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    France
  • Par Francesco FONTEMAGGI, Anne RENAUT et Valérie LEROUX  | Crée le 13.10.2023 à 08h23 | Mis à jour le 13.10.2023 à 09h23
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    Le chef de l’Etat a rappelé lors de son allocution que "ceux qui confondent la cause palestinienne et la justification du terrorisme commettent une faute morale, politique et stratégique". Photo Ludovic MARIN / AFP
    Emmanuel Macron s’est engagé cette nuit dans une allocution solennelle à "tout mettre en œuvre" pour sauver les otages français, dont les familles l’ont "supplié" d’intervenir, invoquant l’unité de la Nation face aux tensions politiques et risque d’importation du conflit.

    "Israël a connu samedi l’attaque terroriste la plus tragique de son histoire", a déclaré la nuit dernière Emmanuel Macron dans cette allocution télévisée aux Français. "Des centaines de nourrissons, d’enfants, de femmes et d’hommes ont été pourchassés, enlevés, assassinés, pris en otage. Des massacres de kibboutz. Des villages entiers décimés", a-t-il énuméré, le ton grave.

    L’attaque du mouvement islamiste palestinien qui contrôle la bande de Gaza a fait plus de 1 200 morts, dont 13 Français selon un nouveau bilan. Dix-sept autres Français sont toujours "portés disparus", voire "retenus en otages", a précisé le président de la République, qui a précisé à plusieurs interlocuteurs que quatre enfants faisaient partie des disparus et que des "canaux de négociations" avaient été instaurés par la France pour œuvrer à la libération.

    Le parquet antiterroriste a ouvert une enquête sur les victimes françaises.

    "Un soulagement de rentrer"

    A Tel-Aviv, des familles françaises d’otages venaient de témoigner de leur détresse. "Je supplie Emmanuel Macron de nous aider, c’est entre vos mains. Je veux récupérer ma sœur […]", avait lancé Meitav Journo, probablement enlevée.

    "La France met tout en œuvre aux côtés des autorités israéliennes et avec nos partenaires pour les faire revenir sains et saufs", leur a répondu le président.

    Un premier vol spécial d’Air France pour rapatrier d’Israël 377 Français, les plus "vulnérables", est arrivé la nuit dernière à Paris depuis Tel Aviv, avant d’autres prévus ces deux prochains jours. La ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna est allée les accueillir à l’aéroport de Roissy, où elle a annoncé qu’elle se rendrait dimanche en Israël.

    "C’est le soulagement de rentrer, mais quand on voit la montée des actes antisémites en France, on a une petite appréhension", a déclaré à la sortie de l’avion Olivia, enceinte de quatre mois et accompagnée de deux enfants en bas âge.

    "En Israël, on avait l’armée pour nous protéger, j’espère qu’on pourra se sentir en sécurité" en France, a-t-elle ajouté.

    "Voix singulière"

    Emmanuel Macron avait reçu jeudi les chefs de parti à l’Elysée. "Je fais confiance […] aux autorités françaises pour mettre tout en œuvre pour que tous les otages soient libérés", a dit le président des Républicains Eric Ciotti à sa sortie. "Je suis convaincue que la France fera tout ce qui est possible", a fait écho la cheffe des écologistes Marine Tondelier, dans un rare esprit d’union nationale.

    Mais ils ont aussi affiché quelques divergences.

    A droite et à l’extrême droite, Les Républicains et le Rassemblement national ont demandé en vain que la France suspende son aide au développement destinée aux Palestiniens.

    A gauche, les dirigeants ont réclamé que Paris fasse entendre sa "voix singulière" en faveur de la paix, sans s’aligner totalement sur Israël qui mène une riposte très dure contre Gaza qui a déjà fait plus de 1 300 morts selon les autorités du Hamas.

    Emmanuel Macron, qui avait martelé jusqu’ici son soutien à Israël, a estimé dans son discours que sa réponse devait être "forte et juste, forte parce que juste". Il a évoqué son droit à "éliminer" le Hamas mais "par des actions ciblées", "en préservant les populations civiles".

    LFI dans la tourmente

    "Approuver une riposte 'forte et juste' sans préciser la nécessité de se conformer au droit international est la porte ouverte à l’escalade et l’asphyxie de Gaza", a déploré dans la foulée le patron des socialistes Olivier Faure.

    Le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard a même jugé "inacceptable" que le président n’ait pas condamné "clairement" la riposte militaire israélienne contre Gaza qui est selon lui "contraire au droit international".

    LFI est toutefois isolée, accusée de toutes parts, y compris par ses alliés de gauche, de ne pas qualifier clairement le Hamas d’organisation "terroriste".

    Pas de "oui, mais"

    Face au terrorisme, "il ne peut jamais y avoir de 'oui, mais'", a affirmé le chef de l’Etat. Pour lui, "ceux qui confondent la cause palestinienne et la justification du terrorisme commettent une faute morale, politique et stratégique".

    Il a appelé les Français à rester "unis", et a promis d’être "impitoyable avec tous les porteurs de haine", au moment où l’exécutif redoute une importation du conflit en France.

    Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé la nuit dernière avoir recensé "plus d’une centaine d’actes antisémites" depuis samedi.

    Il a ordonné l’interdiction des "manifestations pro-palestiniennes parce qu’elles sont susceptibles de générer des troubles à l’ordre public", et promis l’interpellation de leurs "organisateurs" et des "fauteurs de trouble".

    Plusieurs centaines de personnes ont néanmoins manifesté dans la soirée place de la République à Paris en scandant "terroriste Israël" et "libérez la Palestine", selon des journalistes de l’AFP.

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