Une semaine après la tenue d’une commission plénière portant sur la situation d’Air Calédonie, le gouvernement est revenu, dans un communiqué, sur le projet de transfert de la compagnie aérienne vers l’aéroport international de La Tontouta. Toujours sérieusement envisagé, il pourrait toutefois prendre davantage de temps à se mettre en œuvre.

Alors que le directeur général d’Aircal, Daniel Hombouy, annonçait dans une interview accordée aux Nouvelles calédoniennes en février [1] un déménagement en juillet, le président du gouvernement Alcide Ponga a annoncé qu’il se ferait finalement "de manière progressive, en concertation étroite avec l’ensemble des partenaires institutionnels, économiques et sociaux, ainsi que les populations locales concernées". Aucune date précise n’est communiquée. Critiqué par une grande partie des habitants des îles, qui devront se débrouiller pour rejoindre Nouméa depuis Tontouta, le projet sera discuté dans le cadre d’un groupe de travail "rassemblant les parties prenantes", dévoile l’exécutif.

1 milliard d’économies

Si le calendrier a évolué, la volonté du gouvernement, elle, n’a pas changé. Devant la commission plénière, réunie le 28 mai, celui-ci a rappelé "l’importance stratégique de ce projet pour l’avenir de la Nouvelle Calédonie", également "crucial pour la survie économique de la société Air Calédonie, dont la pérennité est menacée par les contraintes d’exploitation liées à la plateforme de Magenta". Alors que la compagnie fait face à une situation économique critique, provoquée par une baisse du nombre de voyageurs et ayant entraîné la suppression de 155 emplois, le déménagement vers Tontouta lui permettrait d’économiser 1 milliard de francs par an.

Cette nouvelle organisation doit ainsi permettre d’améliorer "l’efficacité opérationnelle de la compagnie" et assurer ainsi sa pérennité. Elle présente, également, plusieurs avantages jugés stratégiques par le gouvernement : une "optimisation des infrastructures", l’amélioration de la qualité du service, avec un "regroupement des flux domestiques et internationaux pour faciliter les correspondances et offrir un meilleur confort aux passagers", et la création d’un "pôle d’excellence aéronautique", projet "structurant" pour la Nouvelle-Calédonie.