
L’annonce donnée en février dernier aux Nouvelles calédoniennes, du transfert de l’activité d’Aircal vers Tontouta [1] a, depuis, fait couler beaucoup d’encre et suscité des questions en cascade, si ce n’est une levée de boucliers de la part des usagers, à commencer par les îliens.
Initialement prévu en juillet, le calendrier semblait très difficile à tenir pour ce transfert. Notamment en raison des travaux d’aménagement qui doivent être réalisés au sein de l’aéroport pour à la fois accueillir les flux internationaux ainsi que le trafic domestique (soit une vingtaine de vols supplémentaires par jour). C’est donc sans grande surprise que ce projet a pris du retard et ne sera pas effectif le mois prochain. Un peu de répit pour les habitués de l’aérodrome de Magenta qui vont néanmoins devoir se préparer à ce grand changement.
Dans un communiqué diffusé ce vendredi 27 juin, le gouvernement réaffirme sa volonté de "relocalisation" de l’activité à Tontouta avec pour objectif affiché : "une mise en œuvre avant la fin de l’année 2025".
Transfert d’Aircal à Tontouta : "plus vite on déménagera, mieux ce sera" [2]
Pour mener à bien ce dossier, l’exécutif annonce ainsi la "constitution officielle" d’un groupe de travail dédié à ce dossier. Composé de représentants des institutions, des directions des entreprises, des partenaires sociaux et d’experts techniques, cette entité aura pour mission "d’évaluer collectivement les conditions de réalisation du projet, d’en identifier et évaluer les impacts (sociaux, économiques et environnementaux) et d’en définir les scénarios de mise en œuvre."
L’exécutif juge bon de préciser qu’un "effort constant de transparence et d’information accompagnera les différentes phases clés de la démarche, afin de tenir informées l’ensemble des parties prenantes, en interne comme en externe, et notamment la population et les autorités coutumières".
Alors que les finances des collectivités et d’Aircal (qui s’est déjà séparée de 155 salariés) sont dans le rouge, les autorités ont du mal à chiffrer précisément les économies réalisées à terme par ce déménagement de l’aviation commerciale vers Tontouta, mais elles avancent que le montant pourrait atteindre jusqu’à près d’un milliard de francs, ce qui est le coût d’exploitation annuel actuel de l’aérodrome de Magenta.
Samuel Hnepeune délègue la compétence du transport aérien domestique à Alcide Ponga [3]
Pour rappel, ce projet vise également à remettre à flot la compagnie aérienne domestique qui s’enlise, crise après crise. Rien qu’en 2024, en raison des émeutes et de la chute brutale du nombre d’usagers et de touristes, la société a chiffré ses pertes à 1,9 milliard de francs, avec seulement 265 000 passagers, contre 400 000 initialement attendus. Une période difficile qui devrait encore durer puisque la direction mise sur un retour à la normale, c’est-à-dire à un trafic équivalent aux chiffres d’avant la crise insurrectionnelle, à l’horizon 2028-2029.
Toujours est-il, ce projet de transfert est un pas de plus vers un futur partenariat, si ce n'est une fusion des compagnies Aircal et Aircalin, une dynamique impulsée, si ce n'est poussée par leur actionnaire commun, à savoir le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
Links
[1] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/transports/daniel-houmbouy-le-transfert-d-aircal-a-tontouta-est-prevu-au-mois-de-juillet
[2] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/transports/transfert-d-aircal-a-tontouta-plus-vite-on-demenagera-mieux-ce-sera
[3] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/transports/politique/samuel-hnepeune-delegue-la-competence-du-transport-aerien-domestique-a-alcide-ponga
[4] https://www.lnc.nc/user/password
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