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    Monde
  • Par Daphne ROUSSEAU, avec Adel ZAANOUN à Gaza  | Crée le 12.10.2023 à 13h33 | Mis à jour le 12.10.2023 à 14h33
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    Depuis que Benjamin Netanyahu a déclaré la guerre au Hamas, les frappes israéliennes s’intensifient sur Gaza. Photo Jack GUEZ / AFP
    Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est engagé mercredi, alors que les frappes israéliennes sur Gaza s’accentuent, à "détruire" le mouvement palestinien Hamas, responsable de l’attaque la plus meurtrière dans l’histoire de l’Etat d’Israël.

    Au sixième jour de la guerre entre les deux ennemis qui a déjà fait des milliers de morts, les frappes israéliennes nocturnes se poursuivent sur le territoire palestinien d’où sont parties plusieurs salves de roquettes sur le sud d’Israël.

    "Tout membre du Hamas est un homme mort", a lancé M. Netanyahu lors d’une première allocution solennelle commune avec les membres de son cabinet de guerre.

    "Le Hamas c’est Daech (le groupe jihadiste Etat islamique, NDLR) et nous allons l’écraser et le détruire comme le monde a détruit Daech", a-t-il ajouté après avoir qualifié l’attaque de "sauvagerie jamais vue depuis la Shoah".

    Supercherie ?

    Le mouvement islamiste palestinien Hamas a affirmé mercredi soir dans un communiqué avoir libéré une Israélienne et ses deux enfants, vidéo à l’appui, mais les médias israéliens ont immédiatement crié à la supercherie.

    Selon la presse israélienne, il s’agit d’Avital Aladjem, habitante du kibboutz Holit qui, selon le récit qu’elle a livré dans une série d’entretiens, avait été emmenée de force samedi par des hommes du Hamas avec deux des enfants d’une voisine jusqu’à la zone frontière entre Israël et la bande de Gaza, avant d’être laissée libre de partir avec les petits.

    Les combattants du Hamas, au premier jour de leur offensive le 7 octobre notamment contre des localités du sud d’Israël, ont enlevé environ 150 Israéliens, étrangers et binationaux, parmi lesquels des femmes, enfants ou vieillards, selon les autorités israéliennes.

    Près de 2 500 morts

    L’attaque surprise d’une ampleur sans précédent a été lancée à partir de Gaza par terre, par mer et par air, en plein Shabbat, le jour de repos hebdomadaire juif.

    L’armée a fait état de 1 200 morts en Israël, la plupart des civils. Dans la bande de Gaza, au moins 1 200 personnes, dont de nombreux civils, ont été tuées et 5 600 blessées dans les raids aériens destructeurs israéliens menés en représailles, a déclaré jeudi le ministère palestinien de la Santé.

    Israël a également mobilisé 300 000 réservistes et déployé des dizaines de milliers de soldats autour de la bande de Gaza, suscitant les craintes d’un assaut terrestre sur le territoire palestinien.

    Sur le plan politique, après des mois de divisions, M. Netanyahu et son rival Benny Gantz ont annoncé mercredi "la mise en place d’un gouvernement d’urgence et d’un cabinet de guerre" pour la durée du conflit avec le Hamas.

    Arrivée imminente de Blinken en Israël

    Cette annonce est intervenue à la veille de l’arrivée ce jeudi en Israël du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken pour une visite de solidarité, et alors que les Etats-Unis ont dit être prêts "si nécessaire" à déployer un second porte-avions à des fins de dissuasion.

    L’attaque du Hamas a provoqué la sidération en Israël où au moins 169 soldats ont été tués en quatre jours selon l’armée et où se multiplient les récits glaçants de témoins et de rescapés. L’inquiétude grandit par ailleurs sur le sort des personnes enlevées par le Hamas.

    Parmi ces otages figurent des jeunes capturés pendant un festival de musique, où des combattants palestiniens ont fait irruption samedi, tuant 270 personnes d’après les autorités.

    L’horreur dans le kibboutz Beeri

    A l’entrée du kibboutz Beeri, à moins de cinq kilomètres de la frontière avec la bande de Gaza, une pile de cadavres témoignait mercredi de l’ampleur de l’attaque à l’intérieur du village : sur 1 200 habitants de la localité, plus d’une centaine ont été tués, selon l’armée.

    A l’extérieur d’une maison, on peut encore voir de longues traînées de sang au milieu de plusieurs chargeurs abandonnés, a constaté une journaliste de l’AFP. "La dévastation ici est absolument immense", a déclaré sur place Doron Spielman, porte-parole de l’armée israélienne.

    Pris de court par l’attaque coordonnée du Hamas, son ennemi juré, Israël a riposté en pilonnant depuis sans relâche Gaza, faisant planer la possibilité d’une guerre longue y compris d’une incursion terrestre, qui serait la première depuis la guerre de 2014.

    Hôpitaux débordés à Gaza

    Soumise à un blocus israélien depuis plus de 15 ans, la bande de Gaza, territoire pauvre et exigu où s’entassent 2,3 millions de Palestiniens, est désormais en état de siège.

    Israël y a coupé les approvisionnements en eau, en électricité et en nourriture. La seule centrale électrique du territoire est à l’arrêt faute de carburant et ses hôpitaux, qui manquent de matériel, sont débordés.

    Plus de 330 000 personnes ont été déplacées par les frappes, selon l’ONU. La Maison Blanche a annoncé que les Etats-Unis travaillaient "activement" avec Israël et l’Egypte pour permettre à des civils de quitter Gaza.

    Les bombardements ont touché des dizaines d’immeubles, des usines, des mosquées et des magasins, d’après le Hamas. Des femmes, leurs enfants dans les bras, fuyaient entre les décombres, dans des rues dévastées.

    Selon l’armée israélienne, les frappes ont visé 2 687 cibles à Gaza depuis samedi.

    "Comme une apocalypse"

    "C’est comme une apocalypse ou un tremblement de terre […] Ils (les Israéliens) sont venus pour détruire, comme si ces gens ne méritaient pas de vivre. Comme s’ils n’étaient pas des humains", a affirmé au milieu des ruines un habitant du quartier de Karama à Gaza, qui n’a pas voulu donner son nom.

    Les avions de combat ont bombardé une université islamique liée au Hamas. Des ambulances ont été touchées, provoquant la mort de quatre membres du Croissant-Rouge palestinien, selon la Croix-Rouge.

    D’après l’ONU, 11 de ses employés et 30 élèves des écoles gérées par l’une de ses agences ont été tués à Gaza depuis samedi.

    En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, six Palestiniens ont été tués mercredi, quatre dans une attaque de colons israéliens et deux par des soldats, selon l’Autorité palestinienne. Depuis samedi, vingt-neuf Palestiniens ont été tués en Cisjordanie dans les violences liées au conflit entre Israël et le Hamas.

    Tension à la frontière Nord

    A la frontière de Gaza, Israël poursuit sa mobilisation avec le déploiement de chars et de véhicules militaires.

    L’armée, qui a repris le contrôle d’une dizaine de localités dans la zone frontalière attaquée samedi, a affirmé avoir récupéré les corps de 1 500 combattants du Hamas qui s’y étaient infiltrés.

    Sur le front nord, la situation est volatile. Mercredi, l’armée israélienne a frappé une nouvelle fois le sud du Liban, en riposte à des tirs de roquettes du Hezbollah, un allié du Hamas.

    Samedi à l’aube, après avoir franchi la barrière frontalière qu’Israël considérait imprenable, des centaines de combattants du Hamas se sont engouffrés depuis Gaza dans des localités du Sud, allant de maison en maison, abattant des habitants ou les enlevant, selon les témoignages.

    Négociations liées aux otages

    Selon une source officielle turque, le président Recep Tayyip Erdogan a lancé un processus de négociations avec le Hamas en vue d’obtenir la libération des otages après que le mouvement palestinien a menacé de les exécuter.

    Les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du Hamas, ont annoncé avoir déclenché l’opération "déluge d’Al-Aqsa" pour "mettre fin aux crimes de l’occupation", en référence à l’occupation depuis 1967 par Israël de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, où se trouve l’Esplanade des Mosquées, le troisième lieu saint de l’islam qui abrite la mosquée Al-Aqsa.

    Israël avait retiré ses troupes et évacué les colons de Gaza en 2005 après 38 ans d’occupation. Mais il a gardé le contrôle de l’espace aérien et des eaux territoriales et celui du passage des biens et personnes entre Israël et l’enclave.

    Les Occidentaux ont apporté leur soutien à Israël, le président russe Vladimir Poutine a appelé à des négociations entre Israéliens et Palestiniens et la Ligue arabe a condamné le siège imposé par Israël à Gaza.

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