
L’odeur est encore très forte entre la zone industrielle de Ducos et Kaméré, 24 heures après l’incendie de l’ancienne usine Biscochoc [1]. Un sinistre loin d’être passé inaperçu dont le panache de fumée noire était visible à des kilomètres à la ronde.
Une trentaine de pompiers (dont neuf de la Sécurité civile) ont ainsi été mobilisés au plus fort du sinistre pour maîtriser le feu dans l’un des docks de ce site de 3 000 mètres carrés déjà détruit par les flammes lors des émeutes.
Ce vendredi 20 juin, plusieurs foyers actifs persistent et les pompiers vont devoir continuer les rondes, toutes les deux heures, pour venir à bout des flammes. Une intervention particulièrement longue puisque le dock incendié s’est effondré, rendant le site et les points chauds restant à traiter inaccessibles aux pompiers.
Les soldats du feu recommandent donc aux riverains exposés aux fumées de rester confinés chez eux. Car ces dégagements pourraient perdurer quelques jours.
Depuis jeudi soir, l’atmosphère est en effet difficilement respirable dans les alentours. Comme en témoigne Brenda, qui habite à proximité de l’usine. Et qui a passé "une très mauvaise nuit". "Lorsqu’on est rentrés, il y avait de la fumée dans l’appartement donc on a voulu allumer les ventilateurs en ouvrant les fenêtres sauf que c’était pire. On a vraiment mal dormi avec des sensations de picotements et de brûlure dans les narines. C’est très désagréable", témoigne cette maman, qui envisage de partir de son logement le temps que les fumées se dissipent.
À ce sujet, le gouvernement tient d’ailleurs à alerter, ce vendredi, sur les risques pour la santé liés aux dégagements causés par ces incendies. "Ces épais nuages de fumée dégagés sont constitués notamment de particules en suspension (PM10) et de particules fines (PM2,5), dont les particules de suie (matière noirâtre d’odeur âcre, provenant d’une combustion incomplète), détaille la Direction des affaires sanitaires et sociales (Dass). Les PM2,5 sont les plus dangereuses pour la santé, à cause de leur taille microscopique qui leur permet d’entrer profondément dans le système respiratoire."

Des précautions sont à prendre, dans les quartiers impactés par les incendies, selon la Dass :