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  • Baptiste Gouret | Crée le 28.01.2025 à 05h00 | Mis à jour le 28.01.2025 à 05h00
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    Les attestations d’hébergement ne sont désormais plus considérées comme un document valable pour inscrire un enfant dans une école de la province Sud. Photo Archives LNC/Nikita Hoffmann
    Les attestations d’hébergement ne sont plus acceptées pour inscrire son enfant dans une école de la province Sud. Une décision qui vise à limiter un contournement de la carte scolaire particulièrement important cette année, assure la Maison bleue. Pour ses détracteurs, elle va à l’encontre du droit à l’éducation et pénalise une partie de la population la plus précaire.

    La phrase est apparue il y a quelques semaines, glissée dans l’inventaire des documents à fournir pour inscrire son enfant dans une école de la province Sud : "Nous vous informons que les attestations d’hébergement ne sont pas acceptées", est-il précisé à la ligne consacrée au justificatif de domicile. Une information a priori anodine, qui a pourtant entraîné d’importantes difficultés pour un certain nombre de familles calédoniennes. En particulier pour les plus précaires d’entre elles, celles qui sont logées chez des proches ou qui vivent en squats, et ne disposent pas de justificatif de domicile à leur nom.

    "Un moyen de représailles"

    Cette nouvelle exigence administrative vient s’ajouter à une série de mesures récemment adoptées par la province Sud (augmentation de 100 francs par repas pour les enfants boursiers, suppression de l’allocation rentrée, de l’aide au transport, obligation de résider depuis plus de dix ans en province Sud pour bénéficier des bourses…) et perçues par certains responsables politiques comme un moyen de stigmatiser une partie des Calédoniens. "On peut clairement soupçonner une volonté de la province Sud d’écarter une certaine population", dénonce Chrystèle Marie, membre du Mouvement nationaliste indépendantiste souverainiste (MNIS) et qui accompagne plusieurs familles dans des recours contre cette mesure qualifiée d’atteinte au droit à l’éducation.

    "Cela va à l’encontre des règles qui régissent les échanges entre une administration et des usagers, et notamment de la loi Jules-Ferry qui oblige l’administration à tout faire pour scolariser un enfant près de son lieu de résidence." "Ces mesures s’attaquent à une seule partie de la population : celle des quartiers populaires", avait déjà exprimé le MNIS, lors d’une conférence de presse organisée le 20 janvier.

    Pour le FLNKS, cette décision n’est autre qu’un "moyen de représailles" imaginé par la présidente de la province Sud, Sonia Backès, pour "punir les populations qu’elle juge coupable de la révolte du 13 mai 2024". La mesure fait grincer des dents jusque dans les rangs des élus non-indépendantistes. Dans un communiqué diffusé lundi 27 janvier, Calédonie ensemble considère que ce durcissement des conditions d’inscriptions pourrait "encourager la déscolarisation" et viserait particulièrement les élèves "d’origine kanak".

    Un risque de "nomadisme scolaire"

    Autant d’accusations dont se défend la Maison bleue. La mesure viserait uniquement à faire face à un "inquiétant phénomène de nomadisme scolaire", assure Christophe Bergery, secrétaire général adjoint de la province Sud. Autrement dit : alors que les inscriptions sont closes depuis le mois d’août 2024, "on est confronté à un redoublement ces dernières semaines des demandes d’inscription de dernière minute avec comme seul document une attestation d’hébergement", poursuit ce dernier. Une situation qui a poussé la collectivité à "prendre des mesures pour limiter un contournement de la carte scolaire trop important". Dans son viseur : les familles qui ont quitté la province Sud lors des émeutes, et qui tentent désormais de renvoyer leurs enfants y étudier. "Ça pose de véritables difficultés matérielles, pour organiser les classes et préparer les équipes éducatives." "Chaque enfant a droit à une école… mais pas où il veut quand il veut", a résumé Sonia Backès sur son compte Facebook, évoquant la nécessité de ne pas surcharger les classes en 2025, dont elle a promis qu’elles se limiteraient à 25 élèves.

    Derrière la fermeté des déclarations, la province Sud assure toutefois "qu’aucune inscription n’a été refusée à ce jour", selon Christophe Bergery. Chaque situation "sera étudiée au cas par cas". "Je suis convaincu que chaque enfant trouvera une place dans une école."

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