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    Transports
  • Baptiste Gouret | Crée le 25.01.2024 à 17h59 | Mis à jour le 25.01.2024 à 18h31
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    Pour le troisième jeudi consécutif, les salariés de la Sudîles ont débrayé, le 25 janvier, afin de dénoncer la volonté du président de la province des îles de confier la desserte maritime des Loyauté à un opérateur privé. Photo Baptiste Gouret
    Face aux intentions du président de la province des Îles, Jacques Lalié, de confier la desserte maritime vers les Loyauté à un opérateur privé, une partie des 57 salariés du Betico 2 ont de nouveau débrayé, ce jeudi, pour manifester leur inquiétude. Ils dénoncent une disparition programmée et injustifiée du service public au profit de la Compagnie maritime des îles.

    Le jeudi est devenu un jour de mobilisation, ces trois dernières semaines à la gare maritime de Nouméa. Une journée sans rotation, qui permet aux 57 salariés du Betico d'afficher leur inquiétude et leur colère sans pénaliser les usagers. Jeudi 25 janvier, ils ont débrayé pour la troisième fois contre le projet de transfert de la desserte maritime des Loyauté et de l'île des Pins à un opérateur privé, annoncé par Jacques Lalié chez nos confrères de NC La 1ère, mardi 9 janvier. Le président de la province des Îles a en effet dévoilé avoir "engagé la démarche auprès des partenaires du privé pour pouvoir prendre en charge le transport", qui pourrait être assuré dans les prochaines années par la Compagnie maritime des île (CMI) à travers le Havannah 2 et un navire grande vitesse (NGC), actuellement en construction.

    Cette décision, si elle devait être confirmée, mettrait en péril les emplois des 57 salariés de Sudîles, détenue à 100 % par la Sodil, bras financier de la province des Îles. Pourtant, le projet ne leur a jamais été présenté, déplorent les principaux concernés. "La décision a été prise indépendamment des employés mais aussi de la population, fustige une représentante du collectif de personnel. Et ce n'est que maintenant que le président de la province fait le tour des îles pour présenter son projet… Tout est fait à l'envers.


    Détenue à 100 % par la province des îles, la Sudîles représente 57 emplois, menacés de suppression. Photo Baptiste Gouret

    Mais pour Jacques Lalié, la sollicitation des salariés de la Sudîles est bien trop précoce : "Je vais aller à leur rencontre, mais il ne faut pas oublier que si le projet doit voir le jour, ce ne sera que d'ici deux ans et, pour l'instant, aucune décision définitive n'a été prise", souligne le président de la province des Îles, ajoutant avoir des comptes à rendre "avant tout à la population".

    Moins de rotations

    Au-delà de la forme, les employés mobilisés dénoncent la disparition programmée du service public. "On nous parle de pertes financières, mais on est la seule filiale de la Sodil à tourner à plein régime, on a énormément de passagers. Alors, oui, le transport de passagers, par essence, ça coûte plus que ça rapporte, mais c'est aussi ça le service public", juge la représentante du personnel. 

    D'autant que, pour les salariés, la mise en service du Havannah 2 par la Compagnie maritime des îles n'est pas incompatible avec le maintien des rotations du Betico. "A l'époque du Betico 1, il y avait le Havannah 1 qui était en activité, notamment pour le fret, et les deux fonctionnaient très bien ensemble, fait remarquer Pierre Houmaine, capitaine d'armement du Betico. Nous n'avons rien contre le projet de Havannah 2, ça fait d'ailleurs longtemps qu'il est envisagé, mais pourquoi mettre fin au Betico ?" L'arrêt de ce navire, mis à l'eau il y a quinze ans, menacerait également le service rendu à la population, pense les salariés. Deux fois moins rapide, le Havannah 2 serait en effet limité à 120 rotations par an, contre 200 effectuées actuellement par le Betico 2

    Reste que la Sudîles représente un gouffre financier devenu impossible à supporter pour la province, juge Jacques Lalié. "L'an dernier, c'était 320 millions de francs à remettre pour maintenir l'activité, et on fait ça depuis des années, ce n'est plus possible." Le transfert de la desserte à un opérateur privé doit permettre de "récupérer des fonds pour le développement économique des Loyauté" et d'en finir avec un "schéma d'assistanat". 

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