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    Loisirs
  • Propos recueillis par Anthony Tejero | Crée le 22.12.2023 à 11h00 | Mis à jour le 22.12.2023 à 11h22
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    Johan Legrand, associé de la holding Innov XXL, porteuse du projet de patinoire à Dumbéa. Photo Anthony Tejero
    C’est une annonce qui fait grand bruit. La ville de Dumbéa devrait accueillir, fin 2026, un vaste complexe immobilier et de loisirs qui accueillera notamment une piste de ski synthétique et une patinoire. Avec une promesse : toutes ces structures seront autosuffisantes en énergie afin de réduire leur empreinte écologique. Les explications de Johan Legrand, associé dans la holding Innov XXL, qui porte ce projet.

    Une patinoire en Nouvelle-Calédonie, voilà qui rappelle les aberrations de Dubaï. Que répondez-vous aux gens qui dénonceront ce projet sur lequel vous travaillez depuis cinq ans ?

    Au départ, je pensais comme tout le monde qu’une patinoire dans un pays chaud ce n’était pas possible. Ce genre de projets me faisait également penser à ce qu'il s’est fait Dubaï, c’est-à-dire à une sorte de frigo en extérieur qui consomme beaucoup trop d’énergie. Sauf que l’imaginaire que l’on a des patinoires concerne des installations réalisées depuis les années 1950, mais aujourd’hui les technologies ont beaucoup évolué.

    Maintenant, en installant des panneaux photovoltaïques sur le toit et des batteries sodium (qui permettent de stocker l’énergie solaire accumulée la journée), on peut réaliser des patinoires beaucoup plus valables. Et ce, avec également toutes sortes de dispositifs pour récupérer l’énergie.

    C’est-à-dire ?

    La chaleur émise par la patinoire sera récupérée et canalisée vers des systèmes de récupération énergétiques. Une patinoire intérieure est comme un énorme réfrigérateur qui nécessite beaucoup d’énergie pour rester au froid. Ce faisant, il crée de la chaleur qui habituellement est simplement évacuée vers l’extérieur, mais là, nous la valoriserons et l’utiliserons pour produire l’eau chaude nécessaire dans tout le complexe, notamment dans les logements, les vestiaires sportifs, la crèche et les restaurants.

    Vous parlez de patinoire " autonome et zéro carbone ", est-ce réellement possible ?

    Oui, c’est possible. La patinoire est une sorte de gros frigo que l’on fait fonctionner avec du photovoltaïque et des batteries sodium. Ces dernières serviront à alimenter la structure quand il y aura moins d’énergie solaire disponible. Durant la nuit, une patinoire peut être éteinte et puis (au matin) recommencer à fonctionner avec son énergie. Cette structure reposera vraiment sur de l’innovation. Et la patinoire n’est pas à l’extérieur, donc la glace ne peut pas fondre.

    Justement, comment maintenir cette glace et quelle température fera-t-il dans cette salle ?

    Tout l’environnement ne sera pas à -10 °C par exemple. C’est donc juste la surface de la patinoire, cette glace qui fait quelques centimètres d’épaisseur qui sera maintenue à une température de -2 ou -3 °C. Et au-dessus, tout simplement, on commencera à monter en température. La température ambiante de la salle sera par exemple de l’ordre de 12 à 15°C.

    Vous dîtes que les technologies ont suffisamment évolué pour limiter l’impact d’une telle structure. De quels modèles de patinoires existantes vous inspirez-vous ?

    Il existe déjà, à Seattle, une patinoire qui est zéro carbone. C’est une immense structure qui s’appelle Climate pledge Arena. Ensuite, la deuxième patinoire qui nous a inspirés concerne celle que construit actuellement une équipe suisse (de la société La Pati) avec laquelle nous travaillons pour réaliser notre projet de patinoire autonome.


    Christian Briault et Johan Legrand ont présenté, à la presse, ce jeudi, les contours du fitir complexe, aux côtés du premier adjoint au maire Géarad Piolet du directeur général de la Secal, Christophe Archambault. Photo Anthony Tejero

    Le complexe sera également doté d’une piste de ski synthétique. À quoi ressemblera-t-elle ?

    S’il y a bien de la glace sur la patinoire, sur cette piste, il n’y aura par contre pas de neige. Nous allons utiliser un tapis synthétique et nous utiliserons la déclinaison du toit. Nous allons donc nous servir de cette pente pour pouvoir glisser.

    Combien mesurera cette piste ?

    La piste mesurera une soixantaine de mètres. Elle sera accessible aux débutants et intermédiaires.

    Avez-vous déjà expérimenté ce type de piste ?

    Oui. Et quand on ferme les yeux, c’est assez surprenant. Personnellement, j’ai essayé avec un snowboard et j’ai été très surpris. Quand on voit le produit, à première vue, on se dit que c’est bizarre, on dirait une sorte de tapis-brosse, mais une fois qu’on est dessus, on ressent les différentes qualités de neige et ça, c’est extraordinaire comme sensation.

    Vous prônez un complexe entièrement autosuffisant en énergie, comment est-ce soutenable pour un tel bâtiment qui proposera autant d’activités sur huit niveaux ?

    Le principe, c’est que nous produirons l’énergie que nous consommerons déjà. Après de là à parvenir à l’autonomie totale, cela va dépendre des secteurs. Certains secteurs auront besoin de moins d’énergie par exemple le soir ou dans la nuit. Ce qui est important c’est que nous soyons en autosuffisance et à ce moment-là, ça devient intéressant.

    À quoi peuvent s’attendre les Calédoniens en termes de tarifs ?

    Si on prend l’exemple de la patinoire, ce seront des tarifs que l’on trouve un peu partout ailleurs dans le monde. Ce ne seront pas des prix excessifs. Notre objectif, c’est que ce soit vraiment accessible à tout le monde et non pas qu’à une catégorie de personnes. Les tarifs seront donc adaptés.

    Zoom sur ce complexe


    Le complexe Innov XXL sera dans le secteur du MK2 et du lycée Dick Ukeiwé.

    Innov XXL s’étendra sur une surface de 1,3 hectare, avec un bâtiment de huit étages, soit 32 mètres de hauteur.

    Le complexe comprendra les services et équipements suivants : patinoire, piste de ski et de roller, sakte-park, terrains de padel, accrobranche indoor, espaces de détente (e-sport, billard, yoga, taichi, danse…), commerces et supérette 24h/24, restaurants et snacks, appartements, auberge de jeunesse, appartel, spa, halle gourmande et marché couvert, services médicaux, crèche et garderie, parkings privés et publics, etc.

    Les travaux devraient débuter en septembre 2024 pour une ouverture estimée à Noël 2026. Montant de l’investissement, 10 milliards de francs répartis ainsi : participatif (6 %), promoteurs et ventes (40 %), double défiscalisation (30 %), banques et investissements (24 %).

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