Clin d'œil ou marque d'affection, on baptise parfois des rues ou des bateaux avec des noms de ville... Nouméa, elle, a eu les honneurs d'un agent infectieux. Une équipe de chercheurs du CNRS spécialisée sur les « virus géants » a, en effet, baptisé sa dernière découverte « Nouméavirus ».

« Les membres de l'équipe ont l'habitude de ramener des échantillons de leurs lieux de vacances», précise Jean-Michel Claverie, un des responsables du laboratoire au site Futura-sciences. Ce parasite a en fait été prélevé dans une «mare» à proximité du squat Soleil - près de la mangrove de Ouémo -, jugée par le spécialiste «propice» à une découverte.

Rattachée au laboratoire IGS, près de Marseille, l'équipe a décidément un attrait pour les noms de ville : le Nouméavirus fait partie de la famille des «Marseilleviridés» et s'ajoute aux Cannes-8-virus, Melbournevirus, et autres Tokyovirus déjà identifiés. 

Alerte au virus géant ? Pas d'inquiétude. Le Nouméavirus n'infecte pas l'homme mais des amibes, des organismes microscopiques. Et présente une originalité qui pourrait en faire une découverte importante : comme le précise la publication scientifique de l'équipe de l'IGS dans Nature Communication, ce parasite s'attaque au noyau de ses cellules cible à distance. « Du jamais vu », s'enthousiasment les chercheurs qui expliquent que l'étude de cet agent pourrait révolutionner la conception de l'histoire évolutive des virus.

On risque donc de reparler beaucoup de Nouméa, et de ses virus.