
La signature du traité, initialement prévue mi-septembre lors d’une visite à Port Moresby du Premier ministre australien Anthony Albanese, avait été reportée, ce dernier ayant indiqué que le cabinet du pays n’avait pas pu se réunir en raison de la célébration des 50 ans d’indépendance vis-à-vis de l’Australie. Finalement, des responsables du bureau juridique et du ministère des Affaires étrangères du gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée ont confirmé jeudi 2 octobre que le cabinet avait approuvé l’accord mercredi. Il doit désormais être soumis au Parlement pour ratification.
Report de la signature d’un traité entre l’Australie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée [1]
L’accord prévoit que les deux pays s’engagent à se défendre mutuellement contre toute attaque armée face aux "menaces émergentes pour leurs intérêts nationaux et la sécurité régionale", précise le traité dit "Pukpuk". Le texte garantit que "toute activité, accord ou arrangement avec des tiers ne compromettra pas la capacité de l’une ou l’autre des parties à mettre en œuvre le traité", une allusion à l’influence croissante de la Chine dans le Pacifique.
Le document a suscité la controverse dans ce pays du Pacifique, où l’on craint qu’il ne porte atteinte à sa souveraineté et à sa politique étrangère non alignée, durement acquises. Le mois dernier, l’ambassade de Chine en Papouasie-Nouvelle-Guinée a mis en garde le pays contre le risque de "compromettre" ses intérêts et sa souveraineté en signant cet accord, qui permet également aux citoyens des deux pays de servir dans l’armée de l’autre.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée est l’État le plus grand et le plus peuplé de Mélanésie. Canberra cherche à renforcer son engagement dans la région afin de contrer l’influence de Pékin. La Chine a investi des milliards de dollars dans des petits États océaniens cette dernière décennie, y finançant la construction d’hôpitaux, de stades, ou encore de routes.