
Depuis les émeutes, les bonnes nouvelles sont suffisamment rares dans le secteur du tourisme pour être soulignées. Si la deuxième économie du pays (du moins avant l’insurrection) reste aux abois, des signaux positifs sont en revanche observés ces derniers mois, signe d’une reprise relative, mais progressive.
En témoignent les chiffres les plus récents de l’Isee (Institut de la statistique et des études économiques). Ainsi, le mois de juillet 2025 enregistre le plus fort afflux de visiteurs dans le pays depuis la crise du 13-Mai, soit 5 983 personnes. Depuis juin, ces données correspondent d’ailleurs à près de la moitié (49 %) du trafic mensuel moyen enregistré à la même période en 2023, qui est désormais l’année de référence pour le secteur.
La filière est principalement portée par le marché métropolitain et australien qui représentaient en juillet 2025 plus de deux tiers des arrivées, soit respectivement 48 % et 22 % des visiteurs.
Des chiffres encourageants, notamment pour l’île Continent où le flux est en hausse régulière depuis la fin de l’année dernière (en dehors du mois de mai qui marquait la date anniversaire des émeutes). Pour rappel, après la pandémie de Covid-19 et avant le 13-Mai, cette destination avait enregistré des chiffres record de fréquentation, s’imposant comme le deuxième marché (derrière la France) en nombre de visiteurs.
"On sent que notre taux de reconquête de la fréquentation d’avant les émeutes reprend progressivement, même si cela reste timide. Les prestataires commencent d’ailleurs à sentir cette reprise, au moins pour l’Australie et la Métropole", glisse Julie Laronde, la directrice de Nouvelle-Calédonie tourisme (NCT), qui multiplie les campagnes de communication et de promotion de la destination sur ces deux marchés "prioritaires", ainsi qu’avec la Nouvelle-Zélande, depuis que les autorités Kiwies ont décidé, en mai, d’abaisser le niveau d’alerte pour les voyageurs [1] (du moins sur la côte Ouest). Nous avons également relancé nos opérations dès juillet auprès de cette clientèle car cette destination représente un potentiel de visiteurs important pour les prochains mois." Le retour, prévu dès le mois de novembre, de la compagnie Air New Zealand sur le Caillou pourrait ainsi impulser une nouvelle dynamique pour le secteur.
Et il y a urgence. Car au-delà de ces quelques signaux positifs, la filière reste terrassée depuis les émeutes, où l’activité s’est effondrée du jour au lendemain. Une crise jugée encore plus grave que celle de la Covid-19 puisqu’elle est également synonyme de départs du Caillou et d’affaissement du pouvoir d’achat et donc de recul significatif du tourisme domestique. "Au-delà de la promotion à l’international, l’autre priorité aujourd’hui, c’est vraiment de sauvegarder les prestataires qui existent encore car plus ils fermeront, moins il y aura d’offres et moins la destination pourra redevenir attractive, analyse Julie Laronde. Le levier à activer c’est donc le soutien à ces entreprises. Aujourd’hui, le secteur ne tient plus qu’à un fil."
C’est dans ce contexte que le membre du gouvernement et nouveau président de NCT, Christopher Gygès, mène actuellement des réunions à la rencontre des professionnels du secteur des trois provinces [2], en vue d’annoncer "prochainement" de nouvelles aides et d’établir un plan de relance de la destination avant la fin de l’année.
D’ici-là, les chiffres du tourisme auront peut-être davantage encore repris des couleurs. Pour l’heure, la fréquentation en 2025 (de janvier à juillet) demeure en berne, affichant un recul de 57 % par rapport à 2023 sur la même période.
Links
[1] https://www.lnc.nc/article/pacifique/nouvelle-zelande/nouvelle-caledonie/transports/air-new-zealand-reprendra-ses-rotations-avec-la-nouvelle-caledonie-le-1er-novembre
[2] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/tourisme/comment-relancer-le-tourisme-tout-en-accompagnant-des-professionnels-terrasses-par-la-crise
[3] https://www.lnc.nc/user/password
[4] https://www.lnc.nc/user/register
[5] https://www.lnc.nc/formulaire/contact?destinataire=abonnements