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    Monde
  • Jean-Louis Doublet/AFP | Crée le 04.07.2018 à 04h25 | Mis à jour le 04.07.2018 à 10h33
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    Harley-Davidson, qui vend 40 000 unités par an en Europe, a annoncé qu’il créerait une usine hors Etats-Unis pour échapper aux nouvelles taxes. Car leur montant ferait augmenter de 2 000 euros le prix de chaque moto.Photo AFP
    Etats-unis. Les entreprises américaines commencent à s’inquiéter de l’impact de la guerre commerciale sur leur santé même si l’administration Trump affirme que la croissance ne devrait pas en souffrir.

    Dans une analyse publiée lundi et intitulée « la mauvaise approche » (thewrongapproach), la Chambre de commerce américaine estime à « environ 75 milliards de dollars » le montant des exportations américaines touchées jusqu’à maintenant par les mesures de rétorsion des partenaires commerciaux des Etats-Unis. Elle cite notamment six Etats (Alabama, Michigan, Pennsylvanie, Caroline du Sud, Texas et Wisconsin) particulièrement affectés. Tous se sont prononcés en faveur de Donald Trump lors de l’élection présidentielle en 2016.

    Rester ou partir

    « Les tarifs douaniers commencent à avoir un impact sur les entreprises, les ouvriers, les agriculteurs et les consommateurs américains alors que les marchés extérieurs se ferment aux produits fabriqués aux Etats-Unis et que les prix augmentent dans le pays », a affirmé le président de la Chambre Thomas Donohue. Ces tarifs douaniers qui n’amènent en réponse que d’autres tarifs douaniers ne font que conduire à une guerre commerciale qui se traduira en pertes d’emplois et de croissance économique pour le pays. ».

    Ces craintes commencent à se refléter dans certains indicateurs économiques. Si l’activité manufacturière a poursuivi son rythme d’expansion en juin à un bon rythme, les tensions commerciales sont préoccupantes.

    Selon l’ISM, une association d’entreprises, les patrons américains sont très inquiets face aux mesures protectionnistes de l’administration Trump et aux représailles qu’elles déclenchent.

    Ce climat complique les politiques de gestion et de prévisions. Car les prix pour l’acier de base ont augmenté de 20 % depuis mars, soulignent certaines sociétés, alors que d’autres, dans l’industrie alimentaire notamment, vont transférer une partie de leur production de leurs usines américaines vers celles au Canada pour éviter les mesures de rétorsion commerciales de Pékin à l’encontre de Washington. Certaines envisagent même - comme l’a annoncé la semaine dernière le constructeur de motos Harley-Davidson - des mesures de transfert de toute la production pour déjouer les tarifs douaniers.

    Deux visions

    Des inquiétudes balayées lundi par le secrétaire au Commerce, Wilbur Ross. « L’investissement des entreprises est très élevé et le taux de chômage si bas qu’il y a plus d’emplois à pourvoir que de chômeurs pour la première fois dans l’histoire », a-t-il assuré lors d’un entretien sur CNBC. Selon lui, les chiffres de la croissance pour le deuxième trimestre seront « supérieurs à 3 % ».

    Un avis que ne partage pas le patron de la Chambre de commerce, Thomas Donohue : « L’administration menace de saper les progrès économiques qu’elle a mis tant d’énergie à atteindre. Nous devons viser un commerce libre et équitable mais ce n’est pas comme cela que nous y arriverons. Il est temps de changer de cap et d’adopter des approches plus intelligentes et efficaces pour répondre aux préoccupations commerciales avec nos partenaires. »

    Taxe sur les autos : l'Union européenne met en garde Washington

    Lundi, l’Union européenne a mis en garde Washington contre les conséquences désastreuses d’éventuelles taxes américaines sur les importations de voitures étrangères.

    Dans une lettre adressée aux autorités américaines, la Commission européenne prévient les USA que s’ils mettaient à exécution leurs menaces, l’économie américaine « serait la première touchée ».

    « En 2017, les entreprises de l’UE, basées aux USA, ont produit près de 2,9 millions d’automobiles, ce qui représente 26 % de la production totale des Etats-Unis », indique le texte. « Ces entreprises soutiennent 120 000 emplois directs et indirects dans les usines américaines à travers le pays », continue-t-il, en désignant des sites en Caroline du Sud, en Alabama, au Mississippi et au Tennessee - des Etats du Sud connus pour leur soutien à Donald Trump. Et d’avertir Donald Trump que les partenaires commerciaux des Etats-Unis, UE comprise, ne resteront pas les bras croisés, mais imposeront de lourdes représailles qui nuiraient aux produits automobiles américains.

    Ces mesures pourraient toucher jusqu’à 294 milliards de dollars de produits américains (soit 19 % des exportations américaines en 2017).

    Le magnat de l’immobilier déplore régulièrement de voir beaucoup de Mercedes dans les rues de New York et trop peu de voitures américaines dans les rues européennes.

    Mais le constructeur américain General Motors l’a lui aussi mis en garde contre une augmentation des tarifs douaniers qui « pourrait réduire la taille de GM » ainsi que « les emplois ».

    Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, doit se rendre d’ici fin juillet à Washington, afin « de présenter le point de vue des Européens » à M. Trump.

    Repères

    Pékin en profite

    La Chine a annoncé des levées de restrictions sur les investissements étrangers dans certains secteurs, un nouveau geste d’ouverture face à la politique américaine. Les assouplissements entreront en vigueur le 28 juillet et concernent l’industrie automobile, l’agriculture, les infrastructures et l’exploitation minière.

    Bénéfique ou néfaste

    Si des dizaines de milliers d'emplois sont créés aux Etats-Unis dans le secteur sidérurgique grâce aux taxes douanières, des centaines de milliers d'autres pourraient disparaître à cause des mesures de rétorsion des pays affectés.

    Laura Baugham, économiste de l'institut de recherches Trade Partnership Worldwide, s'attend à ce que 400 000 emplois soient détruits aux Etats-Unis.

    Œil pour œil

    Des tarifs américains contre des produits chinois doivent également entrer en vigueur vendredi. Pékin a déjà annoncé qu’il en imposerait en retour sur des produits américains. Le Canada et l’Union européenne ont déjà imposé des mesures de représailles visant les produits américains.

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