Une campagne basée sur la consultation des Mondoriens

C’est pour connaître "leurs constats, leurs attentes et leurs priorités", que les candidats des Loyalistes ont mené en amont de la campagne électorale, à Dumbéa [1] comme au Mont-Dore, une "consultation citoyenne" de la population. "L’objectif est simple : écouter, comprendre les difficultés et recueillir des propositions concrètes qui émanent des Mondoriens", résume Nina Julié, qui a pu compter sur 350 répondants "représentatifs de tous les quartiers" (à l’exception notable de Saint-Louis) pour prendre le pouls de la commune et orienter son programme.

Au total, 175 propositions ont ainsi été formulées. La liste de Nina Julié doit désormais les "hiérarchiser et prioriser". Parmi ces contributions, un fil rouge leur est apparu, ou plutôt une question centrale : "comment reconstruire l’attractivité de la commune et raviver la fierté mondorienne ?"

Lutter contre une "insécurité permanente"

Plus qu’un "sentiment", "l’insécurité permanente que vivent les Mondoriens est une réalité", martèle la candidate, qui érige ce thème en "priorité absolue" de son programme de campagne, chiffres de leur questionnaire à l’appui. 95 % des répondants placent la sécurité au premier rang de leurs préoccupations. Une "position claire" à laquelle Nina Julié compte répondre en continuant de défendre bec et ongles le projet de pont de contournement de la RP1, dans la mesure où "les gendarmes ne resteront pas éternellement à Saint-Louis".

La liste des Loyalistes promet notamment de maintenir les effectifs de forces de l’ordre dans la commune, de renforcer une "sécurité de proximité", mais aussi d’instaurer des "sanctions municipales" à l’encontre des jeunes délinquants, au-delà donc des décisions de justice, mais aussi de retirer partiellement les aides sociales dont bénéficieraient leurs parents jugés "défaillants". "Nous considérons que là où il y a des droits, et la mairie en accorde beaucoup, il doit y avoir des devoirs en contrepartie. Or, les Mondoriens attendent plus de fermeté à ce sujet", estime Nina Julié, qui veut également placer la tranquillité publique (dont la lutte contre les nuisances imputées aux nakamals, aux chiens, aux drifts, etc.) sur le haut de la pile des dossiers.

Autre sujet crucial : garantir un meilleur accès aux secours. Dans ce contexte, la liste de Nina Julié entend s’opposer à la construction d’une nouvelle caserne de pompiers à La Coulée, à proximité de celle existante. Ses candidats plaident plutôt en faveur de la rénovation de la structure existante et de la création d’une annexe dans le nord de la commune.

Redynamiser l’économie

Nina Julié part d’un constat amer : la commune, dont la population perd des habitants (en baisse de 8 % selon le dernier recensement) et qui se place désormais derrière Païta, est devenue "une ville-dortoir économiquement dépendante qui ne crée plus d’emplois", et dans laquelle "63 % des habitants travaillent à l’extérieur". Or, "une commune qui perd des habitants est une commune qui se meurt", insiste la candidate, qui souhaite soutenir le tissu local économique en souffrance depuis les émeutes. Et ce, notamment en impulsant la création d’une zone industrielle dans le Nord de la commune en complément de celle de La Coulée, en proie aux difficultés en raison des blocages de la RP1, au niveau de Saint-Louis. En un an, 360 emplois ont été perdus selon l’Isee et 1 700 ridet depuis 2023.

"Mai 2024 a été un coup de massue et beaucoup d’entreprises ne se sont pas relevées. Cela devient très difficile, sachant que la ville continue de se vider", témoigne le conseiller municipal et colistier Frédéric Parent. La mairie dit que ce n’est pas sa prérogative (l’économie étant de compétence provinciale et gouvernementale N.D.L.R), mais alors que le secteur est en très mauvaise posture, on ne peut pas rester là sans rien faire. Distribuer des aides sociales, c’est bien, mais donner de l’emploi, c’est mieux car pérenne."

Sur ce thème, la liste des Loyalistes veut que la mairie puisse encourager la publicité et le "réseautage" tout en facilitant l’accès aux entreprises aux locaux et fonciers communaux, sans oublier "un plan de soutien avec des aides", qui n’a pas été plus détaillé.

"Faire de nouveau briller le Mont-Dore"

"Les Mondoriens expriment un mécontentement et une frustration de voir leur ville décliner […] alors que le potentiel de la commune doit être plus mis en avant", insiste Nina Julié, qui entend "redonner leur fierté" aux habitants. Et ce, en (re) dynamisant le centre culturel et sportif de Boulari et en cherchant une identité et des symboles communs à travers notamment l’organisation d’une grande fête communale, comme ses voisines de Dumbéa et Païta, qui permettrait de "rassembler au-delà des différences".

Pour autant, la liste des Loyalistes se veut claire : au vu des "finances catastrophiques", elle ne s’engagera pas à faire des "promesses intenables", assure Nina Julié, qui n’envisage donc pas de gros investissements en termes d’infrastructures.