
L’avenir s’assombrit pour Calédonie ensemble. Le parti vient de voir deux de ses cadres condamnés par la justice dans l’affaire des emplois fictifs créés entre 2014 et 2018 à la province Sud et au Congrès. Selon les informations de nos confrères de NC La 1re, le leader de Calédonie ensemble, Philippe Gomès, a écopé de quatre ans de prison dont deux avec sursis et 5 millions de francs d’amende, tandis que Philippe Michel, président du groupe Calédonie ensemble au Congrès et ancien président de la province Sud, a été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis, et quatre millions d’amende. Ils effectueront tous les deux leur peine sous bracelet électronique. Le jugement est, d’autre part, assorti d’une peine d’inéligibilité de cinq ans pour les deux élus, avec exécution provisoire. Cela pourra les contraindre à démissionner de leurs postes aux Congrès et à l’assemblée de province Sud.
Le juge du tribunal correctionnel a suivi les réquisitions du procureur de la République, Yves Dupas, qui avait accusé les cadres de Calédonie ensemble d’avoir, de 2014 à 2018, mis en place un "système destiné à asseoir un clientélisme" [1] au sein de la communauté wallisienne et futunienne. Dans ses réquisitions du 16 mai, le ministère public avait en effet affirmé que ces faits relevaient d’un détournement de fonds publics et d’une tentative d’achats de voix, ce que le tribunal semble, par son jugement de ce mardi, confirmer.
Deux autres prévenus, membres du parti, ont été condamnés à des peines plus légères : toujours selon NC La 1re, Sutita Sio-Lagadec écope de deux ans de prison avec sursis et d’une amende et Silipeleto Muliakaaka de dix-huit mois de prison avec sursis et d’une amende. Martine Lagneau, elle, a obtenu la relaxe.
Le parti a annoncé, dans un communiqué publié en fin de matinée, qu’il ferait appel de la décision. Calédonie ensemble en profite pour dénoncer les conclusions du tribunal correctionnel, qui ne correspondent pas "à celles rendues par quatre magistrats du parquet et du siège" au cours de la procédure, entamée il y a plus de dix ans, et qui avaient systématiquement abouti à un non-lieu. "Or, les faits incriminés à l’époque sont exactement de même nature que ceux faisant l’objet de la procédure actuelle", argumente le parti. C’est donc sur la base de ces précédentes décisions "que Calédonie ensemble et les autres groupes politiques, au Congrès comme dans les provinces, ont employé depuis juin-juillet 2014 […] des collaborateurs politiques, en respectant les textes applicables".
Les responsables du parti annoncent d’autre part leur intention de déposer un référé-suspension et un recours au fond devant le Conseil d’État en ce qui concerne les peines d’inéligibilité assorties d’une exécution provisoire.
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[1] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/justice/politique/soupcons-d-emplois-fictifs-de-la-prison-et-de-l-ineligibilite-requises-contre-philippe-gomes-et-philippe-michel
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