
Sur la subvention de 400 millions de francs votée par les élus du Congrès le 30 octobre [1], 42 millions sont destinés à la Fédération de l’enseignement libre protestant (Felp), 58 millions aux établissements de l’ex-Alliance scolaire de l’église évangélique (Asee) et 300 millions à la Direction diocésaine de l’enseignement catholique (Ddec). Les arrêtés ont été pris lors de la séance hebdomadaire du gouvernement mercredi 12 novembre. L’enveloppe est "exclusivement dédiée" à financer la cantine dans les écoles primaires, a précisé Isabelle Champmoreau, membre du gouvernement en charge de l’enseignement, lors de la conférence de presse qui a suivi.
Cette somme vise à compenser le non-versement par les communes, censées prendre en charge cette part (la Nouvelle-Calédonie s’occupe des lycées, les provinces des collèges et, en théorie, les mairies du primaire), qui a affecté la situation financière de la Ddec et conduit son directeur, Manoël Van Aerschodt, à suspendre le service de cantine le 3 novembre. Après une mise au point avec le gouvernement, il a finalement repris ce mercredi.
Comment expliquer la crise que traverse l’enseignement privé ? [2]
Trois versements sont prévus. Un premier (à hauteur de 50 %) à la signature de la convention, qui devrait arriver "assez vite", a indiqué Isabelle Champmoreau. Le deuxième (25 %) est conditionné à l’acceptation de participer à un audit, et le troisième doit intervenir au moment du rendu des résultats. "Il y a trois principaux points : les aspects financier, social, c’est-à-dire l’organisation interne, et stratégique." Ce dernier est le plus important. "Il faut qu’ils construisent un modèle économique qui leur permette de stabiliser leur situation financière et poursuivre leur mission." Ce qui pourra impliquer la fermeture d’établissements ou des redimensionnements.
Des changements sont d’ores et déjà attendus dès février 2026. Le collège Francis-Rougé de Thio ne devrait pas rouvrir ses portes. Avec celui de La Colline, de l’enseignement public, ils accueillent moins de 120 élèves. "On a fait un courrier officiel de fermeture", a affirmé la membre du gouvernement, ajoutant qu’une réunion est prévue la semaine prochaine avec les différents partenaires, les deux établissements, la province Sud et la mairie, pour parler transport et cantine. "Les repas sont faits à La Foa, donc si des élèves supplémentaires s’inscrivent dans le public, il n’y aura aucun souci de repas", a déclaré Isabelle Champmoreau. Au sujet du transport, les deux structures étant distantes de trois kilomètres environ, "on a demandé aux familles de nous faire remonter d’éventuels soucis de déplacement, parce qu’il y a des enfants qui ont l’habitude d’aller au collège à pied, donc il faut qu’on puisse les soutenir pour les emmener à l’école".
La Ddec a également annoncé au gouvernement son intention de fermer l’école Sainte Jeanne d’Arc de Ponérihouen. "Je crois qu’il restait un peu plus de 40 élèves, donc ce n’était plus viable. Les enfants pourront aller à la Felp sur la commune, où ailleurs si les parents le souhaitent."
Plus globalement, sur la question de la carte scolaire, Isabelle Champmoreau a signalé que les éventuelles fermetures pourraient porter sur des établissements du public. Le travail se fait par bassin. "Par exemple, sur Ouvéa, il y a trois collèges, un public et deux privés, avec même pas 70 élèves par établissement, donc en fonction des besoins et des attentes, cela peut être le public qui ferme. On fera avec la population et les autorités locales. Mais, le privé n’est pas toujours la variable d’ajustement."
Links
[1] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/enseignement/education/politique/le-congres-valide-une-aide-de-400-millions-de-francs-pour-l-enseignement-prive
[2] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/enseignement/education/comment-expliquer-la-crise-que-traverse-l-enseignement-prive
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