
Alors que Naïma Moutchou est attendue lundi 10 novembre en Nouvelle-Calédonie, le bureau politique du FLNKS déclare, dans un communiqué, être "ouvert au dialogue", et se dit "prêt" à rencontrer la ministre des Outre-mer, afin "d’élaborer conjointement une entente-cadre garantissant une méthode de discussion et de négociation claire, équitable et respectueuse". Le Front souhaite que les propos tenus par Naïma Moutchou dans une interview de notre partenaire Outremers360 [1], "Je ne souhaite pas faire sans le FLNKS", se traduisent dans les faits, afin de marquer "une rupture avec les pratiques du passé". "Seul un dialogue sincère, fondé sur le respect mutuel et une méthode juste, permettra de construire un avenir partagé et apaisé."
Le mouvement de libération nationale réaffirme que la méthode employée par l’État, celle de vouloir maintenir le calendrier de Bougival avec un troisième report des provinciales, validé par le Conseil constitutionnel [2], n’est pas la bonne solution. Le FLNKS a pris position pour le maintien du scrutin afin de s’opposer à la mise en œuvre de ce calendrier et "légitimer une nouvelle classe politique par le suffrage populaire". De plus, le Front estime que l’ouverture de cette séquence politique "ferme la porte à une révision constitutionnelle qui ne serait envisageable qu’à la condition qu’un consensus soit acté". La seule issue possible des discussions à venir étant, poursuit le FLNKS, "l’aboutissement de l’accord de Nouméa", dont la vocation est de "mener Kanaky sur la voie de la décolonisation et de la souveraineté. Kanaky ne se négocie pas. Elle doit se libérer".
Le Front réaffirme donc que l'accord de Nouméa demeure le socle du processus de décolonisation et que le gel du corps électoral ne contrevient pas à la Constitution, comme l'a jugé le Conseil constitutionnel en septembre. Mais aussi que "le droit inaliénable du peuple kanak à disposer de lui-même doit être pleinement respecté, conformément aux principes du droit international", et que "l'objectif final reste l'accession de Kanaky à la pleine souveraineté et à l'indépendance dans la paix, la dignité et la construction du destin commun voulu par nos anciens".
Le bureau politique "exige" également des réponses concernant la situation des prisonniers politiques, avec la mise en œuvre de mesures de rapatriement et de réinsertion, ainsi que sur l’urgence sociale. "Les inégalités structurelles et les injustices qui perdurent sont les conséquences directes du système colonial. Il ne peut y avoir de paix durable sans justice, ni de stabilité sans décolonisation."
Enfin, le FLNKS salue "le soutien constant des États et organisations régionales du Pacifique, Groupe Fer de lance mélanésien, Forum des Îles du Pacifique, Front international de décolonisation".
Links
[1] https://www.lnc.nc/article/france/politique/naima-moutchou-ministre-des-outre-mer-je-crois-profondement-qu-un-chemin-vers-le-destin-commun-est-encore-possible
[2] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/le-conseil-constitutionnel-valide-un-troisieme-report-des-elections-provinciales-qui-devra-etre-le-dernier
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