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    Faits divers
  • Jean-Alexis Gallien-Lamarche | Crée le 10.03.2022 à 11h20 | Mis à jour le 10.03.2022 à 11h49
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    Justice procès Pérès et son avocat Thierry Perron
    Le chirurgien, accusé de l’assassinat d’Éric Martinez le 13 septembre 2018 sur le golf de Tina a contesté devant la cour d’assises toute volonté "d’homicide". "J’ai sauvé ma famille et mes enfants, je me suis sacrifié", a-t-il déclaré.

    L’audience s’était clôturée avec les larmes de Laurence Martinez, mercredi soir. Elle a repris jeudi matin avec celles de son fils, Antoine. Âgé de 16 ans, ce lycéen a raconté aux jurés la relation qu’il avait avec Éric Martinez. "Je l’aimais plus que tout, c’était tout pour moi. Il n’a jamais été menaçant", a-t-il témoigné. L’adolescent a raconté que le soir des faits, il était en train de jouer au football avec un ami sur le trou n° 10. "J’ai vu passer Olivier Pérès dans sa voiturette. Il nous a dit 'bonjour', je me souviendrai toute ma vie de son regard avant qu’il n’aille exécuter mon père".

    Regardant droit dans les yeux l’accusé et avec courage, le jeune homme a assuré qu’Olivier Pérès "avait détruit toute mon enfance, toute ma vie". Dans la salle comble de la cour, pas un bruit. Antoine a aussi émis l’hypothèse que l’accusé "avait déjà un plan" lorsqu’ils se sont croisés. "Ils s’arrêtaient toujours sur le trou n° 10, comme d’habitude. Pas cette fois". Une vingtaine de minutes plus tard, c’était enfin le moment d’Olivier Pérès. Depuis lundi, il n’avait pas eu encore l’occasion de s’exprimer en détail.

    "Un épouvantable stratagème"

    Debout, à côté de son avocat Me Loïc Henriot, l’ancien chirurgien du Médipôle est revenu longuement sur "la manipulation à petite dose sur des années" des époux Martinez. "Ce couple nous a manipulés sur le thème de l’espionnage, de la carrière militaire, d’histoires sanglantes et horribles. Ça nous glaçait le sang, le message était qu’il pouvait tuer des enfants et qu’il fallait être son ami, pas son ennemi. Il s’est forgé cette image d’homme invincible, nous avons subi un conditionnement", a-t-il commencé son propos.

    Réitérant les accusations de viols qu’aurait subies sa femme Mathilde, Olivier Pérès a dénoncé "un épouvantable stratagème pour nous démolir". Le sexagénaire a ensuite décrit les premiers jours de septembre au cours desquels "j’ai été pris de peur. J’ai compris que j’étais son rival. Ça paraît incroyable mais j’étais pris dans une nasse dont on ne pouvait pas sortir".

    Le 13 septembre 2018, lorsqu’il part à 16h41 du Médipôle après avoir reçu un message de sa femme lui indiquant qu’elle allait sur le practice voir ses enfants, l’accusé aurait visionné une vidéo envoyée sur les réseaux sociaux par Éric Martinez (personne n’a retrouvé de trace de cette vidéo).

    Olivier Pérès a indiqué qu’il a "interprété ce jour comme étant celui du passage à l’acte d’Éric Martinez pour s’en prendre à moi et mes enfants. Je dois donc prendre l’initiative. Je ne veux plus me laisser faire. Je rentre chez moi, je réfléchis à ce que je peux faire. Une nouvelle plainte ? Ce serait la troisième. Une lettre au procureur ? Il n’a pas bougé après ma lettre. "Aller chercher les enfants au practice ? Mais ça n’aurait rien changé au problème", a-t-il dit.

    Le trou n° 16

    Lorsqu’Olivier Pérès rencontre la victime sur le trou n° 16, "Éric Martinez me dit 'je vais te crever'. Je savais qu’il était armé. Tout le monde le savait. Je tire un premier coup après lui avoir montré mon fusil. Il continue sa charge, ça ne change rien à son attaque. Je veux l’arrêter, je lui tire dans la cuisse, il tombe à genoux. C’était un combat à mort, sa vie ou la mienne. Je recharge l’arme, je pivote et c’est le moment où je dois porter le coup de grâce. Ce combat à mort devait aller au bout. C’était la mort d’un homme pour en éviter d’autres. J’ai sauvé ma famille, je me suis sacrifié pour mes enfants. Je suis formel, si je n’avais pas tiré ce dernier coup, je serai mort".

    Le président Billon a demandé à l’accusé s’il reconnaissait l’homicide. "Je conteste la volonté d’homicide. Quand j’arrive sur le golf, c’est lui qui m’attaque. C’était de la légitime défense. J’ai sauvé ma peau, je vais à sa rencontre mais c’est lui qui m’attaque".

    "Hormis la peur, vous n’êtes pas attaqué par Éric Martinez. C’est vous l’attaquant. Vous avez inventé un concept novateur de légitime attaque", a interrompu le président.

    En fin de matinée, Olivier Pérès a assuré : "un homme est mort, ma vie est brisée, c’est une issue dramatique". L’audience se poursuit.

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