
Une simple attestation d’hébergement ne suffira plus pour inscrire son ou ses enfants dans une école primaire publique en province Sud. Les élus ont adopté, ce jeudi 19 juin, en assemblée de province, une délibération contenant des mesures "rigoureuses" de gestion des inscriptions scolaires. Plusieurs changements s’opéreront dès la prochaine rentrée : une campagne d’inscription sera fixée par arrêté chaque année, les dossiers incomplets et les demandes hors délais seront "strictement" encadrés, les parents auront "l’obligation" de primo-inscrire leur enfant en ligne, et les exigences concernant les justificatifs de domicile seront "renforcées".
Afin de justifier de leur domicile, les familles devront fournir des documents "attestant de manière fiable l’adresse déclarée", comme un contrat de travail, une fiche de paie, une carte d’électeur, un RIB, etc., afin "d’éviter le contournement de la carte scolaire" et de "prévenir les inscriptions opportunistes et les changements d’école répétés".
Si le sujet avait provoqué quelques remous en début d’année [2], lorsque la province Sud l’avait abordé pour la première fois, il n’a guère soulevé d’opposition ce matin. Sonia Backès a indiqué que ces diverses dispositions visaient à remettre "un peu de discipline". Une disposition prévoit notamment un délai d’un mois pour inscrire son enfant. L’objectif est ainsi d’éviter les inscriptions hors délai, qui ont bondi en début d’année pour représenter environ 50 % du total des dossiers. "C’est de pire en pire, on n’a jamais été à une telle proportion, déclare la présidente de la collectivité, ce qui a des conséquences sur la carte scolaire, alors qu’on essaie de maintenir moins de 25 élèves par classe."
L’administration en a marre de courir après les parents, poursuit Gil Brial, vice-président de la province Sud. "Nous faisons des relances sans avoir de réponse dans certains cas. C’est très chronophage, et si on ne met pas de délai, on peut relancer pendant des mois. Il faut que la démarche vienne des familles, pas de l’administration." Parfois, l’enfant est tout simplement inscrit ailleurs. "Il n’y a pas de fichier partagé entre l’enseignement public et privé et entre les provinces. On peut se rendre compte au bout de x mois de relance que l’enfant est en réalité dans un autre établissement."
Philippe Dunoyer (Calédonie ensemble) s’est inquiété du devenir de l’enfant si sa première inscription était rejetée en cas de non-réponse de la famille pendant le mois imparti : "Si les parents ne sont pas au rendez-vous, l’enfant ne sera pas inscrit à l’école ?" L’exécutif assure que tout sera fait de telle sorte que le dossier soit complété, et que personne ne sera laissé sur le bord de la route, affirme Sonia Backès, pour qui il s’agit d’une mesure incitative. "On ne laissera pas d’enfant sans établissement scolaire. L’objectif est que la carte scolaire et les objectifs éducatifs soient respectés."
La délibération a été adoptée. Calédonie ensemble et le FLNKS se sont abstenus.
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[1] https://www.lnc.nc/article/education/enseignement/politique/inscriptions-scolaires-l-attestation-d-hebergement-ne-devrait-bientot-plus-suffire-comme-justificatif-de-domicile
[2] https://www.lnc.nc/article/education/politique/enseignement/province-sud-pourquoi-le-durcissement-des-conditions-d-inscriptions-scolaires-provoque-la-polemique
[3] https://www.lnc.nc/user/password
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