
C’est par un courrier du haut-commissariat, que la Chambre territoriale des comptes (CTC) a été saisie du dossier, le 29 avril. Le document indiquait alors que le budget primitif 2025 de la bibliothèque Bernheim avait été voté en déséquilibre, "les dépenses étant supérieures aux recettes de fonctionnement", "faisant apparaître un déficit de section chiffré à 90 millions francs". Le résultat de difficultés financières ces dernières années. En raison du désengagement de ses financeurs, l’établissement a souffert, entre 2019 et 2024, d’une "baisse de 24,5 % de ses produits" tandis que les charges de gestion, elles, ne diminuaient que de 19,9%. La Chambre relève également, dans son avis budgétaire rendu le 26 mai, une "nouvelle baisse des participations et subventions à l’exception de l’État", c’est-à-dire la Nouvelle-Calédonie, les provinces et la ville de Nouméa. En outre, l’établissement ne dispose pas d’une convention avec chacun de ses financeurs lui garantissant les fonds, "à l’exception de la Nouvelle-Calédonie".
Dans ces conditions, la CTC constate l’impossibilité de rééquilibrer le budget 2025 de la bibliothèque Bernheim et demande à son conseil d’administration de mettre en place un plan de redressement. Afin de réaliser des économies, la juridiction financière considère que l’offre de service aux usagers, et donc des frais de structure et de masse salariale, soit réduite, ce qui pourrait passer par du temps partiel et la non-reconduction de postes de contractuels. Mais, selon l’institution, la suppression d’emplois permanents paraît inévitable, "afin d’ajuster la masse salariale aux ressources de ses membres financeurs".
Et puis, en vue de la livraison du nouveau bâtiment devant accueillir la bibliothèque [1]annoncée pour le premier semestre 2026, l’établissement public doit établir un programme pluriannuel des besoins de financement en fonctionnement et investissement ainsi qu’un plan permettant de le financer.
Le conseil d’administration de Bernheim a un mois pour prendre une délibération mettant en œuvre le rétablissement de l’équilibre budgétaire, sur lequel se prononce ensuite la CTC. Soit elle juge les mesures de redressement prises par le CA suffisantes et clôt la procédure, soit les mesures sont estimées insuffisantes, dans quel cas elle propose au haut-commissariat "de régler et rendre exécutoire le budget".
En conclusion de son avis, la CTC invite le conseil d’administration à réformer ses statuts "en lien avec chacun de ses membres, afin qu’il soit inscrit dans les dispositions relatives aux ressources la part respective des contributions financières de chacune des entités publiques membres du conseil d’administration".