
Juliette Collet embrasse sa maman. Front contre front, les deux femmes ont les larmes aux yeux. Une émotion profonde s’exprime à travers leur étreinte, alors que la jeune femme vient d’être couronnée Miss Nouvelle-Calédonie 2025, samedi 6 septembre, après plus de deux heures de show au Méridien. Cette présence a représenté un soutien inconditionnel pour la jeune femme de 23 ans. "Le fait qu’elle soit là, c’est vraiment très émouvant. Ma famille est fière de moi. Je sais que je ne marche pas seule et ça, ça porte vraiment." Le sentiment est partagé. Solange Kodemes, de la tribu de Kokingone, bouleversée, peine à cacher ce qu’elle ressent. "Je suis très contente et très fière d’être là aujourd’hui, de voir les miss défiler, surtout ma fille. C’est beaucoup d’émotion", témoigne la maman, venue de Touho pour la soutenir. "Je pense que ça l’a aidé de voir autre chose que ce qu’il se passe ici. Je l’ai beaucoup encouragé à aller plus loin dans les études. Elle a parcouru un grand chemin, j’espère que ça lui servira plus tard. Et qu’elle servira le pays."
Après des années dans l’Hexagone, Juliette Collet a décidé de revenir s’installer sur le territoire. Une évidence. "Je me sens davantage connectée à mes racines. Je voulais vivre ici, près de ma terre, ma famille que j’ai pu retrouver, et construire un avenir meilleur. Je suis partie à mes 8 ans en France avec mon papa, qui est du Sud-Est, où j’ai grandi un peu partout, avant de rentrer après mes études." Une licence en biologie marine et un master en gestion des risques naturels. Un parcours scolaire exemplaire, mais pas seulement. Juliette Collet s'investit dans des causes associatives avec la Croix-Rouge en tant que bénévole. Secouriste, elle a été nageuse sauveteuse pour la ville de Marseille puis celle de Nouméa, à son retour sur le Caillou. Sportive, elle pratique l’escalade depuis plusieurs années.

Mais, ce qui lui tient le plus à cœur, c’est son pays et ses différentes cultures, qu’elle partage notamment sur les réseaux sociaux, via son compte Instagram et des vidéos dans lesquelles elle explique la coutume de bonjour, s’essaie à la danse tahitienne et, surtout, valorise le métissage de son île. Métissage dont elle a hérité. Et qu’elle accepte davantage aujourd’hui. "Étant métisse, j’ai toujours douté de ma place ici. Maintenant, c’est une fierté, on va le mettre en avant, mettre en avant toutes les cultures de notre pays."
Dans l’euphorie de la victoire, Juliette Collet a toujours du mal à réaliser, d’autant qu’elle ne se prédestinait pas du tout à participer à un tel concours. "C’est une aventure que je n’aurais jamais pensé vivre." Car en réalité, c’est le comité qui est allé la chercher. "Le comité m’a envoyé un message sur les réseaux sociaux pour me demander si j’étais intéressée. Moi, je ne pensais pas du tout m’impliquer un jour dans un concours de beauté." C’est son attrait pour la découverte qui l’a fait se lancer. "J’adore découvrir ce que je ne connais pas, alors je me suis dit que j’allais venir voir comment ça se passait."
Elle est finalement sélectionnée parmi les huit candidates. Et ce samedi, choisie comme Miss Nouvelle-Calédonie 2025. "C’est une vraie fierté de représenter mon pays", insiste la jeune femme, aux qualités humaines indéniables, et dont l’humilité et la gentillesse ont clairement joué en sa faveur. "Cette couronne représente beaucoup." Grâce à elle, Juliette Collet veut continuer à mettre encore plus en avant les cultures et les gens qui se côtoient sur le Caillou. "Je pense que la couronne pourra m’apporter une opportunité et une visibilité encore plus grande, et j’espère que je pourrais porter haut, fort et loin mon pays."
À n’en pas douter, la diplômée en sciences et environnement donnera tout, alors que se profile dorénavant l’élection de Miss France 2026, en décembre. "C’est une belle aventure qui ne fait que commencer. J’ai hâte de la suite, de la découvrir et de la partager."

C’est au terme d’une soirée de plus de deux heures que Juliette Collet a été élue Miss Nouvelle-Calédonie, samedi 6 septembre, choisie parmi huit candidates [1], Aurane Bausch, Dolorès Tiaou, Lila-Grace Prévost, Safi-Hélène Kunyu, Eugénie Marceau, Fanny Palmieri et Marine Fostur. L’événement, organisé au Méridien, a réuni trois cents personnes, qui n’ont pas manqué de soutenir leur favorite pendant la durée de la cérémonie, retransmise en direct sur NC la 1ère. À la présentation : Emmanuelle Darman, Miss Nouvelle-Calédonie 2005, bien connue des Calédoniens, notamment en tant que présentatrice du jeu télévisé "Casse pas la tête". À la direction artistique, Carine Richez-Raguin, qui a accompagné les candidates sur le thème "Natur’Elles". Et en tant qu’invité d’honneur, Indira Ampiot, Miss France 2023.
Les conseils de la "grande sœur" Indira Ampiot, Miss France 2023, aux candidates calédoniennes [2]
Les jeunes femmes ont réalisé cinq passages, d’abord pour une présentation, puis en tenues imaginées par des créateurs locaux avec des matières locales et naturelles, ensuite en maillot de bain, en robe de soirée et en robe de mariée. Le résultat de trois mois de préparation intense depuis leur sélection en juin : communication, cours de culture générale, apprentissage du catwalk, cette fameuse démarche avec des talons sur les podiums, etc. Le show a été rythmé par les danses endiablées de la troupe Extravaganza, de Carine Richez-Raguin. Trois autres candidates ont atteint la finale aux côtés de Juliette Collet : Eugénie Marceau a pris l’écharpe de 3e dauphine, Safi-Hélène Kunyu celle de la 2e et Lila-Grace Prévost celle de la 1re dauphine.












Links
[1] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/societe/les-huit-candidates-a-miss-caledonie-2025-devoilees
[2] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/societe/les-conseils-de-la-grande-soeur-indira-ampiot-miss-france-2023-aux-candidates-caledoniennes
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