
"Ne pas prendre de décret de convocation des élections provinciales dans les plus brefs délais […] s’apparenterait à un nouveau passage en force du gouvernement sur les élections calédoniennes", selon La France insoumise. Dans un courrier adressé au Premier ministre, François Bayrou, la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, et le député de Seine-Saint-Denis, Bastien Lachaud, très engagés sur le dossier calédonien, insistent sur la nécessité d’organiser le scrutin en fin d’année et d’éviter un troisième report consécutif, comme prévu par l’accord de Bougival.
D’abord parce que, selon eux, "il n’y a pas d’accord politique sur l’avenir institutionnel", et donc "il n’y a pas lieu de modifier à nouveau le calendrier électoral". Si le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, persiste pour mener à son terme l’accord de Bougival signé le 12 juillet entre les formations politiques calédoniennes et l’État, les Insoumis considèrent que son rejet par le FLNKS [1] met un terme définitif à la poursuite des travaux issus de ce compromis. Le mouvement indépendantiste a d’ailleurs déjà exprimé sa volonté de maintenir à novembre les élections provinciales.
D’autre part, "une nouvelle légitimité, issue des urnes, pourrait permettre que des discussions sur l’avenir institutionnel se tiennent à nouveau", affirment Mathilde Panot et Bastien Lachaud.
Enfin, l’instabilité politique nationale et la probable chute du gouvernement Bayrou sont, selon les deux députés, incompatibles avec le calendrier fixé par l’accord. "La proposition de loi organique inscrite à l’ordre du jour au Sénat le 23 septembre 2025, visant à repousser une troisième fois ces élections au 28 juin 2026, ne présente aucune garantie de pouvoir être promulguée dans les temps." Et le maintien de l’examen du texte soumis par un gouvernement démissionnaire à l’Assemblée nationale, "comme cela semble envisagé, renforcerait l’idée du passage en force". Sans la publication d’un arrêté de convocation du Premier ministre rapidement, les élections seraient, de fait, reportées. "Ce n’est pas acceptable", jugent les Insoumis.