
"Les très petites entreprises et les patentés, un peu les laissés-pour-compte, n’étaient pas inclus dans les aides mises en place par l’État après la crise, introduit Sonia Backès, présidente de la province Sud, jeudi 27 novembre, lors de la conférence de presse consacrée au bilan de Sud Pro. Et il fallait que le soutien ne se traduise pas par des subventions, parce que les entrepreneurs voulaient travailler." Ces deux constats ont mené à la création de ce dispositif visant à soutenir les très petites entreprises (TPE) et les patentés, "les plus vulnérables", afin de les "aider à relancer leur activité ou à investir dans du matériel sans avoir à avancer les fonds", précise Charlène Gautier, directrice adjointe de la Direction du développement économique et du tourisme (DDET).
Lancé le 5 mai et clôt le 15 novembre, Sud Pro s’est d’abord traduit par la création d’une plateforme numérique de mise en relation des entreprises. En près de huit mois, 1,7 milliard de francs de crédits ont été versés à 7 832 structures, ce qui représente 14 280 factures payées et une dépense moyenne de 214 362 francs par bénéficiaire. Selon la province, la plateforme "a généré un chiffre d’affaires de 1,9 milliard de francs, dont 225 millions non payés en Crédisud", explique Charlène Gautier. L’argent a principalement bénéficié au secteur du commerce, quincaillerie, matériel informatique, etc., puis aux services, à la production et la fabrication artisanale ou industrielle, au BTP, au numérique et à l’agriculture et à la pêche.

Autre objet de satisfaction pour Sonia Backès, les résultats de l’enquête effectuée auprès des bénéficiaires : "84 % des entreprises déclarent qu’elles n’auraient pas réalisé leurs dépenses sans l’aide de Sud Pro". La présidente de la Maison bleue considère que cela "a eu un vrai effet levier". Le dispositif pourrait revenir l’année prochaine, mais sous une autre forme. "On travaille à le faire évoluer. L’idée n’est plus de prendre en charge à 100 %, mais peut-être de mieux correspondre aux besoins de certains secteurs ou entreprises."

Un autre outil va prendre la relève : Sud Relance, qui sera soumis aux élus lors de l’assemblée de province prévue jeudi 4 décembre. Le principe ? Faciliter l’accès à des prêts – d’un montant entre 6 et 36 millions – pour de la trésorerie et des investissements. "Par exemple, une entreprise a besoin de reconstituer son stock de marchandises pour pouvoir produire, ou son fonds de roulement, ou encore de prospecter de nouveaux marchés, de recruter ou de se mettre aux normes…", détaille Raphaël Larvor, directeur de la DDET.
Dans ce cadre, la collectivité a signé un partenariat avec Bpifrance (banque publique d'investissement), qui prévoit que la Maison bleue et Bpifrance prennent en charge la moitié d'un prêt contracté par une entreprise, afin d'aider à débloquer l'octroi d'emprunt, les établissements bancaires étant visiblement frileux à prendre des risques seuls. "L’entreprise va voir sa banque, demande dix millions. Sur cette somme, 50 % seront prêtés par la banque et 50 % par la province Sud et Bpifrance", explicite Sonia Backès.
La collectivité a inscrit une ligne pouvant aller jusqu’à 1 milliard de francs dans le budget 2026. "Ça veut dire que, potentiellement, on pourrait avoir jusqu’à 6,8 milliards prêtés aux entreprises, avec un taux plutôt avantageux par rapport à celui en vigueur, soit 3,48. Il n’y a également pas de frais de dossier, ni besoin de garantie." À noter que la somme investit par la province est un prêt, non une subvention. "On a bien vocation à la récupérer."
La plateforme numérique créée pour Sud Pro trouve d’autres utilités, développe la province. Notamment pour la commande publique. Lorsque des marchés de moins de 10 millions de francs sont lancés par la collectivité, "la plateforme contacte les petites entreprises inscrites en leur disant qu’elles peuvent se positionner", détaille Sonia Backès.
Cet outil va également servir pour Sud Sécurité, un dispositif adopté le 11 septembre par les élus provinciaux, visant à aider financièrement les propriétaires à renforcer la sécurisation de leurs habitations. "Les particuliers vont pouvoir accéder à la plateforme afin de chercher un prestataire pour effectuer les travaux." La Maison bleue dédie un budget de 500 millions de francs à cette opération, qui sera lancée début janvier.
La province Sud adopte un dispositif d’aide à la sécurisation des logements [2]
Links
[1] https://www.lnc.nc/article/economie/sud-pro-revient-avec-480-millions-de-francs
[2] https://www.lnc.nc/article/politique/la-province-sud-adopte-un-dispositif-d-aide-a-la-securisation-des-logements
[3] https://www.lnc.nc/user/password
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