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  • Anthony Tejero | Crée le 27.01.2024 à 05h00 | Mis à jour le 27.01.2024 à 08h25
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    Sébastien Dallo et Kévin Garcia, habituellement conducteurs de taxi-boat chez Dal’Océan, ont commencé leur nouvelle mission, mercredi dernier. Photo Anthony Tejero
    Face au risque requin, ce sont un peu les yeux de la mer. Le temps des vacances, le skipper Sébastien Dallo et le matelot Kévin Garcia deviennent les "vigies" de la province Sud. Leur mission : surveiller les baies de Nouméa, notamment à Sainte-Marie et à l’anse Vata, pour déceler la présence de squales dans les zones dédiées aux activités nautiques.

    Jumelles vissées au visage pour l’un, radio VHF en main pour l’autre, ils scrutent l’horizon à l’affût de toute ombre suspecte qui émergerait de l’eau. Dans leur viseur : les grands requins. Sauf que désormais, il ne s’agit plus de les prélever, mais plutôt d’alerter les services de secours et les usagers du lagon lorsque leur présence est avérée.

    Bienvenue à bord des vigies de la province Sud, un nouveau dispositif lancé mercredi 24 janvier. Jusqu’à la fin des vacances scolaires, le skipper Sébastien Dallo et le matelot Kévin Garcia, troquent leur casquette de conducteur de taxi-boat chez Dal’Océan contre celle de sentinelle des mers, à Nouméa.

    Tous les jours, de 8h30 à 16h30, ce binôme patrouille de la baie des Citrons jusqu’à la baie de Sainte-Marie, en passant par l’anse Vata et le récif Ricaudy. Un dispositif de surveillance essentiellement tourné vers les pratiquants d’activités nautiques, qui au contraire des baigneurs, ne disposent pas de zone protégée.

    "Un très bon accueil des usagers"

    "En ce moment, il y a beaucoup de monde sur le lagon. Quand on va à la rencontre des usagers, on a un très bon accueil de leur part, que ce soient les véliplanchistes ou les voileux. Ils trouvent ce service rassurant, glisse Kévin Garcia. On sent que cette vigie répond à une attente. Certes, les gens sont désormais nombreux à se remettre à l’eau, mais ils se posent beaucoup de questions depuis les attaques de l’an dernier. Avec cette nouvelle mission, je me sens très utile."

    S’ils n’en ont pas encore repéré depuis le début de leurs patrouilles, lorsque les vigies identifient un squale de plus de 2 mètres, ils ont pour consigne d'alerter d’emblée par VHF le centre opérationnel de surveillance et de sauvetage en mer (Coss) et les pompiers déployés sur les plages de la baie des Citrons et du Château royal, en leur communiquant leurs coordonnées GPS. Ensuite, ils relaient le message aux pratiquants à proximité ainsi qu’aux moniteurs de l’école de voile, si l’animal se situe en baie de Sainte-Marie.


    Les responsables de l’école de voile apprécient ce nouveau dispositif, même s’ils aimeraient davantage encore de surveillance de la baie. Photo Anthony Tejero

    "Dans ce cas, nous avons établi un nom de code que seuls les responsables connaissent afin de ne pas créer de panique chez les enfants qui entendraient notre signalement, poursuit le matelot. L’avantage pour les moniteurs, quand on est en surveillance à proximité de leurs groupes, c’est qu’ils peuvent davantage se concentrer sur leurs missions premières."

    En ce vendredi matin, les enfants sont justement très nombreux à profiter du plan d’eau, encadrés de près par leurs moniteurs, qui voient d’un très bon oeil cette initiative.

    "Cette vigie rassure les parents"

    "C’est très positif. Tout moyen de surveillance supplémentaire est bon à prendre, estime Sébastien Zabel, éducateur sportif au sein de l’école de voile, qui rappelle que le risque requin dans cette baie a été signalé aux autorités dès 2018. Nous nous sommes beaucoup adaptés depuis, notamment en sécurisant davantage les embarcations. Le grand rêve serait d’avoir deux postes de surveillance aux points de passage dans la baie, c’est-à-dire entre Ouémo et Sainte-Marie et entre Sainte-Marie et Uéré où on repère bien les squales. Toujours est-il, cette nouvelle vigie rassure tout le monde, à commencer par les parents. On aimerait bien que les surveillances par drone soient davantage menées par la police municipale, surtout en période de vacances et les mercredis."


    Les vigies profitent de leurs rencontres avec les usagers afin de sensibiliser au risque requin et rappeler les règles de bonne conduite sur l’eau. Photo Anthony Tejero

    D’où l’intérêt de mutualiser les moyens entre les différentes collectivités. Car ce nouveau dispositif intervient principalement au-delà de la bande littorale des 300 mètres, où les eaux passent de la responsabilité de la commune à celle de la province. Et où de nombreux usagers s’adonnent au nautisme.

    Intervenir plus rapidement

    À l’image de ces trois amies parties en excursion vers l’îlot Uéré, en kayak. " C’est un bon début, estime Marine. En termes de reconnaissance, avec un seul bateau, le fait de repérer des squales me semble relever plus de la chance qu’autre chose, mais en termes de sécurité, je trouve intéressant qu’ils soient présents. Cela peut améliorer la rapidité d’intervention en cas de danger ou d’accident."

    Et si ce n’est pas au cœur de leur travail, les sentinelles se tiennent prêtes à toute éventualité. "Nous pouvons nous rendre vite sur place pour prendre en charge des victimes en attendant les secours ou même, s'ils en ont besoin, pour leur apporter notre soutien, confirme Sébastien Dallo. Et si les gens ne se sentent pas en sécurité en présence de requin, nous serons bien sûr là pour leur proposer de monter à bord."

    ULM et jet-ski à Poé

    Le dispositif est également déployé à Bourail, au sein de la réserve naturelle marine de Poé. Dans le détail, une embarcation est déployée sur le lagon tandis qu’un autre prestataire assure une surveillance en ULM et en jet-ski.

    À Nouméa comme à Bourail, ces prestataires assurent une présence sur les plans d’eau, de 8h30 à 16h30, tous les jours, week-end compris, selon les conditions météorologiques. Et ce, durant la période de ces vacances scolaires estivales.

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