fbpx
    Culture
  • Patrick Blain | Crée le 04.12.2023 à 11h23 | Mis à jour le 04.12.2023 à 11h23
    Imprimer
    Louis-José Barbançon dédicaçait La racine et l’horizon samedi matin à librairie Calédo Livres. Photo Patrick Blain
    Le dernier livre de Louis-José Barbançon est un recueil des différents textes qu’il a produits au long d’une carrière publique qui s’étend sur près d’un demi-siècle. Mais au-delà de la volonté de l’historien de laisser à ses enfants un " testament ", comme il le présente, La racine et l’horizon est une large visite du passé calédonien, dont la lecture est rendue nécessaire par la nécessité de comprendre ce qui se joue actuellement.

    Louis-José Barbançon est sur tous les fronts. Son année 2023 a été un épuisant marathon de quatre-vingts cérémonies marquant les 70 ans du naufrage de La Monique. Invité par Valentin Deleforterie sur NCLa1ere pour évoquer le sujet samedi soir, il commence par apporter des précisions au sujet programmé juste avant, l’anniversaire de cet autre marqueur fort de la vie de la communauté calédonienne qu’est Aircalin. Le matin, il animait dans les locaux de la librairie Calédo Livres une discussion liée à la parution de La racine et l’horizon, titre emprunté à son ami Walles Kotra, comme il le reconnaît.

    "Mon livre est inclassable "

    " Je ne sais pas bien qui ce livre va intéresser, s’interroge-t-il. Il s’agit d’un recueil de textes hétéroclites, un discours prononcé là, un article publié dans l’Avenir, un hommage funèbre… " A son public qui fait valoir que l’ouvrage dépasse sa personne pour éclairer l’histoire calédonienne, il précise : " chez les gens, les livres sont calés sur des étagères par genre. Mon livre est inclassable ".

    Et voilà en selle celui qui a toujours assumé son statut d’empêcheur de penser en rond, fidèle aux chevaux enfourchés depuis ses jeunes années. Vu d’aujourd’hui, assure-t-il, " il y a peut-être des sujets sur lesquels je n’aurais pas écrit. Mais je ne changerais rien de ce que j’ai écrit ". Il évoque sa nuit d’errance à l’énoncé de l’acquittement des auteurs de l’embuscade de Tiendanite, son engagement dans les affaires publiques aux côtés de Jean-Marie Tjibaou, chez lequel il avait senti un potentiel hors du commun, " le Mandela calédonien " comme il l’appelle.


    La sortie du livre a également donné lieu à une discussion avec le public présent. Photo Patrick Blain

    A un interlocuteur qui le titille sur son positionnement politique, il fait valoir qu’il s’est toujours senti " en avant. Mes réflexions faisaient naître des idées sur lesquelles les gens arrivaient après ". Il rappelle que " l’insularité est complexe ", faite de " relations amour-haine exacerbées ". Les populations des îles sont trop peu nombreuses pour être " classées en catégories, la classe ouvrière, les cadres " comme dans un grand pays.

    " Ne passez pas en force ! "

    A l’adresse des " gens qui arrivent à La Tontouta " sans références historiques, Louis-José Barbançon risque ce qui tient plus du cri du cœur que du conseil : " ne passez pas en force ! ". Dans cet ordre d’idées, les velléités de réformes autour de la Direction des affaires foncières et de l’ADCK (agence de développement de la culture kanak) le préoccupent. " C’est enlever l’héritage de Tjibaou ", analyse-t-il, grave.

    Sur la place de la Paix, face à la mairie de Nouméa " où l’important, ce ne sont pas les statues des hommes mais la poignée de main ", il l’a observé : les Mélanésiens touchent la statue de Jean-Marie Tjibaou mais aussi celle de Jacques Lafleur. Dans le pays où les communautés doivent vivre ensemble qu’il appelle de ses vœux, le pays des " insulaires épanouis ", il est formel. " Le Calédonien n’existe pas sans les Kanak et ne peut pas exister sans les Kanak. La négation de la communauté est néfaste ".

    Pour La Monique, Louis-José Barbançon a passé la main. Présenté par les gens de Maré, son fils José a pris la suite à la tête de l’association. Mais ses enfants, auxquels l’ouvrage est destiné, comme les Calédoniens doivent le savoir : à 74 ans, Barbançon n’est pas prêt à lâcher la bride.

    Note

    La racine et l’horizon, 2950 francs

    MERCI DE VOUS IDENTIFIER
    X

    Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.

    J'AI DÉJA UN COMPTE
    Saisissez votre nom d'utilisateur pour LNC.nc | Les Nouvelles Calédoniennes
    Saisissez le mot de passe correspondant à votre nom d'utilisateur.
    JE N'AI PAS DE COMPTE

    Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
    Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement.
  • DANS LA MÊME RUBRIQUE
  • VOS RÉACTIONS