
En escale à Nouméa ce week-end, il avait quitté le quai de la base navale lundi pour un exercice en mer aux côtés de la frégate française FS Vendémiaire. Le HMAS Bathurst a fait son retour à la pointe Chaleix, mercredi 5 novembre. Objet de coopération militaire la veille, le patrouilleur australien s’est transformé, le temps d’un après-midi, en un espace pédagogique. Invités par le consulat général d’Australie, une quarantaine d’élèves des classes défense du collège Francis-Carco et du lycée Dick-Uckeiwé, à Dumbéa, ont visité le navire, mercredi.

Guidés par le second capitaine à travers les coursives, les adolescents ont pu découvrir le quotidien des marins embarqués pour des missions de plusieurs semaines en mer. De la couchette exiguë à la salle de contrôle, ils se sont familiarisés avec l’environnement des 28 marins présents à bord du patrouilleur australien. "C’est une opportunité extrêmement intéressante pour les jeunes, se réjouit Isabelle Amiot, inspectrice au vice-rectorat, présente à la visite. Ils travaillent, dans le cadre des classes défense, sur la sécurité, et là ça leur permet de disposer d’un exemple concret, qui plus est sur un navire étranger."
Sur la proue du patrouilleur, surplombée d’un canon mitrailleur 25 mm qui attirait tous les regards, les élèves ont pris connaissance des principales missions du HMAS Bathurst, nommé après une ville éponyme de Nouvelle-Galles du Sud. Mis en service en 2006, le navire de classe Armidale, long de 57 m, s’avère un des principaux moyens d’action de la marine australienne dans les domaines de la surveillance maritime, la protection des pêches, le contrôle de l’immigration ou encore les opérations douanières. "C’est un bateau relativement petit, mais qui peut se déplacer rapidement et est très réactif", note Annelise Young, consule générale d’Australie en Nouvelle-Calédonie, qui a accueilli les élèves sur le quai de la base navale.

La présence du HMAS Bathurst en Nouvelle-Calédonie doit justement renforcer la capacité d’intervention commune des forces australiennes et calédoniennes, à l’image des récentes saisies de drogue sur des navires [1] empruntant la mer de Corail à destination de l’Australie. "L’objectif est de développer notre coopération, de mieux se connaître entre nos deux armées", relève Annelise Young. Alors que l’Australie vient de célébrer ses 85 ans de présence diplomatique en Nouvelle-Calédonie, cette coopération militaire "est justement un des axes les plus forts réunissant la France et l’Australie, des alliés de longue date dans la région".
Une collaboration étroite qu’ont justement relevée les élèves des classes défense. "C’est bien de voir qu’on n’est pas tous seuls et que des grands pays comme l’Australie sont également présents pour protéger la mer de Corail et notre biodiversité", note Joshua Wahngoj, 17 ans, bien décidé à intégrer la marine dans quelques années.

Jean-Claude Simijane, 16 ans et en classe de première au lycée Dick-Uckeiwé, a quant à lui pris conscience qu’un bateau militaire n’est pas forcément synonyme de politique guerrière. "En fait, on se rend compte qu’ils sont simplement là pour assurer une certaine sécurité et une surveillance, pas pour créer des conflits", se satisfait l’adolescent. "C’était important qu’ils puissent voir concrètement comment ça fonctionne sur le terrain mais aussi échanger avec l’équipage", souligne Isabelle Amiot. Le HMAS Bathurst devrait quitter Nouméa d’ici la fin de la semaine pour rejoindre Darwin, son port d’attache.
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[1] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/faits-divers/trafic-de-stupefiants-une-demi-tonne-de-cocaine-saisie-dans-le-pacifique-dont-67-kg-en-nouvelle-caledonie
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