
Les tarifs des demi-pensions et des internats des collèges et lycées suivent la même tendance que ceux des cantines des écoles primaires. Ils augmentent, en moyenne, de 3 % cette année. Le gouvernement a décidé que la collectivité compenserait cette différence dans le cadre du projet éducatif. La part à la charge des familles restera donc la même qu’en 2024. Cela concerne 25 établissements publics d’enseignement (EPENC) sur 43, dotés d’un service de restauration et d’hébergement, soit 9 lycées et 16 collèges. Et représente un montant de 35 millions de francs maximum à débourser pour le gouvernement. Cette mesure ne s’applique pas aux écoles primaires, la cantine étant de compétence communale.
Lors du point presse qui a suivi la séance du gouvernement, mercredi, Christopher Gygès, porte-parole de l’exécutif, a annoncé que la collectivité avait pris un arrêté exonérant la société Le Froid [1]de tous droits et taxes, hormis la TGC, pour une durée de trois mois. Un soutien à l’entreprise, qui a perdu son outil de production durant les émeutes de 2024, et est passée de 150 à une vingtaine de salariés. Le Froid a envoyé des brasseurs calédoniens en Australie afin de fabriquer de la bière Manta avec la même recette que celle utilisée sur le territoire. Les fûts, bloqués au port depuis plusieurs mois, vont enfin pouvoir être vendus. "Ces bières sont normalement produites ici et la société n’aurait pas dû payer cette taxe, explique Christopher Gygès. Elles vont donc pouvoir rentrer sur le territoire et être compétitives avec les autres bières fabriquées localement." Cela représente 236 millions de francs d’exonération.

Le gouvernement a décidé de lever un certain nombre de protections de marché concernant des produits qui ne sont plus fabriqués localement, dont les batteries EFB (destinées aux véhicules à la consommation énergétique élevée), ainsi que madeleines et les quatre-quarts. La marque de Goodman Fielder, La Biscuitière, qui les produisait depuis 1987, a fermé ses portes en octobre 2024, en raison des évènements qui ont "lourdement" affecté ses activités. Les produits concernés peuvent désormais rentrer librement en Nouvelle-Calédonie. Ils seront taxés au taux de TGC de 22 %.

Un travail plus global est mené sur les protections de marché. "Elles seront supprimées là où il n’y a plus de raison de protéger", estime Christopher Gygès. Selon le membre en charge de l’économie, les mesures Stop deviendront "une exception et pas la règle". Un audit sur leur efficacité a été demandé à l’Autorité de la concurrence. Il doit être financé par l’État dans le cadre de la mission reconstruction.
Le gouvernement a également saisi par courrier l’Autorité de la concurrence afin qu’elle considère comme prioritaire le secteur de la grande distribution pendant les prochains mois. L’exécutif souhaite éviter des abus de position dominante, précise Christopher Gygès, d’autant qu’une enseigne en particulier, "déjà en position importante sur le marché, se voit naturellement renforcée". "C’est normal d’avoir une surveillance particulière sur ce sujet. Pour être crédible sur la relance et le fait d’aider les entreprises, il faut être crédible sur le fait de sanctionner les abus."
La "prime d’utilisation du réseau" [2], entrée en vigueur au 1er janvier, instaure, pour les propriétaires d’installations photovoltaïques, un tarif annuel de 5 000 F/kVa. Elle concerne au moins 7 000 foyers qui sont censés s’acquitter, en moyenne, de 30 000 francs à l’année. Sauf que ce texte, adopté en août par le Congrès, fait l’unanimité contre lui. Le gouvernement est favorable à sa suppression. Alors en attendant son examen par les élus du boulevard Vauban, le gouvernement a acté sa suspension. "J’ai demandé à EEC et Enercal de suspendre l’application de cette taxe le temps que le texte passe au Congrès. Appliquée sur janvier et février, elle ne le sera plus à partir du mois de mars", détaille Christopher Gygès.

Le séminaire se tient vendredi 21 février à la station N à Nouville. Les acteurs économiques, les partenaires sociaux et les groupes politiques du Congrès sont invités à y participer. Le gouvernement affirme que la question du pouvoir d’achat et de la vie chère est l'une des préoccupations majeures. L’objectif est de proposer, avance Christopher Gygès, "à l’issue de cette conférence, des orientations qui donneront lieu ensuite à la définition d’une stratégie prix et pouvoir d’achat fin mars". Le sujet du niveau des salaires et de la redistribution à l’intérieur des entreprises sera également abordé. "On souhaite une croissance qui profite à tous", insiste le porte-parole. Le gouvernement planche également sur le débat d’orientation budgétaire, prévu mi-mars, et l’élaboration du budget 2025.
Le gouvernement a également arrêté un projet de délibération concernant le cahier des charges relatif à l’exploitation du Grand Casino de Nouméa, géré par la société Casino de Nouméa. L’autorisation d’ouverture de locaux pour la pratique de jeux de hasard, octroyée en 1995 pour une période de 30 ans, arrive en effet à échéance le 1er avril 2025. Fin décembre, la mairie a adopté un nouveau cahier des charges qui doit être approuvé par le Congrès. Le document impose notamment à l’établissement de "contribuer au développement touristique, artistique et culturel de la commune". Il introduit aussi de nouvelles obligations pour la société qui devra désormais transmettre annuellement à la ville un rapport d’activité détaillé sur ses activités (jeux, restauration, animation…).
Links
[1] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/grand-noumea/noumea/montravel/economie/politique/mise-a-terre-lors-des-exactions-la-societe-le-froid-parviendra-t-elle-a-se-relever
[2] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/consommation/la-taxe-sur-le-photovoltaique-est-entree-en-vigueur
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