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    Nouvelle Calédonie
  • Anthony Tejero | Crée le 26.04.2024 à 16h33 | Mis à jour le 26.04.2024 à 16h34
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    Au nom de la SAS 4 chemins, Anthony Lecren a coanimé cette conférence de presse, organisée ce vendredi 16 avril, à Ducos. Photo Anthony Tejero
    Le Syndicat rouleurs pays (SRP) et le syndicat des rouleurs et du BTP (SRBTP) ont décidé d’unir leurs forces pour sauver leur profession qu’ils assurent être à l’agonie. C’est pourquoi une "mobilisation", dont les contours demeurent flous, sera organisée dans le courant de la semaine prochaine. Objectif : revaloriser leur tarif horaire qui n’a pas évolué "depuis plus de trente ans" et être mieux pris en compte lors des procédures d’appels d’offres.

    "Nous ne sommes pas malades, comme l’est actuellement le secteur du BTP, nous sommes en train de mourir car le tsunami économique qui balaye actuellement le pays, cela fait déjà longtemps que nous le subissons. C’est désormais notre survie qui est en jeu." Ce cri d’alarme est celui de toute une profession qui a décidé d’unir ses forces pour tenter de se faire entendre.

    Le Syndicat rouleurs pays (SRP) et le Syndicat des rouleurs et du BTP (SRBTP) ont ainsi tenu une conférence de presse commune, ce vendredi matin à Ducos, avec un mot d’ordre : les Calédoniens doivent s’attendre à l’organisation d’une mobilisation "la semaine prochaine dans la capitale". Et si l’intersyndicale ne souhaite pas en dévoiler davantage, la réputation des rouleurs n’est plus à faire tant ils disposent d’une force de frappe pour le moins efficace.

    "Tout le monde sait déjà de quoi on est capables"

    "Ça fait plus de deux ans qu’on dit qu’il y a urgence. Mais peut-être qu’en s’unissant, on sera mieux compris parce que tout le monde sait déjà de quoi on est capables, chacun de notre côté, glisse Christophe Ramadi, à la tête du SRBTP. On espère que cette unité va permettre d’insuffler un grand changement."

    Dans le viseur de ce mouvement, un sujet qui ne date en effet pas d’hier : la grille tarifaire des rouleurs (hors mines) qui n’a pas évolué depuis "plus de trente ans", soit un taux à 6 500 francs de l’heure. "Sauf que les institutions, comme les provinces qui font les études de marché, ne comprennent pas pourquoi on est toujours payés à ce prix-là alors qu’elles revalorisent le prix du transport. Cela montre qu’il y a bien un problème, avec des intermédiaires qui doivent se gaver, avant de nous payer en tant que sous-traitants. On demande donc plus de transparence et d’être revalorisés à notre juste prix", insiste Christope Ramadi, chiffres à l’appui.

    Selon le président du syndicat, déjà dans les années 1970, ce tarif horaire s’appliquait pour un camion de six roues à une période ou le gazole coûtait environ 68 francs le litre.

    Actuellement, ces véhicules ont évolué avec dix roues et coûtent en moyenne 30 millions de francs, à rembourser en cinq ans maximum, ce qui représente des traites mensuelles de 500 000 francs, auxquelles s’ajoutent au moins la même somme au titre de l’assurance annuelle, sans oublier les pneus à changer deux fois par an (soit au moins un million de francs), sans oublier les frais de carburant et de maintenance.

    Le Congrès se penche sur la revalorisation tarifaire

    Un vœu a d’ailleurs été déposé au Congrès par l’Éveil océanien et l’UC-FLNKS, le 19 janvier, afin d’instaurer une grille tarifaire pour le transport du BTP (et donc pour ces rouleurs) qui comprend une revalorisation de ces tarifs, à l’instar du BT21, indice qui permet de réviser les loyers. L’intersyndicale, à l’origine de cette initiative, entend donc à travers cette mobilisation, faire pression pour accélérer les procédures enclenchées sur le sujet, notamment auprès de l’Autorité de la concurrence.


    Plusieurs membres du Syndicat rouleurs pays (SRP) et du Syndicat des rouleurs et du BTP (SRBTP) ont assisté à la conférence de presse. Photo Anthony Tejero

    Pour autant, "si la profession est revalorisée mais que derrière, on n’a toujours pas de travail, cela ne sert a rien", juge bon de préciser Christope Ramadi, qui assure que "90 % de ses garçons" sont actuellement sans activité. C’est pourquoi le mouvement demande également à ce que les candidatures des petites entreprises locales soient dorénavant mieux prises en compte dans les procédures d’appels d’offres de la commande publique.

    Mieux assister les entreprises locales pour répondre aux appels d’offres

    "À l’heure actuelle, on y répond en tant que groupement d’entreprises sauf que les institutions veulent avoir affaire à un seul interlocuteur avec des ressources fiables et qui a les moyens de répondre directement. Sauf que les entreprises locales, en s’associant entre nous, on a aussi les moyens de remporter ces marchés, parce qu’au final, on réalise déjà ces travaux en tant que sous-traitants où on nous paye une misère, dénonce le président du SRBTP. L’autre problème, c’est qu’on n’a pas forcément d’acompte. À l’origine, il faut avoir les reins solides pour pouvoir répondre pour payer au moins la marchandise afin d’effectuer les travaux. C’est plus compliqué pour nous, mais cela impliquerait d’être accompagné par les banques aussi. Au Congrès, les élus ont discuté de la possibilité d’assister les entreprises dans le cadre de ces procédures. On espère que cela va se réaliser assez rapidement. Les multinationales obtiennent ces marchés sauf que leurs bénéfices sortent de la Nouvelle-Calédonie, tandis que si nous, nous avons les marchés, l’économie resterait ici. "

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