- Baptiste Gouret | Crée le 11.09.2025 à 17h20 | Mis à jour le 22.09.2025 à 10h16ImprimerLa présidente de la province Sud, Sonia Backès, a défendu la création d’un nouveau dispositif : Sud Sécurité, une aide financière pour les propriétaires qui souhaitent sécuriser davantage leurs logements. Photo Baptiste GouretRéunis en assemblée ce jeudi 11 septembre, les élus provinciaux ont voté la création du programme Sud Sécurité, un dispositif visant à aider financièrement les propriétaires à renforcer la sécurisation de leurs habitations, dans un contexte où les cambriolages ont explosé depuis un an. Son coût pour la collectivité s’élève à 500 millions de francs.
Nouveau décor pour les élus de la province Sud. Ce jeudi 11 septembre, l’assemblée s’est réunie dans l’hémicycle du Congrès, boulevard Vauban. Un déménagement temporaire, le temps d’achever les travaux en cours au sein de l’hôtel de la province Sud, en baie de la Moselle. C’est donc dans l’habituel fauteuil de Veylma Falaeo que Sonia Backès a pris place pour une séance chargée.
À l’ordre du jour notamment, l’adoption du plan provincial de prévention de la délinquance 2025-2028. Un vaste programme de mesures visant à répondre au bilan préoccupant de la délinquance en province Sud depuis les émeutes. Cinq grandes orientations et 30 actions ont été élaborées pour parvenir à un objectif clair : construire "une province où on se sent en sécurité".
Mais c’est bien une mesure en particulier, alignée à ce plan, qui a concentré l’essentiel des débats. L’exécutif provincial a soumis au vote des élus la création d’un dispositif inédit : "Sud Sécurité". Une réponse à la recrudescence des cambriolages, en hausse de 71,8 % entre 2023 et 2024.
Limité à 240 000 francs
Concrètement, il consiste à l’attribution de "crédits points" aux propriétaires d’un logement individuel situé en province Sud et qui souhaitent l’équiper afin de renforcer la sécurité de leur bien. Les crédits sont fixés à 1 000 francs l’unité et limités à 240, soit un montant maximal de 240 000 francs. Le montant des crédits alloués est plafonné à 20 % de la facture lorsque l’entreprise sollicitée fournit uniquement l’équipement, et 30 % si elle procède également à son installation. Un logement ne peut faire l’objet que d’une seule inscription au dispositif.
Salué par les élus de la majorité, ce nouvel outil a fait l’objet de quelques réticences du côté des oppositions. Vaimu’a Muliava, élu de l’Éveil océanien, a pointé le "déséquilibre" d’une telle mesure, dont ne pourront pas bénéficier les locataires. Une exclusion qui participe à "l’aventure punitive" menée par l’exécutif de la province Sud depuis les émeutes de 2024, a-t-il affirmé. "C’est ce que ressent une partie de la population, notamment des quartiers défavorisés. Ce n’est peut-être pas l’ambition de la province, mais c’est en tout cas l’effet que ça provoque chez les gens." "Je ne vois pas en quoi c’est une opération punitive que de vouloir protéger les Calédoniens des cambriolages", a rétorqué la présidente, Sonia Backès, accusant Vaimu’a Muliava de se servir de la séance du jour comme d’une "tribune" à des fins électorales.
"Aider tout le monde"
Philippe Michel, de Calédonie ensemble, a lui aussi regretté la mise à l’écart des locataires, qui représentent pourtant "40 % des ménages en province Sud". À sa demande, un amendement a été adopté pour élargir Sud Sécurité aux propriétaires qui louent leurs logements, et ainsi en faire profiter les locataires.
Surtout, l’élu de Calédonie ensemble a déploré l’absence d’un critère de revenus pour en bénéficier. "Quand vous gagnez plus d’un million par mois, vous n’avez pas besoin de subventions publiques pour sécuriser votre logement. Autant réserver cet argent public à ceux qui en ont besoin", a réagi le parti dans un communiqué envoyé au terme de l’assemblée, qualifiant ainsi la mesure de "gabegie financière". Philippe Michel a ainsi déposé un amendement pour que soient écartés du dispositif les 10 % des ménages les plus riches vivants en province Sud. Il a été rejeté à la majorité. Le dispositif Sud Sécurité, lui, a été adopté à la majorité. Il entrera en vigueur en janvier 2026.

En raison des travaux en cours à l’hôtel de la province Sud, les élus se sont réunis au Congrès, ce jeudi 11 septembre. Ils s’y réuniront jusqu’à la fin de l’année. Photo Baptiste GouretUne aide spécifique pour les associations
En parallèle de Sud Sécurité, les élus provinciaux ont adopté un dispositif particulier au bénéfice des associations pour qu’elle aussi puisse sécuriser leurs locaux, régulièrement cibles de cambriolages. Elle consiste en une subvention de 50 % des dépenses éligibles, dans la limite d’un million de francs, pour les travaux suivants : portes blindées ou serrures multipoints, volets, grilles de sécurisation des fenêtres et portes, systèmes d’alarme et caméras de surveillance.
Elle est destinée uniquement aux associations propriétaires de leurs logements "et exerçant dans les domaines du sport, de la culture, des loisirs, de l’environnement, de la santé".
Note
Les démarches pour bénéficier du dispositif Sud Sécurité sont à réaliser sur la plateforme Sud Pro.
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