Fara Tournier, le jeune homme de 32 ans grièvement blessé à la tête le jeudi 18 septembre, à Plum, a succombé à ses blessures, a annoncé le parquet, ce dimanche 21 septembre. Ce drame s’est produit en marge d’une fête qui a dégénéré [1] durant laquelle, à la suite d’une altercation, l’un des participants est monté à bord d’un pick-up. Sur fond d’alcool, le chauffard a notamment foncé dans une citadine, puis un poteau en plein dans le village.

Une patrouille de gendarmes mobiles, qui assiste alors à la scène, s’arrête. Alors que le conducteur roulait dans sa direction, selon le parquet, l’un des militaires a ouvert le feu en direction du pick-up à deux reprises, n’atteignant pas le conducteur. Sauf que le jeune homme de 32 ans, qui se situait à proximité, derrière le véhicule visé, a été retrouvé inconscient grièvement blessé à la tête. Le malheureux, qui n’était pas en cause, aurait ainsi pu être atteint par l’un des tirs.

"N’importe qui aurait pu se prendre une balle"

Sauf que la version du parquet est contredite par des témoins interrogés par l’AFP. "Il y a eu trois coups de feu, et c’est le premier tir qui a atteint Fara", a affirmé une jeune femme présente sur les lieux. La victime se trouvait, selon elle, "au milieu d’un groupe d’une dizaine de personnes, entre le pick-up et les gendarmes. N’importe qui aurait pu se prendre une balle."

Ce décès fait donc évoluer l’enquête ouverte et la nature des poursuites qui devraient être engagées. Ainsi, le procureur de la République à ouvert ce week-end une information pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner aggravée par l’usage d’une arme à l’encontre du gendarme mobile ayant tiré sur le véhicule du conducteur mis en cause. Le militaire est placé sous le statut du témoin assisté, "à savoir qu’il est mis en cause par rapport aux faits de coups mortels, mais sous un statut intermédiaire entre celui de mis en examen et celui de simple témoin", précise le procureur de la République, Yves Dupas. Le conducteur du véhicule est, quant à lui, placé sous contrôle judiciaire et mis en examen pour dégradations volontaires, conduite sans permis, refus d’obtempérer et mise en danger de la vie d’autrui.

Déterminer les circonstances de l’usage de l’arme

"Cette information judiciaire a pour objectif de poursuivre le travail d’enquête sous l’autorité du magistrat instructeur et de déterminer, d’une part, les causes du décès de la personne et, d’autre part, les circonstances de l’usage de l’arme par le gendarme mobile, souligne Yves Dupas. Des investigations techniques, notamment balistiques et médico-légales seront ordonnées dans ce cadre par le magistrat instructeur."