
Présente devant le tribunal judiciaire, Mina Kherfi, membre du collectif Solidarité Kanaky et représentante en France de l’USTKE (Union syndicale des travailleurs kanak et exploités), a rappelé que cette mobilisation s’inscrit dans le cadre d’un soutien plus large aux "prisonniers politiques". " Nous sommes ici pour exprimer notre solidarité avec Christian Tein et les autres camarades détenus. Nous demandons leur libération et l’abandon des charges qui pèsent contre eux ", a-t-elle déclaré.
L’audition de Christian Tein intervient alors que plusieurs autres militants indépendantistes incarcérés doivent également comparaître dans les jours à venir : Dimitri Qenegei ce mercredi 28 mai, et Steeve Unë le 3 juin. Les auditions se déroulent à huis clos, en présence des seuls juges, avocats et prévenus. " Nous avons peu d’informations, mais nous espérons que tout se passera bien ", indique Mina Kherfi.
Le collectif estime la "répression" contre ce mouvement (les manifestations organisées par la CCAT, aujourd’hui rattachée au FLKNS) a entraîné la mort d’une douzaine de personnes (quatorze si on compte les gendarmes également tués lors des émeutes), des centaines de blessés, et plus de 3 000 interpellations. Treize militants de la CCAT ont été mis en examen soupçonnés d’avoir orchestré les violences et les destructions consécutives au 13-Mai, dont sept ont été transférés dans l’Hexagone depuis le 23 juin 2024. Christian Tein fait partie de ces "déportés", aux côtés de Guillaume Vama, Dimitri Qenegei, Steeve Unë et Yewa Waetheane.
Le collectif Solidarité Kanaky, soutenu par des organisations politiques, syndicales et culturelles, formule plusieurs revendications : la libération de tous les prisonniers politiques kanak, l’arrêt des "déportations" et le rapatriement des détenus, la "vérité" sur les violences subies, la "démilitarisation" du territoire, et l’abandon définitif de la loi sur le dégel du corps électoral. Il appelle également au "respect du processus de décolonisation de la Nouvelle-Calédonie, jusqu’à l’indépendance pleine et entière du territoire".
Parmi les soutiens politiques présents ce jour, figuraient notamment Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, qui revient d’un séjour en Nouvelle-Calédonie [1], et le sénateur Robert Xowie.