
L’affaire avait fait grand bruit. Fin juillet, le procureur Yves Dupas informait de la mise en garde à vue de David Guyenne et deux de ses associés. Les trois mis en cause étaient entendus dans le cadre d’une enquête pour abus de biens sociaux, blanchiment d’abus de biens sociaux ainsi que de complicité et recel d’abus de biens sociaux, sans lien avec son mandat à la CCI. En résumé, un "montage frauduleux" aurait permis de racheter une société à un prix "manifestement majoré", ce qui aurait permis aux trois personnes concernées de percevoir 685 millions de francs de surévaluation de l’opération de fusion-acquisition. Il y a plus d’un mois, le procureur indiquait que les investigations se poursuivaient
Le président de la CCI David Guyenne placé en garde à vue pour abus de biens sociaux [1]
Cette annonce avait été source de crispations au sein de la chambre consulaire [2]. Les élus d’opposition de la liste Alliance pour la relance, qui s’étaient présentés contre David Guyenne lors des élections de la CCI fin 2024, sollicitaient l’organisation d’une réunion d’urgence ainsi que la mise en retrait du président de l’institution. Ce dernier avait pris ses distances pendant deux semaines, l’intérim ayant été assuré par Stéphane Yoteau, vice-président, avant de reprendre son poste. Mais, une assemblée générale extraordinaire a bien été organisée, à la demande d’Alliance pour la relance, ce mercredi 10 septembre. Il en résulte que la majorité des membres consulaires (20 élus sur 33) a renouvelé sa confiance au président David Guyenne pour continuer à conduire cette mandature, indique la CCI dans un communiqué. La Chambre consulaire rappelle être "mobilisée et engagée pour aider et défendre les entreprises en faveur de l'avenir économique de la Nouvelle-Calédonie".
CCI : David Guyenne reste bien président, confirme Stéphane Yoteau, le vice-président [3]
La réaction des représentants d'Alliance pour la relance n'a pas tardée. Ils déclarent, dans un communiqué, prendre acte de la décision de David Guyenne de ne pas démissionner et de celle de ses soutiens de le maintenir en tant que président, "malgré la profonde crise de gouvernance que traverse notre institution", les onze élus considèrent que ce vote "fragilise encore davantage la crédibilité et l’image de la CCI auprès de ses ressortissants, de ses partenaires publics et privés, ainsi que de l’opinion". Il s’agit d’un choix "lourd de conséquences pour l’image de notre institution".
Hatem Bellagi, Romain Babey, Jacques Beyneix, Georges Selefen, Philippe Ettwiler, Laurent Jeandot, Alexandre Rodriguez, Marie-Amélie Molia, Jules Nekoeng, Jérôme Espalieu et Dominique Pham, souhaitaient, afin de "préserver l’image" de la chambre, que David Guyenne "se mette en retrait et n’incarne plus la Chambre de commerce et d'industrie le temps de l’enquête". Ils estiment que les dirigeants d’une institution publique "se doivent d’être exemplaires, au-dessus de tout soupçon".
Dans ces conditions, les représentants disent s’interroger sur la possibilité de continuer à exercer leur mandat, et indiquent qu’ils communiqueront bientôt sur "les suites que nous donnerons à cette situation".
Links
[1] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/justice/le-president-de-la-cci-david-guyenne-place-en-garde-a-vue-pour-abus-de-biens-sociaux
[2] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/economie/crispations-a-la-cci-apres-la-garde-a-vue-de-david-guyenne
[3] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/economie/cci-david-guyenne-reste-bien-president-confirme-stephane-yoteau-le-vice-president
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