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    Nord
  • Baptiste Gouret | Crée le 02.10.2023 à 06h03 | Mis à jour le 02.10.2023 à 15h03
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    Christophe Guitton, gérant de l’As de Trèfle de Koumac, et les salariées du magasin ont déjà constaté une baisse d’activité ces dernières semaines, qu’ils attribuent au placement en liquidation judiciaire de la Sonarep. Photo Baptiste Gouret
    Alors que la liquidation de la société de Poum menace l’emploi de 80 salariés, 150 intermittents et plusieurs sous-traitants, des commerçants de Koumac s’inquiètent de la perte de cette clientèle bientôt privée de revenus. Des premières conséquences se sont déjà fait sentir.

    Le calcul est vite fait, pour Christophe Guitton : en juillet, le gérant de l’As de Trèfle de Koumac a perdu 30 % de chiffre d’affaires par rapport au mois précédent. Pour lui, cela ne fait aucun doute : c’est la conséquence directe du placement en liquidation judiciaire de la Sonarep, le 11 juillet, sur décision du tribunal de commerce de Nouméa.

    Au total, la cessation d’activité de la société minière, en grandes difficultés depuis des années et très endettées, pourrait mettre 88 salariés au chômage, ainsi que 150 intermittents et plusieurs dizaines de sous-traitants du coin.

    Si un accord avec la SLN assure le maintien de leurs salaires ces prochains mois, les employés auraient déjà commencé à se serrer la ceinture. "Les familles de Poum venaient faire leurs courses chez nous, on ne les voit plus, remarque Christophe Guitton. Quand ils ont vu que ça sentait le roussi, ils ont clairement diminué leur consommation." La culture et la papeterie font partie des postes de dépenses affectés en premier par cette situation. "C’est inquiétant", s’alarme le gérant, qui a déjà fait une croix sur l’ardoise de 109 000 francs que lui devait la Sonarep.

    La crainte d’une hausse de la délinquance

    Plus largement, commerçants et responsables politiques craignent un impact sur l’ensemble du bassin économique du Nord. Dans son bureau de l’avenue Georges-Baudoux, au village, Michel Birot, conseiller pour l’Association de droit à l’initiative économique (Adie), se prépare à répondre aux besoins de reconversions des anciens salariés de la société minière dans les prochains mois. "Il est encore un peu tôt pour observer les conséquences, on y verra certainement plus clair en janvier-février." Selon lui, "tout le modèle économique de Koumac" pourrait en pâtir. "Ça va forcément se répercuter sur le paiement des logements, des traites et sur la consommation en général."


    L’ensemble du modèle économique de Koumac et ses alentours pourrait être touché par la fermeture de la société minière. Photo archives LNC

    Une inquiétude partagée par le maire de la commune, Wilfrid Weiss. "La plupart des habitants de Poum venaient se ravitailler ici, si la fermeture de la Sonarep est confirmée il y aura forcément un impact." Déjà, les projets "dans lesquels s’était engagée la Sonarep et plus largement la SLN dans la zone, dans le cadre de leur politique RSE (Responsabilité sociétale des entreprises NDLR) vont être abandonnés."

    Une autre crainte est formulée par Wilfrid Weiss : l’augmentation de la délinquance. "On le sait, l’absence d’activité économique entraîne des risques à ce niveau-là, poursuit le maire, au sortir d’un Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance. Il faut qu’on arrive à garder un cadre pour nos jeunes de Koumac, mais on sait que les problèmes peuvent venir d’ailleurs."

    Le dossier de la Sonarep, le premier édile, également élu de la province Nord, le suit de près depuis plusieurs mois. "Les torts sont partagés", pense Wilfrid Weiss, qui reconnaît cependant que "la province aurait dû faire preuve de davantage de souplesse".

    Une des causes de la liquidation de la société minière est en effet l’absence d’autorisation d’exploitation décernée par la province Nord. "Le problème c’est qu’on n’a jamais réussi à réunir la Dimenc, la Sonarep et la province autour d’une table." Wilfrid Weiss espère surtout que "ce schéma ne va pas se reproduire à Tiébaghi". Le site minier est dans l’attente d’un renouvellement de son autorisation d’exploiter, qui arrive à terme en 2024.

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