
Des vols annulés en cascade et des centaines de passagers qui attendent, parfois toute une nuit, dans le hall de l’aéroport de Magenta. Depuis la fin de la semaine dernière, le trafic aérien vers les îles connaît d’importantes perturbations. En cause : des "problèmes techniques" rencontrées par la compagnie Air Calédonie, contrainte d’annuler "sept rotations, soit 14 vols depuis jeudi", dont une majorité à destination de Maré, confirme son directeur général, Daniel Houmbouy.
Un "grain de sable" qui a suffi à faire dérailler le programme de vols, particulièrement chargé en ce début de vacances scolaires. "Le mois d’août est une période sensible, c’est celle des mariages dans les îles, donc nous nous étions préparés en conséquence", affirme Daniel Houmbouy. Une organisation néanmoins "fragile", admet-il. Car la compagnie dispose actuellement de seulement deux avions, sur les quatre que compte sa flotte. Un appareil est loué, depuis octobre 2024, à Air Tahiti afin de réduire les charges d’Air Calédonie, particulièrement affectée par les émeutes de mai 2024 [1]. Le second est actuellement en maintenance en Serbie, dans le cadre d’une vaste opération de révision de l’ensemble des avions de la compagnie programmée entre 2024 et 2025.
Avec seulement deux appareils pour assurer la liaison vers les îles, "on n’a aucune marge de manœuvre". Le moindre aléa provoque des annulations en série. Conséquence : 400 passagers ont vu leurs vols annulés, sans solution pour l’instant. Au vu de la densité du programme de vols cette semaine, Air Calédonie n’est pas en mesure de reprogrammer les rotations supprimées. "On essaie de faire de l’optimisation", souligne son directeur général, mais l’ensemble des vols affichent complet jusqu’au 18 août.
"On tient des listes d’attente, et si des places se libèrent, ils sont prioritaires", poursuit Daniel Houmbouy. Reste que certains passagers, démunis, préfèrent attendre dans le hall de l’aéroport de Magenta avec l’espoir de prendre la place d’un passager qui ne se présenterait pas. "On comprend le désarroi et l’insatisfaction, malheureusement nous n’avons pas d’autre solution dans l’immédiat."

La compagnie devrait retrouver plus de souplesse à partir de septembre, avec le retour de l’appareil actuellement en maintenance en Serbie. Quant à celui loué à Air Tahiti, le contrat de location prend également fin en septembre. Mais Air Calédonie ne le réintégrera pas à sa flotte. En effet, l’avion doit être vendu. Un moyen de sauvegarder la trésorerie de la compagnie et de s’adapter à l’évolution du trafic aérien, en chute libre depuis les émeutes. "On était tombé à 260 000 passagers en 2024. Pour 2025, on se dirige vers une tendance encore plus basse, autour de 200 000", révèle Daniel Houmbouy.