
Les délégations calédoniennes engagées dans les discussions sur l’avenir institutionnel réaffirment leur position, à la veille d’une reprise des négociations prévues à Paris le 2 juillet, et qui doivent être pilotées par le président de la République Emmanuel Macron et le ministre des Outre-mer, Manuel Valls. Dans un long communiqué diffusé ce jeudi 19 juin, l’Union pour l’indépendance (UNI) rappelle son engagement en faveur d’un "projet de souveraineté avec la France", à l’image de ce qui avait été proposé par Manuel Valls lors du "conclave" de Deva, organisé du 5 au 7 mai.
Cette dernière séquence s’était soldée par un échec, les délégations Loyalistes et Rassemblement ayant rejeté la proposition du ministre d’État, qualifiée de premier pas vers l’indépendance totale de la Nouvelle-Calédonie.
En marge d’un déplacement à la conférence de l’ONU sur les océans qui se tenait à Nice, Emmanuel Macron a annoncé, le 10 juin, son intention de présenter un "projet nouveau" pour la Nouvelle-Calédonie [2], dévoilé lors de cette nouvelle phase de négociations parisiennes. Si les Loyalistes et le Rassemblement y ont vu un désaveu du projet de Manuel Valls par le président de la République, l’Union pour l’indépendance l’interprète différemment : "le président de la République française et le ministre des Outre-mer ont confirmé, mardi 10 juin, que les plus hautes autorités de l’État portent le projet 'd’une souveraineté partagée avec la France' dans ces négociations, et qu’il s’agit bien du 'projet nouveau' que le président Emmanuel Macron a annoncé lors du 6e Sommet Pacifique-France qui s’est tenu à Nice à l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur l’Océan." Car pour l’Uni, ce qui a été soumis par Manuel Valls début mai "engage la parole de l’État vis-à-vis des délégations calédoniennes", et ne peut pas être abandonné. Une réponse aux propos des délégations Loyalistes et Rassemblement, qui présentent la proposition du ministre d’État comme une initiative personnelle dont le chef de l’État n’aurait jamais eu connaissance.
D’autre part, "le président a confirmé que malgré les trois 'non', le droit à l’autodétermination demeure un droit incontournable", se félicite la délégation composée de Victor Tutugoro, Jean-Pierre Djaïwé et Adolphe Digoué. Cet engagement de l’État "permet aux représentants du peuple de la Nouvelle-Calédonie engagés dans ces discussions de transcender leurs clivages au service de l’intérêt du pays". Cette souveraineté partagée, qualifiée "d’indépendance association" par une partie des non-indépendantistes qui s’y opposent, est aux yeux de l’UNI le seul projet susceptible d’assurer la stabilité du pays, de "restaurer la confiance et offrir des perspectives constructives et durables pour l’avenir".
Le groupe rappelle également que quatre des six délégations l’ont approuvé lors du "conclave" de Deva. Ainsi, l’UNI estime que la prochaine séquence de discussions aura pour seul objectif d’en définir les modalités de mise en œuvre. "Également, il conviendra de déterminer son séquençage pour permettre la reconstruction du pays, la préfiguration du lien de souveraineté futur, le statut juridique de transition, la constitution du peuple de la Nouvelle-Calédonie dans la perspective d’une nationalité, ainsi que l’accompagnement économique, social, culturel, sociétal", énumère le groupe politique. Si ces nouvelles négociations n’aboutissent pas, l’UNI propose d’organiser une nouvelle consultation sur le projet de souveraineté partagée.
Links
[1] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/avenir-institutionnel-aucun-accord-politique-mais-des-points-de-convergence-selon-manuel-valls
[2] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/avenir-institutionnel-macron-promet-un-projet-nouveau-sans-refaire-les-erreurs-des-referendums
[3] https://www.lnc.nc/user/password
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