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  • AFP | Crée le 06.01.2024 à 10h00 | Mis à jour le 06.01.2024 à 10h00
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    Le joueur de tennis ukrainien Alexandr Dolgopolov a troqué sa raquette contre une mitraillette pour défendre son pays contre l’invasion russe. Photo DR
    Des courts au champ de bataille, la guerre a révolutionné la vie d’Alexandr Dolgopolov, tennisman devenu soldat : s’il croit toujours en la victoire de l’Ukraine, l’ancien joueur professionnel estime qu’elle passe par une aide accrue de l’Ouest.

    "Nous n’avons pas assez (de matériel) pour les repousser, on l’a vu lors de la contre-offensive", dit Alexandr Dolgopolov lors d’un entretien accordé par téléphone à l’AFP depuis Kiev, où il attend sa prochaine assignation après plusieurs mois passés sur le front face aux forces russes.

    Agé de 35 ans, ancien quart de finaliste de l’Open d’Australie, tombeur de Rafael Nadal en 2014 à Indian Wells, il s’est hissé jusqu’au treizième rang mondial et a accumulé plus de 7 millions de dollars (environ 6,5 millions d’euros) de gains durant sa carrière. Un CV qui n’en faisait pas un candidat naturel pour l’armée.

    Mais peu après l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes, il a choisi de rejoindre l’armée ukrainienne, décision prise en Turquie où il était parti mettre sa mère et sa sœur à l’abri.

    A l’inverse d’un autre ancien joueur professionnel également engagé, Sergiy Stakhovsky, Dolgopolov avait une expérience militaire nulle : il n’avait touché qu’une fois une arme avant la guerre. L’entraînement militaire fut sommaire.

    "C’est mon pays"

    Mais son expérience de sportif de haut niveau lui a servi, assure-t-il : force mentale, résistance physique, discipline et organisation… "C’est dur le sport de haut niveau", dit le joueur qui a annoncé sa retraite sportive en 2021, en raison d’une blessure, trois ans après son ultime match, une défaite contre un certain Novak Djokovic à Rome (6-1, 6-3)...

    Fils de l’ancien entraîneur de l’équipe soviétique de tennis, il explique avoir désormais très peu de contacts avec ses anciens collègues joueurs.

    Cette décision de s’engager relevait pour lui de l’évidence : "C’est mon pays, je pense qu’il faut faire quelque chose". Il évoque "le courage de son peuple" et la fierté de "combattre du bon côté pour défendre ce qui est à vous", contre "la barbarie de l’ennemi".

    Face à une guerre qui dure, il exhorte les pays occidentaux à accroître leur soutien. Les Russes "ont voté un budget pour la Défense de 100 milliards de dollars par an pour les trois prochaines années", "des blindés aux avions en passant par les soldats, ils ont l’avantage partout", dit-il.

    "Pour les détruire nous avons besoin de trois fois plus car on dit que si on attaque on a besoin de trois fois plus de soldats", estime l’ancien joueur qui a découvert le front dans la région de Kherson.

    "Occident endormi"

    "La première fois que je m’y suis rendu, l’unité subissait un bombardement de mortier. Une grande partie combattait depuis 2014 et l’invasion de la région du Donbass", dans l’est de l’Ukraine, raconte-t-il.

    "Quand je les ai vus plus nerveux que moi, je me suis dit 'ok'. Je ne comprenais pas ce qui se passait… J’étais plutôt calme, ce qui est en fait un peu inquiétant et pas très bon car, quand vous ne ressentez pas la peur, vous pouvez prendre les mauvaises décisions."

    Revenu indemne de ce premier déploiement, il a vu mourir un volontaire géorgien. "Cela a été dur pour nous. C’était un gars plutôt jeune, un ingénieur talentueux et très sympa", se remémore Dolgopolov. "Il avait fait un emprunt à la banque car il n’avait pas assez d’argent pour venir en Ukraine."

    Dolgopolov croit toujours en la victoire mais s’inquiète d’un éventuel retour de Donald Trump à la Maison Blanche, d’une Europe trop "démilitarisée" et à ses yeux trop indulgente avec la Russie. "C’est comme si l’Occident était endormi" face à la Russie selon lui.

    A cet égard, l’ancien joueur voit d’un mauvais oeil la participation de sportifs russes aux prochains Jeux olympiques à Paris. "Je suis triste que là encore, la Russie s’en tire à bon compte. ils ont surmonté les sanctions (économiques) et maintenant, ils sont acceptés dans le sport", soupire-t-il.

    Début décembre, le ministre ukrainien des Sports Marviy Bidnyi avait dit à l’AFP que quelque 400 sportifs et entraîneurs ukrainiens avaient été tués depuis février 2022, dont certains auraient pu aller aux Jeux olympiques, comme le tireur Egor Kigitov ou le boxeur Maksym Galynichev

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