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    Economie
  • Natsuko FUKUE / AFP | Crée le 15.01.2024 à 11h00 | Mis à jour le 15.01.2024 à 11h00
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    Hiroyuki Komiya, propriétaire de Komiya Shoten, fabrique des parapluies artisanaux depuis près d’un siècle dans sa boutique du quartier Higashi-Nihombashi, à Tokyo. AFP / Richard A. BROOKS
    L’un des derniers ateliers-boutiques de parapluies faits main de Tokyo a déjà traversé de nombreuses crises. Mais à l’inverse des précédentes, celle du réchauffement climatique est favorable à ses affaires, en dopant ses ventes d’ombrelles l’été.

    Fondé il y a 93 ans, Komiya Shoten était autrefois l’un des 70 magasins de parapluies et ombrelles faits main de Nihonbashi, un quartier au cœur du vieux Tokyo.

    La capitale japonaise ne compte aujourd’hui plus qu’une poignée de boutiques comme celle-ci, le secteur ayant été laminé depuis longtemps par l’invasion des parapluies en plastique à bas prix, fabriqués en Chine ou ailleurs en Asie et vendus dans toutes les supérettes (konbini).

    À l’inverse de cette concurrence, Komiya Shoten utilise des textiles de qualité fabriqués au Japon et des artisans maison assemblent ses produits avec des techniques remontant à l’époque Meiji (1868-1912).

    "Il faut au moins cinq, six ans pour maîtriser la fabrication d’un parapluie", explique Ikko Tanaka, l’un des artisans de la boutique, en train d’attacher délicatement un tissu bleu marine sur les baleines en fibre de carbone d’un parapluie.

    Plus résistants, mais plus chers

    Komiya Shoten a aussi recours à des technologies modernes, comme des matériaux de revêtement pour tissu servant à bloquer la lumière du soleil à presque 100 %.

    Ses articles sont bien plus résistants que les produits ordinaires, mais aussi beaucoup plus chers, coûtant l’équivalent de plusieurs centaines d’euros.


    L’un des derniers magasins de parapluies artisanaux de Tokyo a résisté à de nombreuses tempêtes. Il prospère désormais grâce à la demande croissante de parasols, notamment de la part des hommes, à mesure que les étés japonais se réchauffent. AFP / Richard A. BROOKS

    Fabriquer parapluies et ombrelles japonais prenait autrefois des semaines. Ils étaient faits avec du bois, du bambou et du papier traditionnel (washi), qui était enduit d’huile pour affronter la pluie, souvent torrentielle au Japon. Mais ces techniques ont été progressivement balayées avec l’importation de parapluies occidentaux à partir de 1859, quand le Japon a mis fin à une politique isolationniste qui durait depuis plus de deux siècles.

    Ces parapluies importés étaient plus chers mais sont devenus à la mode au Japon à l’ère Meiji, et les fabricants locaux ont adopté ce style qui était un symbole de modernité.

    "Tous ceux qui voulaient être chics rêvaient d’en avoir un", se souvient Hiroyuki Komiya, 54 ans, aujourd’hui patron de l’entreprise que son grand-père a fondée en 1930.

    Sauvé en misant sur le très haut de gamme

    Quand les parapluies en plastique importés d’ailleurs en Asie ont inondé le Japon à partir de la fin des années 1960, Komiya Shoten a manqué de faire faillite, comme bien d’autres ateliers-boutiques similaires.

    L’entreprise est parvenue à survivre en se lançant sur le segment de niche du très haut de gamme, et en vantant habilement son savoir-faire sur les réseaux sociaux.

    Son activité a commencé à se redresser il y a environ dix ans, et ses produits ont reçu en 2018 un label d’artisanat traditionnel du gouvernement métropolitain de Tokyo.

    Même si ses ventes restent modestes, elles progressent, y compris désormais grâce aux ombrelles, pour faire face à des étés japonais de plus en plus chauds.

    "Le nombre de clients masculins a significativement augmenté" également pour les ombrelles, alors que c’était perçu autrefois comme un accessoire typiquement féminin, se félicite M. Komiya.

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