Alors qu’ils en espéraient 15 000, c’est finalement 24 000 personnes que les organisateurs et les participants à la Foire de Bourail ont accueillies pendant les trois jours qu’a duré l’évènement, de vendredi 15 à dimanche 17 août, à Téné. "Une grande victoire", se réjouit Levay Roy. Le tout dans une ambiance chaleureuse. "Les gens tiennent à la foire, on a su rassembler, il y avait toutes les couleurs du pays, et ça s’est ressenti."

Intempéries : "On n’allait pas baisser les bras"

Pourtant, cette édition, très attendue après l’annulation de celle de l’année dernière – même si elle avait été compensée par le Royal Caledonia Show en décembre à l’hippodrome Henri-Milliard à Nouméa – n’a pas été une sinécure à mettre sur pied. En raison notamment "d'une polémique". Un conflit entre la présidence du comité organisateur et les coutumiers de la zone [1] aurait pu parasiter le bon déroulement des festivités. Il n’en a finalement rien été.

La pluie et le mauvais temps se sont également invités vendredi, des intempéries qui ont littéralement transformé le champ de foire en un vaste terrain boueux et qui auraient pu remettre en question la tenue de la manifestation. Mais pas de quoi décourager les équipes, qui ont été à pied d’œuvre jusque dans la nuit de vendredi à samedi, afin de remettre le site en état de recevoir les milliers de visiteurs le lendemain. "On n’a pas arrêté de s’adapter, témoigne Levay Roy. On a été particulièrement soutenus par les équipes de la mairie, qui nous ont aidés, qui sont restées mobilisées jusqu’à 2 heures du matin." L’idée de tout arrêter a même effleuré les esprits. "On était dans le doute, on se demandait quoi faire." L’hésitation n’a pas duré très longtemps. "Finalement, on y est allé, on n’allait pas baisser les bras. On a mis des bottes de paille partout. Et puis, les gens ont joué le jeu."

À côté de la viande, du poisson pour la première fois

Et beaucoup de professionnels avaient fait le déplacement. Un record de 680 stands avait été réservé, contre 600 environ habituellement. Des nouveautés étaient également proposées, avec notamment la mise en place d’un village Mangeons local pour soutenir les agriculteurs et agricultrices calédoniens par la Chambre d'agriculture et de la pêche. D’ailleurs, et ce pour la première fois, des produits de la mer trônaient sur les étals, prêts à trouver preneur.

Parmi la foule d’animations au programme, aux côtés des activités phares dont les concours agricoles le vendredi, les jeux équestres, les démonstrations de tonte de mouton et de dépeçage de cerf, le rodéo dimanche, les sports mécaniques, un gros effort a été réalisé sur la dégustation de viande de cerf rusa, indique Levay Roy. Une brochette de six mètres a notamment été cuisinée. En tout, pas moins de 300 kg ont été offerts à la dégustation.

La grande différence, cette année, remarque le président du comité organisateur, la situation financière des visiteurs. "Beaucoup sont venus avec leur repas, simplement pour profiter des animations. Les portefeuilles se sont vidés, les gens comptent l’argent et dépensent moins. D’ailleurs, il y a eu davantage de paiements en liquide et peu par carte."

Et à ceux qui ont critiqué le prix de l’entrée (500 francs par voiture et 500 francs par personne) ? Levay Roy rappelle que c’est "globalement le même chaque année" et que surtout, il répond à d’importants frais. "On loue les parkings où se garent les voitures, et on paie l’association de jeunes qui assurent le gardiennage du site. Il n’y a pas d’autre endroit comme celui-là où pour 500 francs on peut assister à des concerts, des démonstrations, du rodéo, en plus on faisait gagner de beaux cadeaux, dont un pick-up et des billets d’avion, il y avait vraiment un programme riche pour un petit prix."

Fort de ce nouveau succès, Levay Roy laisse entendre que le Comité de la Foire de Bourail pourrait lancer un autre évènement d’ici la fin de l’année. "On est un comité plein de surprises", glisse-t-il, mystérieux. Peut-être à l’image du Royal Caledonia Show, qui avait séduit 25 000 visiteurs en décembre dernier. [3]