
Manuel Valls, ministre des Outre-Mer, a réagi, mercredi 13 août, à l’annonce, en conférence de presse, du rejet par le FLNKS de l’accord de Bougival [1]. Le ministre déclare sur sa page Facebook prendre acte "sans surprise, de la motion adoptée par le FLNKS à l’issue de son congrès extraordinaire."
Le ministre constate le refus du groupement politique indépendantiste de participer au comité de rédaction, en soulignant qu’il est "pourtant conçu pour éclairer, approfondir, préciser et compléter le texte", et remarque la volonté du FLNKS de maintenir le dialogue avec l’État français. "Ma porte reste évidemment ouverte pour comprendre les raisons peu explicites de ce choix incompréhensible," écrit le ministre. Qui estime que cette décision "tourne le dos à la recherche de consensus et à la discussion collective, avec l’ensemble des partenaires, indépendantistes comme non-indépendantistes." Manuel Valls affirme ne pas se résigner, sa "détermination reste intacte."
"Ma mission est claire, elle n’a pas changé : parvenir à une solution d’avenir pour la Nouvelle-Calédonie. Et ce travail se poursuivra, comme depuis mon arrivée à la tête de ce ministère, dans l’écoute de chacun et conscient de l’intérêt des Calédoniens. Sans céder à la menace de la violence ou du blocage. Je ne cherche aucun passage en force. Je ne tomberai pas dans le piège des mots qui blessent et dans la confrontation. J’aime la Nouvelle-Calédonie, je respecte profondément l’identité de chacun et évidemment celle du peuple kanak. Contrairement à ce que je peux lire, la reconnaissance de l’identité kanak n’est pas remise en cause : elle est préservée."
Manuel Valls rappelle l’objectif de l’accord de Bougival : "l’instauration d’un État doté de la capacité d’auto-organisation à travers une loi fondamentale et de la compétence en relations internationales dans son champ de compétences, et pouvant être reconnu par la communauté internationale. L’accord institue aussi une nationalité calédonienne. Le transfert de compétences régaliennes est encadré par un mécanisme initié par le Congrès de la Nouvelle-Calédonie et validé par les Calédoniens eux-mêmes."
Si cet accord est rejeté, le ministre demande : "Quelle alternative sinon ? Le statu quo ? La fuite en avant ? L’impasse ? La confrontation ?" et souligne qu’il est soutenu par les "autres partenaires : les Loyalistes et le Rassemblement, Calédonie Ensemble et l’Éveil Océanien et évidemment les indépendantistes de l’UNI-Palika, qui ont tous choisi d’honorer leur signature et de défendre l’accord de Bougival, fidèles à l’engagement pris à l’aube du 12 juillet dernier."
Le ministre arrive en Nouvelle-Calédonie le 18 août [2], afin de mettre en place le comité de rédaction. "Nous examinerons le projet de loi de réforme constitutionnelle. J’irai à la rencontre des Calédoniens, du Sénat coutumier, des maires, des forces économiques et sociales, ainsi que des personnels de santé. Chacun devra assumer ses responsabilités et privilégier l’avenir de la Nouvelle-Calédonie."
Et sur la volonté du FLNKS de maintenir le calendrier des élections provinciales à novembre 2025, le ministre des Outre-mer précise que "ce 13 août, une proposition de loi organique (PPLO) a été déposée par six présidents de groupe du Sénat, témoignant d’une volonté transpartisane d’accompagner la mise en œuvre de l’accord politique signé le 12 juillet 2025 à Bougival. Elle prévoit de reporter les élections provinciales à juin 2026, conformément au calendrier fixé par l’accord sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Je salue le dépôt de cette PPLO et souhaite que le Parlement puisse en débattre dès la reprise des travaux parlementaires."
Links
[1] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/le-flnks-confirme-le-rejet-de-bougival-et-fixe-a-2027-l-accession-a-la-pleine-souverainete
[2] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/accord-de-bougival-manuel-valls-annonce-son-retour-le-18-aout
[3] https://www.lnc.nc/user/password
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