Allan Nicol, le conducteur qui a mortellement fauché Mathilde Molina sur l’Anse-Vata en août 2016, et son avocat, Me Denis Milliard, ont fait appel du jugement du tribunal correctionnel.

Le jeune homme de 19 ans avait été condamné, le 12 septembre, à six années de prison pour « homicide involontaire » et « délit de fuite ». Il encourrait huit années d’emprisonnement, peine maximale prévue pour ce type de délit. À l’issue du procès, Allan Nicol était parti directement au Camp-Est. 

Me Milliard déploiera-t-il la même stratégie devant la cour d’appel ? À l'ouverture du procès, le conseil avait demandé au tribunal d'ordonner un complément d'information.

Une mesure notamment destinée à approfondir une piste qui, selon la défense, n'aurait été menée jusqu'à son terme par les enquêteurs. Il s'agit de la thèse dite du « pick-up vert », qui aurait percuté Mathilde Molina avant le véhicule conduit par les deux prévenus.

Le tribunal avait rejeté la demande de la défense, expliquant notamment que les arguments soulevés « n'avaient rien de scientifiques, que les éléments du dossier prouvent qu'il n'y a jamais eu de deuxième véhicule et que cette demande aurait pu être effectuée plus tôt au cours de la procédure ». Evelyne Camerlynck, la présidente du tribunal, avait à cette occasion loué « la qualité du travail effectué par les services d'enquête » qui avaient, selon elle, « exploré toutes les hypothèses ».

A l'issue du procès, Me Denis Milliard, avocat d'Allan Nicol, avait indiqué que si les choses en restaient à ce stade, « un mystère ne pourra jamais être élucidé. Le choc entre le véhicule d'Allan Nicol et la victime a été telle que les conséquences n'ont pas pu être celles qu'on a connues. Cela signifie donc qu'il y a un autre protagoniste dans cette affaire. Les éléments du dossier font clairement ressortir que des soupçons pèsent sur d'autres personnes. Par souci de vérité, je ne supporte pas que quelqu'un, qui est l'auteur principal du drame du 19 août 2016, puisse se sentir soulagé après cette condamnation ».