
Le haut-commissariat a pris, dimanche 26 octobre, un arrêté d’interdiction de rassemblement pour ce lundi 27 octobre. Il concerne exclusivement l’avenue Foch, à Nouméa. C’est là, devant le haut-commissariat, que devaient se rassembler les militants indépendantistes, à l’appel du FLNKS. Une mobilisation qui visait à contester la tentative du gouvernement français de faire adopter le projet de loi organique pour reporter les élections provinciales à juin 2026. Celui-ci sera examiné en commission mixte paritaire dans la nuit de lundi à mardi.
Les services de l’État ont justifié cette interdiction, dans un communiqué diffusé dimanche, par la "déclaration très tardive" faite par les organisateurs de la manifestation. Celle-ci a été envoyée samedi à 15 heures, soit "en dessous des trois jours légaux", pour une mobilisation "le jour de la rentrée", ce qui "ne permettait pas de prendre les mesures permettant de sécuriser les manifestants ni même d’avertir les agents du haut-commissariat, vice-rectorat et gouvernement travaillant dans le secteur".
Le haut-commissariat rappelle également, dans son communiqué, "que l’USTKE a pu organiser un rassemblement le 13 septembre dernier devant le haut-commissariat [1] en prenant les mesures adéquates, avec une déclaration en avance et un travail entre organisateurs et force de l’ordre". D’autre part, les services de l’État ont fait "preuve de tolérance le samedi 25 octobre en laissant se tenir un rassemblement à la Vallée du Tir alors que celui-ci n’avait pas fait l’objet d’une déclaration préalable, dans la mesure où la circulation n’était pas perturbée et la sécurité des personnes assurées sur ce site", indique le haut-commissariat, avant de rappeler que "l’organisation et la participation à un rassemblement interdit sont passibles de poursuites judiciaires".
Le FLNKS a rapidement réagi à cette interdiction de manifester. "Pendant que le destin du peuple kanak se joue à 22 000 km d'ici, dans les mains de 14 parlementaires français sans aucune connaissance de la décolonisation, le représentant de la France en Kanaky nous réduit au silence", regrette le mouvement de libération.
La justification du haut-commissariat concernant un délai trop court ne passe pas auprès des représentants indépendantistes. "Le haut-commissaire dispose de milliers de forces de l'ordre dont on se demande à quoi elles sont occupées réellement chaque jour. Organiser la sécurité d'un rassemblement pacifique ne devrait pas être un problème… s'il le voulait vraiment."