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  • | Crée le 20.03.2023 à 18h31 | Mis à jour le 22.03.2023 à 03h32
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    Le journaliste français Olivier Dubois à son arrivée à l'aéroport de Villacoublay, près de Paris, le 21 mars 2023 YVES HERMAN [POOL/AFP]
    Quelques larmes, des sourires, et des étreintes. Olivier Dubois, otage français pendant près de deux ans de jihadistes au Mali, est rentré en France mardi et a retrouvé ses proches, déclarant à l'AFP ne jamais avoir été physiquement maltraité au cours de ses 711 jours de détention.

    Arrivé la veille à Niamey, au Niger, avec l'otage américain Jeffery Woodke, 61 ans, retenu pour sa part pendant plus de six ans, le journaliste a été accueilli peu après midi par sa famille et par le président Emmanuel Macron sur la base aérienne de Villacoublay, au sud-ouest de la capitale.

    Vêtu d'un tee-shirt à manches longues et d'un pantalon noir, il est apparu très souriant après cinq heures de voyage depuis Niamey. Il a retrouvé dans la foulée sa femme et ses enfants avant de s'entretenir avec le chef de l'Etat.

    "Hier, je n'y croyais pas quand je suis arrivé à l'aéroport" de Niamey, a-t-il déclaré à l'AFP. "Ca y est, j'ai vu ma famille (...) Je suis libre!", a-t-il lancé, s'estimant chanceux de n'avoir été ni "maltraité, ni humilié ni frappé ni quoi que ce soit".

    "Il y a eu des moments difficiles mais pas physiques comme certains ont pu le vivre", a-t-il ajouté en allusion à Jeffery Woodke, qu'il a rencontré seulement deux jours avant sa libération.

    Olivier Dubois avait été kidnappé le 8 avril 2021 à Gao, dans le nord du Mali, par le GSIM, principale alliance jihadiste au Sahel liée à Al-Qaïda. Il collaborait notamment avec le quotidien Libération et le magazine Le Point et vivait au Mali depuis 2015.

    "Immense soulagement"

    Le reporter de 48 ans était le dernier Français connu comme retenu en otage par une organisation autre qu'un Etat.

    "J'ai été au courant de ma libération le 7 mars", a-t-il expliqué. Le 16, des hommes l'ont emmené en moto puis en pick-up "dans ce que j'appelle le sas", sous un arbre, dans "la région de Kidal", où il a attendu sa libération.

    Lundi, le président Macron avait exprimé son "immense soulagement" et témoigné de sa "grande reconnaissance au Niger". Il n'a fait aucun commentaire public mardi à Villacoublay.

    Les circonstances de la libération des deux hommes restent pour l'heure inconnues alors que les relations entre la France et la junte au pouvoir au Mali se sont considérablement détériorées. Paris a notamment retiré la totalité des soldats qui y étaient déployés dans le cadre de l'opération antijihadiste Barkhane.

    "Je sais que le Niger est impliqué, les services français", a seulement affirmé Olivier Dubois.

    "Ce qu'on nous a toujours dit, c'est que la dégradation des relations franco-maliennes n'entachaient pas les espoirs de libération", a commenté pour sa part Christophe Deloire, directeur général de Reporters sans frontières (RSF).

    Selon la cheffe de la diplomatie française, sa libération était "une priorité" de la France. Catherine Colonna a pour autant rappelé la nécessité de rester discret dans ce genre de dossiers.

    "Je sais que notre discrétion parfois n'est pas comprise. Elle est pourtant la condition de l'efficacité", a ajouté la ministre, qui a par ailleurs remercié "les autorités du Niger de leur aide déterminante".

    Niamey n'a pour l'heure fait aucun commentaire sur son rôle.

    "Cauchemar terminé"

    Pendant ses 711 jours de détention, Olivier Dubois a indiqué avoir changé de lieu de détention toutes les deux à quatre semaines. Parfois, il a pu rester plus longtemps dans "des prisons à ciel ouvert", ce qui apportait "plus de confort, a-t-il expliqué.

    Lundi sa soeur, Canèle Bernard s'était réjouie de la fin du cauchemar. "Il va pouvoir reprendre sa vie, même si ce sera difficile pour lui d'oublier ça", avait-elle déclaré à l'AFP.

    Dov Alfon, le directeur du quotidien Libération, a, lui, rendu hommage mardi à Olivier Dubois, membre de l'équipe de ces "correspondants locaux et internationaux, qui sont nos yeux et nos oreilles" sur des terrains difficiles.

    Le Mali, comme ses voisins le Niger et le Burkina Faso, traverse une grave crise sécuritaire avec des attaques jihadistes récurrentes.

    Les enlèvements sont l'un des graves dangers encourus par les journalistes et les humanitaires, locaux comme étrangers, au Sahel. Deux employés de la branche malienne du Comité international de la Croix-Rouge kidnappés dans le nord du Mali il y a deux semaines, avaient été libérés dimanche.

    Au moins trois otages occidentaux sont encore détenus au Sahel: le chirurgien australien Arthur Kenneth Elliott, enlevé le 15 janvier 2016, et l'officier de sécurité roumain Iulian Ghergut, enlevé le 4 avril 2015, tous deux au Burkina Faso. Un religieux allemand, le père Hans-Joachim Lohre, dont on est sans nouvelles depuis novembre 2022, est considéré comme ayant été enlevé au Mali.

    Mardi, les proches de Français détenus en Iran ont exprimé leur "soulagement" après le retour en France d'Olivier Dubois mais appelé à ne pas oublier les "otages d'Etat" dont ils demandent la libération.

    burx-clt-dt/dla/ob


    Le journaliste français Olivier Dubois accueilli par des proches à son arrivée à l'aéroport de Villacoublay, près de Paris, le 21 mars 2023 YVES HERMAN [POOL/AFP]


    Le journaliste français Olivier Dubois accueilli par des proches et par le président français Emmanuel Macron à son arrivée à l'aéroport de Villacoublay, près de Paris, le 21 mars 2023 YVES HERMAN [POOL/AFP]


    Olivier Dubois (c) et l'Américain Jeffery Woodke (d), libérés par leurs ravisseurs, arrivent à l'aéroport de Niamey, le 20 mars 2023 Souleymane AG ANARA [AFP]

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