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  • AFP | Crée le 01.03.2024 à 11h15 | Mis à jour le 01.03.2024 à 11h15
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    Cette image extraite d’une vidéo publiée par l’armée israélienne le 29 février 2024, montre ce que l’armée considère comme des Gazaouis autour de camions d’aide dans la ville de Gaza. Photo Aline MANOUKIAN / Armée Israélienne / AFP
    "Carnage", "massacre odieux", épisode "tragique et alarmant", les réactions se succèdent après que des tirs israéliens et une bousculade ont fait plusieurs dizaines de morts lors d’une distribution d’aide à la population affamée à Gaza. Douchant au passage les espoirs de trêve avant le début du ramadan.

    Des tirs israéliens sur une foule affamée et une vaste bousculade pendant une distribution d’aide qui a tourné au chaos jeudi dans le nord de Gaza ont fait plus de 110 morts selon le Hamas, le jour où le bilan de la guerre a dépassé les 30 000 morts dans le territoire palestinien.

    Tout en reconnaissant des "tirs limités" par des soldats israéliens se sentant "menacés", un responsable de l’armée a fait état "d’une bousculade durant laquelle des dizaines d’habitants ont été tués et blessés, certains renversés par les camions d’aide".

    "La vie quitte Gaza à une vitesse terrifiante", s’est indigné le chef des Affaires humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths, près de cinq mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas déclenchée par une attaque sanglante sans précédent sur le sol israélien du mouvement islamiste palestinien.

    Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir à huis clos à 21h15 GMT (11 heures) pour évoquer le drame à Gaza, alors que les États-Unis ont exigé d’Israël "des réponses" sur "ce qui s’est passé exactement" en évoquant une situation "incroyablement désespérée" dans le territoire palestinien.

    L’ONU estime que 2,2 millions de personnes, soit l’immense majorité de la population, sont menacées de famine dans la bande de Gaza assiégée par Israël, en particulier dans le Nord, où des Palestiniens ont raconté manger du fourrage ou abattre des animaux de trait pour se nourrir.

    Un médecin de l’hôpital al-Chifa a affirmé que des soldats israéliens avaient tiré sur "des milliers de citoyens" qui se précipitaient vers les camions d’aide à Gaza-Ville, le ministère de la Santé du Hamas annonçant 112 morts et 760 blessés dans ce "carnage".

    "Trop près des chars"

    Selon un témoin ayant requis l’anonymat, "des camions d’aide se sont approchés trop près de certains chars de l’armée qui se trouvaient dans la zone et la foule, des milliers de personnes, a pris d’assaut les camions". Les soldats ont alors "tiré sur la foule car les gens s’approchaient trop près des chars."

    L’Autorité palestinienne basée en Cisjordanie occupée, séparée de Gaza par le territoire israélien, a "condamné un massacre odieux commis par les forces d’occupation".

    L’Arabie saoudite, le Qatar, et les Emirats arabes unis ont condamné "les tirs des forces d’occupation israéliennes contre des civils innocents". La Turquie a dénoncé "un crime contre l’humanité".

    Lors d’appels distincts à l’émir du Qatar Tamim ben Hamad Al-Thani et au président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, le président américain Joe Biden a évoqué l’épisode "tragique et alarmant" à Gaza, après avoir dit que son pays examinait les "versions contradictoires" du drame.

    Le jour même, le ministère de la Santé du Hamas a annoncé un nouveau bilan de 30 035 morts et 70 457 blessés, la plupart des civils, depuis le début de la guerre le 7 octobre, dans le territoire palestinien où le Hamas a pris le pouvoir en 2007.

    "Probablement" pas de trêve

    Pendant ce temps, les espoirs d’une trêve avant le début du ramadan, un mois de jeûne sacré pour les musulmans qui commence le soir du 10 ou le 11 mars, ont été douchés. Il n’y aura "probablement" pas de trêve d’ici lundi, a affirmé Joe Biden après avoir dit en début de semaine qu’il espérait un cessez-le-feu d’ici au 4 mars.

    Selon la Maison Blanche, il a aussi échangé avec les chefs d’Etat du Qatar et d’Egypte sur un accord pour un cessez-le-feu "immédiat et durable" d’au moins six semaines, en échange de la libération des otages israéliens retenus à Gaza.

    Les médiateurs -Qatar, États-Unis, Egypte- tentent depuis des semaines d’arracher un tel accord, sans succès jusqu’à présent. "Le meilleur moyen d’alléger les souffrances actuelles du peuple palestinien est de parvenir à un accord sur un cessez-le-feu temporaire qui permettrait de libérer les otages, d’acheminer davantage d’aide", a affirmé le département d’Etat américain.

    En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, deux Israéliens ont été tués par balles dans une attaque près d’une colonie, attribuée par l’armée à "un terroriste" qui a été abattu.

    La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque lancée par des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine dans le sud d’Israël, qui a causé la mort d’au moins 1 160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

    Durant l’attaque, quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza. Selon Israël, 130 otages y sont encore retenus, dont 31 seraient morts, après la libération de 105 otages en échange de 240 Palestiniens incarcérés par Israël lors d’une trêve fin novembre.

    En représailles, Israël a juré d’anéantir le Hamas considéré comme terroriste par les États-Unis et l’Union européenne.

    Son armée pilonne sans répit la bande de Gaza et a lancé le 27 octobre une offensive terrestre, les soldats avançant progressivement du nord au sud du territoire exigu.

    Les combats continuent de faire rage dans plusieurs secteurs notamment à Khan Younès, dans le sud, près de Rafah.

    "Le monde devrait avoir honte"

    Au quotidien, les civils sont pris dans les combats et les bombardements israéliens, qui n’ont épargné aucune zone du territoire, dévasté des quartiers entiers et forcé 1,7 million de personnes à fuir leurs foyers. Selon l’ONU, près de 1,5 million de déplacés selon l’ONU ont gagné Rafah, une ville de quelque 270 000 habitants avant la guerre. Ils sont massés sans échappatoire dans cette ville collée contre la frontière fermée avec l’Egypte, et bombardée quotidiennement par Israël.

    Mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est dit déterminé à y lancer une offensive terrestre pour selon lui vaincre le Hamas dans son "dernier bastion".

    "J’ai peur qu’ils ne lancent une attaque contre Rafah. Où irons-nous ? affirme Abdallah al-Masry, 19 ans, déplacé de Beit Hanoun (nord). "Nos familles dans le Nord n’ont rien, ni nourriture, ni eau. Ils nous disent qu’ils mangent des pigeons morts et de la viande d’âne. Le monde devrait avoir honte !"

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