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    Economie
  • Baptiste Gouret | Crée le 25.11.2023 à 06h19 | Mis à jour le 25.11.2023 à 06h19
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    La SLN devrait atteindre 45 kt de ferronickel produit en 2023, loin des 60 kt qu’elle est censée produire chaque année. La faute notamment, pour sa direction, à un accès à la ressource entravé. Photo d'archives LNC/Yann Mainguet
    Le ministre de l’Économise est en Nouvelle-Calédonie de samedi à lundi et devrait visiter les trois usines de nickel, très mal en point. Face à une situation qu’ils qualifient d’urgence absolue, les industriels espèrent qu’un accord soit trouvé pour répondre à deux enjeux cruciaux : la baisse du coût de l’énergie et un meilleur accès à la ressource. Explications.

    Les industriels calédoniens le savent : les prochains jours vont être décisifs pour l’avenir de la filière nickel en Nouvelle-Calédonie. La menace d’une fermeture n’a jamais été aussi concrète pour les trois usines, en grandes difficultés financières. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, en visite sur le territoire de samedi à lundi, est donc très attendu. Ses solutions encore davantage.

    L’état des lieux de la filière est en effet inquiétant. La SLN est bien parvenue à se dégager un avenir, mais à très court terme. Avec une dette de 895 millions d’euros (10 milliards de francs), sa trésorerie devrait lui permettre de tenir jusqu’en février 2024, en s’exonérant toutefois du paiement de ses cotisations sociales, au détriment de la Cafat.

    Dynamiser la production

    Trois mois de sursis, donc. Le temps nécessaire, espère sa direction, pour qu’un accord politique soit trouvé pour mettre les usines calédoniennes sur le chemin de la rentabilité. Car c’est bien de cela dont il s’agit, pour le ministre de l’Économie. "L’État est prêt à prendre sa part dans le projet y compris sur le plan financier, mais cela nécessite d’abord de définir un modèle économique viable car l’État ne subventionnera pas des modèles non productifs", indiquait son cabinet à quelques jours de son déplacement sur le Caillou, réaffirmant la position prise par Emmanuel Macron en juillet. La "part" de l’État devrait concerner le coût de l’énergie, qu’il pourrait prendre en charge afin de rendre les usines calédoniennes plus compétitives. Aujourd’hui, il s’élève à 200 dollars le mégawattheure en Nouvelle-Calédonie, contre seulement 50 à 70 dollars en Indonésie, devenu en dix ans un géant du nickel et un concurrent de taille pour le Caillou.

    Que ce soit par la création d’une centrale nucléaire, évoquée à plusieurs reprises, où par le subventionnement direct de l’électricité, seul l’État serait capable de financer un investissement estimé à 4,15 milliards d’euros (496 milliards de francs). En contrepartie, les industriels devront apporter des garanties, notamment en termes de production, alors qu’aucune usine ne parvient à atteindre aujourd’hui sa capacité maximale. La SLN a bien augmenté sa production de ferronickel à 45,1 kilotonnes en 2023, mais elle est encore loin des 60 kt qu’elle est censée produire.

    La faute, pour sa direction, à un accès à la ressource entravé.

    Des autorisations d’exploitation difficiles à obtenir

    Pour les industriels, le principal enjeu de la visite du ministre de l’Économie est en effet de convaincre l’ensemble des représentants politiques calédoniens d’ouvrir en grand les gisements du territoire. Il serait, selon eux, de plus en plus difficile d’obtenir des autorisations d’exploitation du sol calédonien, notamment de la part de la province Nord. Et après la fermeture de la mine de Poum, une situation similaire menacerait actuellement le site de Népoui, à Poya.

    Un accès facilité à la ressource permettrait, selon les industriels, de profiter réellement de la richesse du sous-sol calédonien, dont la teneur en nickel est bien supérieure aux rivaux indonésiens et chinois. Un "avantage compétitif" dont ils disent ne pas totalement profiter.

    Lundi, une réunion du groupe de travail nickel, composé des industriels et de délégations politiques, aura lieu au haut-commissariat en présence de Bruno Le Maire. À son terme, des premières solutions pourraient être dévoilées par le ministre.

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