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    France
  • Jeanne COLONNA et Sandra LAFFONT / AFP | Crée le 10.10.2023 à 09h03 | Mis à jour le 10.10.2023 à 10h03
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    En Haute-Corse, une douzaine d’explosions ont été enregistrées, visant principalement des résidences secondaires et des chantiers. Photo Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP
    Une vingtaine d’explosions visant des habitations ont secoué la Corse dans la nuit de dimanche à lundi, revendiquées par le mouvement indépendantiste clandestin FLNC, dix jours après la venue d’Emmanuel Macron qui a proposé à l’île une "autonomie dans la République". Aucun blessé grave n’a à ce stade été recensé.

    Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert une enquête sur 22 explosions et leur revendication par le Front de libération nationale corse (FLNC). L’enquête a été ouverte entre autres pour tentative d’assassinat, destruction et tentative par moyen dangereux pour les personnes, fabrication d’engin explosif, le tout en relation avec une entreprise terroriste.

    Lundi soir, le FLNC a revendiqué ces explosions dans un communiqué au quotidien régional Corse-Matin, avec ces deux uniques phrases en français : "Nous n’avons pas de destin commun avec la France. Revendiquons la série d’actions de la nuit du 8 au 9 octobre 2023". Le texte se terminait par cette mention en corse : "A Francia Fora" ("la France dehors").

    Ce communiqué est signé par les slogans respectifs, en langue corse, du FLNC – Union des combattants et du FLNC 22 octobre, deux mouvements clandestins autrefois rivaux, qui avaient déposé les armes au milieu des années 2010 et sont aujourd’hui réunis sous la même bannière du FLNC.

    Des explosifs artisanaux

    Une "dizaine d’attentats" ont touché des résidences secondaires en Corse-du-Sud et un ancien centre des impôts désaffecté à Ajaccio, a indiqué lundi le procureur de la République à Ajaccio Nicolas Septe.

    "Sous réserve d’analyses plus approfondies, les dégradations par incendie et explosions auraient été commises" en utilisant "de l’explosif, des bonbonnes de gaz et du nitrate", parfois "associés", ajoute-t-il.

    En Haute-Corse, une douzaine de faits ont visé des maisons en construction, une résidence secondaire et un lotissement partiellement occupé.

    "Cela ressemble à ce qu’on a pu voir ces derniers mois. […] Il y a notamment un dispositif avec un extincteur modifié, qui n’a pas explosé. La plupart des explosions sont dues à des bouteilles de gaz mais les choses restent à déterminer. Ce sont des dispositifs artisanaux", a expliqué François Thévenot, procureur par intérim à Bastia.

    Simeoni : "la Corse et les Corses aspirent à la paix"

    Cette "nouvelle nuit bleue" intervient une dizaine de jours après la visite du président de la République qui a proposé à la Corse "une autonomie dans la République", tout en prévenant que ce "moment historique" ne se ferait pas "sans" ou "contre" l’Etat français.

    Il venait clore 18 mois de discussions entamées après l’explosion de violences insulaires en 2022, après la mort du militant indépendantiste Yvan Colonna, agressé en prison où il purgeait une peine à perpétuité pour l’assassinat du préfet Erignac en 1998.

    "Il y a un chemin qui est ouvert. Il est peut-être difficile et peut-être étroit, mais le chemin du dialogue, de la construction politique et de la perspective d’autonomie est, à mon avis, plus que jamais le seul qui vaille", a indiqué lundi le président de l’exécutif corse Gilles Simeoni.

    Il a ajouté être "en désaccord avec la violence clandestine", estimant que "la Corse et les Corses aspirent à la paix".

    FLNC, nébuleuse opaque

    "La Corse n’a pas d’avenir dans cette voie-là. Les tentatives d’intimidation, les destructions de biens, le recours à la force ne nous conduiront que dans l’impasse", a de son côté estimé "Un souffle nouveau", le groupe de droite à l’Assemblée de Corse.

    Cette île connaît depuis deux ans une recrudescence d’incendies criminels et d’explosions, visant principalement des résidences secondaires, le plus souvent assortis de tags nationalistes. Ces explosions ont été souvent revendiquées, certaines par le FLNC, d’autres par le mouvement GCC (Ghjuventù Clandestina Corsa), un mouvement clandestin de jeunesse corse.

    Selon une source judiciaire en août, 50 enquêtes "en lien avec des incendies criminels ou faits de destruction" en Corse ont été ouvertes par le Parquet national antiterroriste depuis janvier, contre 22 en 2022, trois en 2021 et quatre en 2020.

    Le FLNC, apparu pour la première fois en 1976, avec une profession de foi retrouvée dans les décombres de 18 attentats lors d’une première "nuit bleue", est depuis devenu une nébuleuse opaque, résultat de scissions, luttes fratricides et recompositions.

    La dernière "nuit bleue" datait du 9 au 10 mars 2019, avec sept habitations endommagées.

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