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  • | Crée le 07.04.2016 à 18h22 | Mis à jour le 24.07.2016 à 20h54
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    Après une tournée en Métropole, le chanteur Marcus Gad vient de sortir un deuxième album intitulé « Purify ».

     

    Au travers des six titres de cet album, Marcus Gad continue de cultiver une approche mystique de la musique, et un certain sens du destin commun (la présentation de « Purify » est à lire ici)

     

     

     

    Avant-hier, c'est la vidéo de « Life is precious », le chanteur a mise en ligne. Un « nouveau clip tourné à la maison en Nouvelle-Calédonie », explique Marcus Gad sur sa page Facebook, avant dire « merci à la famille et aux amis des Tribus de Mereneme et de Pombei de nous avoir permis de filmer l'arrière pays ».

     

     

    « Merci au pays Kanaky Nouvelle-Calédonie pour sa culture et sa beauté naturelle... », ajoute le chanteur, pour qui « la Terre appartient à celui qui la fait vivre ! »

     

     

    La vidéo de « Life is precious » est à découvrir juste en-dessous…

     

     

    … suivie de son interview exclusive pour les Nouvelles !

     

    LNC : Y a-t-il un  thème ou un sentiment qui domine dans cet EP ?

    Marcus Gad : Les sujets que j’aborde dans mes chansons touchent tous de près ou de loin a la spiritualité. Je parle de nature et de conscience, de rectifier nos manières de voir le monde et d’agir sur lui. Ce sont souvent des questions que je pose pour faire naitre la reflexion.

    Cet EP s’appelle « Purify ». Dans la chanson du même nom, je dis : « Purifie ton corps de la tête aux pieds, ainsi que tes pensées. » Le monde dans lequel nous évoluons aujourd’hui est radicalement différent de celui qu’ont connu nos grand parents.

    Nous sommes sujets à d’innombrables influences extérieures, tant physiquement à travers la nourriture et les consommables issus de l’industrie, que mentalement avec l’information illimitée à laquelle nous avons accès grâce a l’internet. Toutes ces influences nous empêchent de voir la réalité telle qu’elle est, et en cent ans nous avons détruit plus de notre planète que nos ancêtres et cent générations !

    « Purify » est une invitation à prendre conscience de cette réalité, a sortir de l’indifférence pour trouver tous ensemble des solutions viables aux problèmes auxquels nous faisons face. 

     

    Qu'as-tu travaillé différemment par rapport à l'EP précédent? Beaucoup de musiciens différents ont-ils participé à l'enregistrement ? 

    Sur « Soul Talk », le premier EP, nous avons tout enregistré a deux avec Jun Vandange dans son home studio (Studio Gadda). Nous voulions vraiment réaliser ce travail nous même et trouver notre propre identité sonore. On a beaucoup appris en enregistrant ces chansons, autant moi au chant que Jun aux machines.

    La sortie de « Soul Talk » a reçu un bel accueil sur le Caillou et en Métropole et nous a mené a de nombreuses rencontres, notamment avec Jean-Yves Pawoap du groupe A7JK qui est venu lever la voix avec moi sur la chanson « Mountains »(«Jhouoolê» en langue Cemuhi). Nous avons écrit et composé l’intégralité de "Purify" à deux avec Jun, et avons ensuite fait appel a la virtuosité de musiciens locaux tel que Louis Upane (clavier) et Nicolas Le Yannou (guitare et basse). Au total, nous sommes 4 musiciens présents sur les credits de l’EP.

     

    Tes morceaux sont généralement assez longs. Pourquoi ? Est-ce que cela correspond à une recherche particulière ?

    Le reggae est une musique spirituelle et méditative. Une sorte de transe répétitive par laquelle on peut se laisser porter indéfiniement. Loin d’essayer de répondre à un format, nous voulons toucher les gens au plus profond d’eux mêmes, les ramener à un essentiel. De nos jours cela prend du temps ! En concert les morceaux sont parfois bien plus longs, et ils sont différents chaque soir, selon l’énergie du moment.

    Lorsque ensuite nous enregistrons ces chansons en studio, nous sommes obligés de les figer en une version compacte et définitive, une peu comme on fige un paysage en prenant une photo; on peut montrer la photo et tenter d’expliquer la beauté, mais ce n’est qu’en le voyant de ses propres yeux que l’on se rend compte de l’envergure du décor! En studio on essaye donc de reproduire au mieux possible cette transe du live, ce qui donne souvent des morceaux plus longs que le format habituel ! 

     

    Tu as introduit quelques éléments de musique traditionnelle kanak dans certains morceaux : est-ce le résultat de ton « retour aux sources » ? de la rencontre avec Jean-Yves ? ou autre chose ?

    Cela faisait longtemps que nous voulions introduire les musiques traditionnelles Kanak dans nos chansons. Elles se mêlent parfaitement a la pulsation du Reggae lui donnant une couleur nouvelle, que je n’ai entendu nul part auparavant. La musique que nous faisons est souvent définie par le terme roots (racines), c’est une musique populaire qui revendique le respect de la nature, des origines. En composant ces morceaux sur le Caillou et dans cette démarche, comment aurait on pu faire autrement que d’introduire des éléments du folklore local? 

    Pour moi, c’est aussi une démarche culturelle. J’en avais marre d’entendre parler de destin commun sans en voir les résultats, je voulais le vivre pour de vrai. Notre rencontre avec Jean-Yves nous a permis d’abolir énormément de barrières, grâce a la musique. Cela nous a donne envie de partager toujours plus, de ne faire qu’un et de montrer a tous qu’il est l’heure de vivre ensemble.  Etre fiers de la culture de son voisin et la considérer comme sa propre culture, c’est ca le destin commun ! 

     

    Comment s'est passé ta tournée en Europe ? As-tu fait des rencontres qui te permettent d'envisager d'autres concerts ? D'autres collaborations musicales ?

    La tournée était fantastique ! Je suis parti sans grandes attentes et beaucoup de choses se sont passées qui laissent présager le meilleur pour la suite. J’ai été surpris de voir qu’a certains endroits les gens connaissaient les paroles et chantaient avec nous le refrain de « Grow » !

    La rencontre avec Naaman, qui était venu faire trois concerts sur le caillou en Septembre m’a permis de faire sa première partie dans une salle comble a Rouen, ca aussi c’était une superbe expérience. Le public nous a très bien accueilli partout ou nous sommes allés, et nous préparons déjà une nouvelle tournée en Europe cet été (Juillet/Aout).

     

    Quels sont tes projets (musicaux, mais aussi de voyage) pour les mois à venir ?

    Je suis actuellement en Ethiopie où je profite de trois mois de pause dans mon travail musical, qui ne s’arrête jamais vraiment car c’est sur la route que je puise beaucoup de mon inspiration. Les gens ici vivent au rythme de la terre, employant encore des techniques d’agriculture et de constructions ancestrales dans un décor a couper le souffle. Je m’inspire de toute cette énergie avant de retourner chanter en Europe, toujours au nom de la Terre.

    Lors de mon séjour en France pour la tournée, j’en ai profite pour enregistrer un troisième EP, qui sortira un peu après mon retour d’Ethiopie pour appuyer la deuxième tournée Européenne. Le premier album est également en prévision, courant 2017. J’espère aussi pouvoir rentrer sur le Caillou bientôt car je n’oublie pas mes racines et il y a encore beaucoup de choses que j’aimerais accomplir par chez nous ! 

     

    Propos recueillis par Julia Trinson.

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