C’est sur les hauteurs d’Apogoti, à Dumbéa-sur-Mer, "quartier symbolique de la commune", que Cynthia Jan a réuni son équipe et la presse, mardi 2 décembre. La candidate des Loyalistes aux élections municipales de Dumbéa y a dévoilé le nom de la liste qu’elle emmènera pour briguer la mairie en mars 2026 : "Unir pour l’avenir", en écho à la stratégie d’alliance adoptée par les Loyalistes en vue de conquérir ce secteur. "Aujourd’hui, on considère que l’union est essentielle au sein de la famille non-indépendantiste, et qu’elle doit se décliner dans les communes", affirme la candidate, en dépit de la récente candidature de Muriel Malfar-Pauga, pourtant membre de l’intergroupe Loyalistes au Congrès. "Sa candidature fera vivre la démocratie à Dumbéa", balaie Cynthia Jan, qui a préféré se concentrer sur l’objet de ce premier rendez-vous de campagne : la restitution de la "grande consultation des Dumbéens", une enquête menée sur Internet par les élus de Générations Dumbéa en octobre, et à laquelle 305 habitants de la commune ont pris part. "Notre méthode, c’est celle de la participation des Dumbéens à notre campagne", justifie Cynthia Jan. Trois questionnaires ont été réalisés, dont un portant sur la question du "bien vieillir" et un autre destiné aux jeunes. Une consultation "représentative de la population", estime l’actuelle conseillère d’opposition, qui se fonde sur un profil des répondants "qui correspond" à celui des habitants.

Une opinion sévère de l’action municipale

Après avoir passé au crible les 305 formulaires complétés, la liste "Unir pour l’avenir" se fait le relais de résultats qu’elle juge éclairants, notamment en ce qui concerne "le ressenti des habitants". "On s’est rendu compte que les gens étaient nombreux à nous dire la même chose. Ils nous ont notamment expliqué en grande majorité avoir choisi cette commune pour son calme et le moindre coût qu’elle représentait par rapport à Nouméa", révèle Cynthia Jan. Or aujourd’hui, ils seraient "40 % à avoir un ressenti négatif sur la ville : bruyante, sale, trop de logements sociaux, squattée, bétonnée…"

L’enquête révèle toutefois que 60 % des répondants qualifient leur ville de "vivante, agréable, cosmopolite…" "On sent quand même un véritable attachement", note l’élue. D’autre part, les résultats mettent en lumière des disparités entre les quartiers, les résidents du sud urbanisé se montrant davantage critique envers l’état de leur commune que les habitants du nord, relativement satisfaits de leur cadre de vie.

Autre enseignement : "80 % des répondants estiment que les émeutes ont changé leur vision de Dumbéa", en grande partie de façon négative, bien que "la notion de solidarité" ait marqué les esprits durant cette période. Le sentiment d’insécurité et la perte de tranquillité ont, sans surprise, grimpé en flèche depuis ces évènements. Un ressenti qui se traduit par une opinion sévère de l’action municipale. "Le taux d’insatisfaction des politiques publiques atteint 65 % concernant la sécurité et la tranquillité publique", indique Cynthia Jan.

L’urbanisme et le logement ainsi que la communication municipale sont deux domaines sur lesquels les Dumbéens se montrent également très critiques (78 % et 73 % d’insatisfaction). À l’inverse, les habitants affichent leur contentement au sujet des écoles de la commune (84 % de satisfaits), ainsi que sur "l’environnement naturel" dont elle dispose, cité comme un atout majeur par 78 % des habitants.

Le programme dévoilé en février

Ce panorama servira de base à l’élaboration des propositions portées par la liste non-indépendantiste, prête à fonder ses politiques publiques sur les ressentis d’un échantillon limité et constitué de façon aléatoire. "Tout cela est corrélé avec les statistiques de l’Isee" et des autorités, rétorque Cynthia Jan, en évoquant "une hausse de 50 % des cambriolages entre 2023 et 2024", ou encore la présence de "30 % de logements sociaux dans la commune, contre 15 % en moyenne sur le territoire". "Tout ça est très objectif." "J’ai la conviction que ces réponses sont de qualité et très représentatives de ce que pensent les habitants", abonde Loïc Basset-Creugnet, conseiller municipal et bras droit de Cynthia Jan.

Par conséquent, plusieurs "lignes directrices" ont déjà émergé et seront intégrées au futur programme, dévoilé en février. En haut de la liste figure la sécurité. "Ce n’est même pas une priorité, c’est un socle, un prérequis, insiste Cynthia Jan. Sans sécurité, rien ne tient dans la durée." Il s’agira aussi, pour la candidate et son équipe, de faire campagne sur le retour de "la tranquillité publique", mais aussi de "l’attractivité économique", alors que "80 % de notre tissu économique a été détruit durant les émeutes". Dernière ambition : embellir la ville, aujourd’hui "dégradée, taguée, abîmée". "Il faut que les Dumbéens retrouvent la fierté de vivre ici."