
Tandis que l’accord de Bougival suit son parcours législatif et institutionnel, la protestation d’une partie des indépendantistes ne retombe pas. Dans un communiqué diffusé dimanche 7 septembre, l’Union calédonienne a réagi à la publication, au Journal officiel, de l’accord signé le 12 juillet. "Une étape importante", a salué Manuel Valls [1].
Pour l’Union calédonienne, c’est davantage une manœuvre pour donner "l’illusion d’une légitimité juridique" à un texte qui ne fait pas consensus, juge le parti indépendantiste, qui qualifie le ministre des Outre-mer de "prestidigitateur colonial au service de la Macronie".
Dans ce communiqué signé par son secrétaire général, Dominique Fochi, l’UC rappelle que l’accord a été rejeté par le FLNKS le 13 août, et dénonce l’instrumentalisation de la signature de sa délégation par l’État français "pour imposer une solution qui fragmente et qui met de nouveau en danger la paix dans notre pays".
C’est en effet sur la base de la signature de l’ensemble es délégations qu’un projet de loi organique a été déposé pour reporter à juin 2026 les élections provinciales, ce que refuse les membres du FLNKS. "Un texte dont les signataires sont inconnus et dont le contenu est flou ne peut servir de base à un report arbitraire des élections. En son temps, l’accord de Nouméa avait été publié avec la mention de tous ses signataires : le contraste est saisissant", déplore l’Union calédonienne.
Évoquant une "stratégie de manipulation" menée par Manuel Valls, l’UC proteste contre des "méthodes colonialistes et dilatoires de l’État français, qui cherchent à imposer ses choix en violation du droit international et de l’esprit de l’accord de Nouméa" et appelle "la communauté internationale à surveiller de près la situation et à soutenir le peuple kanak dans sa quête légitime d’autodétermination". Le parti indépendantiste dit toutefois resté ouvert à "la discussion et la recherche d’un accord, mais pas à n’importe quel prix".