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    Grand Nouméa
  • Anthony Tejero | Crée le 05.10.2023 à 06h02 | Mis à jour le 05.10.2023 à 15h43
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    Les collégiens et leurs mentors ont été accueillis, mercredi soir, au Château Hagen, pour le lancement officiel du dispositif. Photo Anthony Tejero
    Rapprocher le monde économique et le système scolaire, c’est le pari du dispositif de mentorat lancé par la province Sud. Des cadres se sont ainsi portés volontaires pour "prendre sous leur aile" douze collégiens. Objectif : leur donner les moyens de leurs ambitions.

    Faire découvrir les coulisses du monde de l’entreprise à des élèves, dès la classe de cinquième. Si l’idée a déjà fait son petit bonhomme de chemin dans l’Hexagone, le concept est inédit sur le Caillou. La province Sud a présenté ce nouveau dispositif, mercredi soir, au Château Hagen. Dans le jargon, on parle de mentorat.

    Le principe est simple : des jeunes volontaires, qui ont de bons résultats scolaires ou une belle capacité de progression, sont identifiés, puis sélectionnés par des chefs d’établissement en accord avec leurs parents. Un mentor leur est alors présenté, en fonction des profils de chacun. Objectif ? Les aider à réaliser pleinement leur "réel potentiel d’excellence".

    "Ouvrir des portes sur un autre monde"

    "Ces collégiens ont des difficultés à être accompagnés par les familles, qui en ont l’envie, mais n’en ont pas les capacités. C’est pourquoi, dans le tissu économique calédonien, nous avons identifié des cadres et des chefs d’entreprise, pour les soutenir, en leur faisant découvrir leur société, mais aussi des activités culturelles et sportives auxquelles ces jeunes n’ont pas l’habitude de participer, résume Gil Brial, deuxième vice-président de la Maison bleue en charge de la jeunesse, qui explique quels sont les freins que peuvent rencontrer certains foyers.

    "Ce sont souvent des parents qui ont envie que leur enfant réussisse mais qui n’ont pas eu un système et un parcours scolaire qui leur permet de les accompagner, une fois au collège, poursuit l’élu. On se rend compte qu’il y a souvent de bons élèves au primaire qui, malheureusement, décrochent ensuite. C’est important pour ses jeunes d’avoir des modèles : des gens qui puissent leur ouvrir des portes sur un autre monde. Ce mélange social est une vraie chance de réussite. À la province, nous sommes convaincus que l’on peut développer ce lien entre le monde économique ou administratif et des élèves qui ont des capacités."


    La province Sud (ici représentée par Gil Brial) a déployé ce dispositif en collaboration avec l’association Télémaque, pionnière du mentorat en France depuis 17 ans. Photo Anthony Tejero

    Pour lancer ce dispositif, les collèges de Portes-de-Fer, à Nouméa, et Jean-Fayard, à Katiramona, à Dumbéa, ont été désignés comme établissements pilotes. Au total, douze jeunes ont été choisis. Ils seront suivis par leur mentor de la cinquième à la terminale.

    "Je ne suis pas son père"

    C’est le cas d’Yves, ingénieur financier, qui épaulera Laza, 12 ans. "Avec une bande d’amis de l’école de commerce, on cherchait à développer un projet pour les jeunes de ce pays, toutes ethnies confondues, afin de faire tomber les barrières. La formation, c’est le plus beau cadeau que l’on puisse leur faire, estime ce chef d’entreprise. On va improviser en apprenant d’abord à se connaître tous les deux ainsi qu’en famille, avec ses parents et ma compagne. L’idée, c’est de voir comment je peux l’aider. Je ne suis pas son père, je suis un mentor. Mon rôle sera de le guider dans sa vie professionnelle, de l’aiguiller s’il cherche des contacts, s’il veut me parler de ses projets, etc. "

    Passionné d’aviation, Laza esquisse un large sourire à l’idée du programme que lui propose Yves : visiter les ateliers techniques d’Aircal ou encore l’aéroclub de Magenta. "Je voudrais devenir pilote d’avion, glisse l’adolescent. À l’école, ça se passe bien, notamment en mathématiques. Avoir un mentor me donne une motivation supplémentaire."


    Yves, ingénieur financier, et Laza, élève au collège de Portes-de-Fer, ont deux centres d’intérêt communs : l’aviation et le foot. Photo Anthony Tejero

    De son côté, Gwénaëlle, 13 ans, veut mettre toutes les chances de son côté pour devenir avocate. "Ce que j’apprécie dans ce dispositif, c’est de pouvoir apprendre plein de nouvelles choses, découvrir de nouveaux métiers, etc., glisse la collégienne, ravie de sa prochaine sortie organisée par sa mentor. On va aller assister à une audience du tribunal. Ce sera super intéressant."

    Béryl, 42 ans, espère ainsi "faire éclore le talent" de sa filleule. "Gwénaëlle a plein de capacités en elle et un énorme potentiel. C’est une bonne élève qui est très curieuse, apprécie cette journaliste. Je vais être un appui, en l’accompagnant dans ses ambitions pour qu’elle se dise qu’il n’y a pas de plafond de verre qui peut l’empêcher d’atteindre ses objectifs."

    "Redonner confiance"

    Un soutien de poids que saluent les parents de l’adolescente. "Nous avons arrêté l’école en CAP et en BEP, mais nous aimerions que notre fille aille aussi loin que possible dans ses études, racontent Giovanna, agent d’entretien, et Jean-Piere, intérimaire. Inconsciemment, on pense que les ambitions de nos enfants sont peut-être trop hautes. Quand elle nous dit qu’elle veut être avocate, on se dit qu’elle devrait peut-être essayer d’avoir un bon travail plus accessible, comme professeur, alors qu’elle a toutes les capacités pour réussir. Et ce dispositif permet de nous donner confiance. Nous sommes très fiers de notre fille."


    Giovanna (au deuxième plan à gauche) est très fière que sa fille Gwénaëlle se donne toutes les chances de devenir avocate. Photo A.T.

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