-Louis en interdisant la circulation sur la RP1. Encore une fois, nous subissons des actions concernant des sujets dont nous ne détenons pas les clés. Quel courage faut-il à certains politiques pour ne pas prendre leurs responsabilités dans leurs prérogatives sur le sujet brûlant de l’avenir de nos emplois et de l’économie calédonienne ! On attend un sursaut de lucidité de leur part…"

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